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27 mai 2007
JB:
Prochain arrêt Port-Neuf ou Neuville tout dépendra qui sera ouvert. Encore un départ très tôt, le temps n'est pas aussi beau qu'hier. C'est gris, pas de soleil, nuageux et de bonnes vagues sur le fleuve. Notre vitesse est quand même encore très vite dans les 7 nœuds et plus avec le courant et nous avons la marée pour nous. Donc les prochaines 6 heures nous donnerons de l'avancement.
Nous entrons dans la marina de Port-Neuf pour solidifier les attaches du mât avec les vagues et les très gros bateaux ça pas mal lâché. Les quais sont installés mais pas plus. Fern espère que je dirais que nous resterions mais je n'en ai nullement le goût. A Neuville je vais pouvoir voir mon frère et j'aimerais bien car je me suis ennuyée et j'ai vraiment envie de le voir.
Il nous reste qu'une quinzaine de milles nautiques à naviguer et la météo annonce des gros vents pour la fin de la journée ainsi que pour le lendemain. Je suis certaine que cette marina est en activité parce qu'elle est plus grosse que celle de Port-Neuf.
Nous finissons par arriver et j'avais raison la marina est en opération. Je suggère de prendre une journée de congé pour reprendre notre souffle et vue que la météo annonce une journée pourrie pour le lendemain pourquoi se donner de la misère.
Nous avons invité notre Web Master à venir terminer le voyage avec nous comme nous l'avons fait lors de notre départ et il ne se l'est pas faire dire deux fois qu'il nous confirmait son arrivée pour le lendemain.
Nous avons passé le reste de la journée avec la famille de mon frère, soupant à la maison. Tout un changement après neuf mois partis. C'est certain que nous avons raconté plusieurs de nos aventures même s'ils ont suivi notre périple sur Internet. Ils avaient plusieurs questions en rapport avec certains évènements. Pendant la soirée, mon frère me demandait si nous aimerions que nous nous rassemblerions quelque part toute la famille et de raconter notre histoire qu'une fois. Je suis pleinement d'accord avec lui. Ça serait génial.
28 mai 2007
JB:
Une journée de repos bien méritée. Je peux faire mon lavage ainsi que l'épicerie, celle-ci se situe de l'autre côté de la rue en face de la marina.
Je réussis à contacter ma fille pour lui donner des nouvelles et c'est un cri de joie que j'entends lorsque je lui annonce où nous sommes rendus. Je pense qu'elle est contente de nous voir arriver. Ensuite c'est avec le bureau que je communique et c'est une très bonne nouvelle que j'apprends quand ma surveillante m'annonce que je peux prolonger mon congé d'une semaine. Quel poids qu'elle m'ôte sur les épaules. Là je vais pouvoir finir le voyage, donc finir en bonne et du forme notre histoire et me donner le temps d'arriver et de voir venir tout ce que nous aurons à faire dans les prochaines semaines.
C'est dans la détente complète que nous vivons cette journée de congé. Il ne fait pas tellement beau mais tant pis on relaxe quand même. Notre invité est arrivé en fin d'après-midi et nous avons rempli sa voiture de bagages soit tout le stock qui se trouvait dans la cabine avant comprenant surtout les voiles et les gréements du bateau. Faut quand même faire de la place pour notre invité. Il n'est pas pour couché sur une banquette quand même. Il semble tellement heureux d'être avec nous sur le bateau c'est beau de le voir. Lui aussi a beaucoup de questions sur les textes de nos récits.
29 mai 2007
JB:
Nous décidons que pour notre prochain arrêt sera Berthier Sur Mer. La raison est qu'une fois passé Québec il faudra avancer avec les marées parce que le courrant est vraiment trop fort.
Nous avons beaucoup de vitesse plus de 8 nœuds avec les rapides Richelieu jusqu'à 12 nœuds. Nous arrivons sur l'heure du midi et même si les quais sont installés nous n'avons pas eu à payer pour les frais d'amarrage car la marina n'est pas en opération. Ça aussi ça fait du bien au portefeuille.
