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Semaine du 24 au 28 octobre 2006
JB :
En résumé, on a été malade tous les deux, gros rhume et éternuements et boites de papiers mouchoirs. On n'attrape pas de plus petit que
soi mais plus grand oui.
Notre première journée on s'est promené en autobus pour se rendre dans le centre ville de Norfolk. Il fait un froid de canard et pendant
que nous attendons notre autobus, je téléphone à notre fille pour avoir des nouvelles fraîches. Lors de notre conversation Amy me demande
où nous nous trouvons et quel est ce bruit de fond qu'elle entend. C'est une conversation entre deux