Il fait beau et beaucoup plus chaud que sur l'eau et nous en profitons pour visiter un peu chose que nous n'avions pas fait l'automne dernier. Ça aurait été beaucoup plus intéressant de se rendre à St-Jean-Port-Joli mais le peu de profondeur de l'eau et nous arriverions à la marré basse et probablement que la marina n'est pas encore ouverte c'était un peu trop risqué.
30 mai 2007
JB:
Notre départ est un peu plus tard qu'à l'ordinaire soit 7h00AM. Ça doit être notre invité qui nous porte à ralentir notre rythme. Il est vrai que nous sommes couchés un peu plus tard que notre habitude vers les 23h00. C'est vraiment beaucoup plus tard.
Le fleuve est très calme mais c'est nuageux ça sent la pluie. Et oui la voilà pas abondante mais assez pour devoir s'habiller. Voilà que le vent s'y met aussi mais trop fort assez pour nous faire geler. Il faut s'en rajouter sur le dos et nous devons tous nous changer de vêtements parce que la pluie nous arrive par le côté. Je prête mon habit de pluie à notre invité dans sa valise il n'y a pas ce qu'il faut et il va manquer de linge avant la fin de la journée.
Il est tout content surtout que cette action lui a donné tous mes tours derrière la roue et il cherche toutes les occasions pour barrer. Faut quand même faire plaisir à la visite.
La pluie a cessé environ une heure avant d'arriver à Cap à l'Aigle. Plus de cinquante milles nautiques de naviguer c'est encore une très bonne journée mais à moteur. Nous avons eu une bonne partie de la journée la marée ainsi que le courant avec nous donc 7 heures de déplacement c'est une excellente moyenne. Si ça pouvait être tout le temps comme ça.
Cap à l'Aigle sont en opération. Ils ont fait des rénovations et ont changé leur système électriques et sont rendus avec, ce que j'appelle, des bonhommes. Genre de boîte d'environ deux pieds et demi de hauteur comprenant toutes les prises de courant ainsi que le branchement pour l'eau et l'éclairage pour la nuit. C'est très dispendieux ces bonhommes, ils ont les moyens de se payer ça. Ils ont aussi augmenter leur tarif d'amarrage par le fait même.
J'ai quand même eu du bon service étant donné que j'avais besoin de la glace pour notre réfrigérateur et la responsable est venue me reconduire aller/retour au garage afin que je puisse m'en procurer. Avoir été obligée de marcher cette distance je pense que ça m'aurait pris deux jours.
Une journée complète au vent avec le froid et sous la pluie plus les deux dernières journées où nous sommes couchés tard et le départ prévu pour demain vers 4h00 AM font qu'à 20h00 nous sommes tous couchés.
31 mai 2007
JB:
4h00 AM nous sommes frais et dispos pour partir. Je trouve que nous avons une vague qui nous brasse beaucoup et c'est étonnant car nous sommes amarrés dans un endroit assez protégé. La seule raison d'avoir une telle vague c'est que le fleuve brasse beaucoup.
N'ayant plus le mât monté je n'ai pas mon point de repère pour estimer la vitesse du vent. Fern et Marc se rendent au bureau de la capitainerie afin d'avoir une vue d'ensemble du fleuve. Bien ce n'est pas une bonne nouvelle il y a de très grosses vagues avec des moutons et le vent rafale au moins dans les 20 à 25 nœuds.
Le problème n'est pas la vitesse du vent mais plutôt la vagues de côté et avec le mât couché et qui prend dans le vent qui peut le faire décrocher. En plus nous sommes moi et mon chum un peu tanné de ce genre de température donc nous décidons d'attendre la marée de l'après-midi si c'est pour se calmer. Si non nous allons restés une autre nuit tout simplement, la météo annonce une bonne fenêtre pour vendredi.
J'en ai profité pour me mettre à date dans notre journal de bord afin de ne pas me retrouver rendue chez moi et n'avoir pas fini de raconter nos histoires.
Une autre journée de repos n'est pas de trop pour moi et je vois bien que mon chum l'apprécie aussi. Nous allons nous coucher encore très tôt ce soir pour notre deuxième essai de partir.
1er juin 2007
JB:
Le départ est prévue pour 4h30AM et 4h20 les amarres sont détachées et nous sommes partis. Le fleuve est comme une mer d'huile, pas une ride pas un frisson. Mais ce n'est pas chaud. C'est quand même couvent de nuages mais il est encore tellement tôt. Ce qui me désole c'est que je n'aurai pas la chance de voir un beau levé de soleil. Mais on ne peut pas tout avoir.
La marée tarde à arriver et notre vitesse n'est pas terrible. Entre 4 et 4.3 nœuds ça n'avance pas tellement. La comparaison avec il y a deux jours nous naviguions 5 milles nautiques à la demie heure et ce matin c'est plus d'une heure que ça nous prend.
Marc est un peu inquiet que nous ne pourrons arriver à temps à Tadoussac pour avoir la marée pour nous pour remonter le Saguenay. Il y a tellement de courant à l'embouchure qu'il nous faut absolument la marée pour avancer. Mais je ne suis pas inquiète du tout et avec l'expérience de nos derniers mois je sais que nous y serons à temps.
Nous sommes arrivés tellement à temps que nous avions même un peu trop d'avance et il aurait fallu tourner en rond dans la baie de Tadoussac pour attendre la marée. Mais ça aussi je ne peux plus supporter de tourner en rond pour attendre je veux avancer et le capitaine s'est plié à notre demande. Quel capitaine !
Aujourd'hui je n'ai pas laissé mon tour de navigation à notre invité et celui-ci était un peu déçu que ça ne puisse se passer comme la veille. Il adore tenir la roue et nous assure qu'il pourrait le faire toute la journée sans problème. Mon chum et moi sommes venue à la même conclusion en même temps et nous lui promettons que nous allons lui laisser la roue pour la totalité de la dernière étape de notre voyage.
Plus de dix heures de navigation et 62 milles nautiques pour arriver à Anse St-Jean. Une bonne partie des quais sont installés mais la marina n'est pas en opération. Oh! Quel accostage que Fern nous a fait. Tout en douceur et précis au pied près. Marc et moi n'avons pas eu à nous battre pour arrêter notre bateau. Quel Capitaine ! Résultat nous pouvons nous amarrer, avoir l'électricité mais pas l'eau et tout ça gratuit. Avec cette économie nous avons pu profiter du restaurant pour notre souper. Hourra! Congé de faire de la bouffe. J'ai mangé leur spécialité du doré et c'était délicieux.
J'ai téléphoné à ma fille pour l'aviser de notre arrivée pour le lendemain en fin d'après-midi car il faut attendre encore la marée. Elle est folle comme un balai.
Il fait super beau et chaud, c'est très beau aussi comme endroit. Le paysage est magnifique à cet endroit du Saguenay. Dommage que ce ne soit pas plus exploité ça en vaudrait la peine. Après tous les paysages que j'ai vu je peux dire que nous en avons à couper le souffle et celui-ci en est un. Faut vraiment aller voir ailleurs pour apprécier ce que nous avons sous le nez.
2 juin 2007
JB:
Dernière étape du parcours de notre voyage. Nous ne pouvons partir avant 11h00AM il faut attendre la marée. Il fait beau mais un peu plus frais qu'hier. Un beau soleil et un ciel bleu avec quelques nuages. Toute une différence de la journée de notre départ en août dernier.
Fern et moi sommes comme en état de choc nous ne réalisons pas encore que nous sommes rendus à la fin. J'ai téléphoné hier soir à ma fille et ma mère pour leur annoncer que nous arrivons enfin et qu'Amy puisse venir nous chercher à la Baie.
Belle manœuvre de sortie de mon chum il s'en vient de plus en plus meilleur dans ce genre et je pense qu'il le réalise aussi. Aussitôt que notre navigation a été bien engagée Fern a passé la roue à Marc lui annonçant qu'il l'avait pour le reste du voyage. Il ne semblait pas le croire mais confirmant la même décision de ma part il s'est installé dans la chaise du capitaine avec le grand sourire.
Le soleil tape et nous avons un vent arrière plus la marée notre vitesse de coque est plus de 6 nœuds. Si tout tient nous devrions atteindre La Baie dans environ 5 heures. De temps en temps Fern prend la roue pour donner une chance à Marc de prendre des photos dans le fjord c'est mon accroc d'avoir des photos. Tout se passe comme un charme, Fern s'est allumé un cigare, versé un petit rhum et prend le temps de vivre chaque dernier instant de son rêve.
En arrivant au quai c'est James McLean qui nous accueille et ne nous reconnaissant pas sur le moment nous questionne si nous avions annoncé notre arrivée par le VHF. Je lui réponds dans la négative et c'est à ce moment qu'il nous reconnaît et là tout un changement d'attitude. C'est presque le tapis rouge. Il est super content de nous voir nous félicite de notre exploit et s'empresse de nous dire qu'il nous a suivi toute l'année sur notre site.
Il me félicite personnellement de mon travail de rédaction s'imaginant facilement combien ça été du travail de tenir un pareil projet. Lui aussi trouvait que j'en écrivait pas assez long et aurait aimé en avoir encore plus et qu'il avait donné notre adresse de site à plusieurs. Ça fait plaisir à entendre ce genre de témoignage.
N'ayant pas eu d'heure précise d'arriver nos gens n'étaient pas encore arrivés. Nous prenons une bière en les attendant. C'est la femme de Marc, Hélène, qui s'est présentée la première nous apportant une bouteille de champagne pour fêter notre retour. C'est super gentil de sa part d'avoir pensé à une telle chose.
Ensuite ma fille et mon gendre sont arrivés je suis plus qu'heureuse de serrer ma fille dans mes bras. Ce que j'ai pu m'ennuyer de ma fille. Marc nous ouvre le champagne et c'est en frappant nos coupes et recevant les félicitations de nos proches que l'ampleur de toute notre histoire s'imprègne en moi.
CONCLUSION
C'est fait et c'est fini aussi. Nous l'avons vraiment fait et vécu ce projet que Fern me demandait d'embarquer il y a trois ans. Tous les préparatifs et les recherches ainsi que le changement de vie radicale que ça impliquaient, nous avons passé au travers.
J'ai besoin de décanter pour quelques jours afin de bien cerner le positif et le négatif. Mais déjà, depuis quelques jours, je peux dire que j'ai aimé l'ensemble de notre aventure. Je vais aussi relire notre journal de bord au complet une fois reposée afin de me remémorer un tas de détails que j'ai déjà oublié ou mélangé car ça fait tant de choses à se rappeler.
Je peux dire qu'une aventure de ce genre beaucoup de monde peut en vivre une semblable. Avec un peu de courage et de confiance en soi et une bonne préparation c'est une bonne façon de se découvrir en tant que personne.
Il semble que plusieurs de nos connaissances avaient parié sur une séparation de notre couple. Mais nous avons découvert que tous et chacun que nous avons rencontré vivaient les mêmes genres d'expériences. Tant qu'on peut communiquer il y a toujours de l'espoir de régler les conflits. Il y en a quelques uns qui ne passeront pas au travers mais je crois que depuis le début il y avait peut-être des failles et n'ayant pas réglé ces problèmes avant ramasseront un échec. Mais je crois que c'est une petite minorité.
J'ai déjà eu la question à savoir si nous allons repartir. Je ne peux dire ni oui ni non pour l'instant mais mettons que c'est plus oui et tout dépendra du choix de la prochaine destination. Les Bahamas j'ai vu, j'ai vécu et si Dieu me prête vie je n'y retournerai pas.
Mes valeurs de vie n'ont pas beaucoup changé mais plutôt se sont raffermies. J'ai changé et mon chum a changé aussi mais je pense que c'est pour le mieux. Nos limites ont encore reculé et je souhaite de pouvoir les reculer plus loin.
Nous avons franchi notre porte des étoiles et de prochaines portes nous attendent.
A la prochaine aventure.
Johanne et Fernand
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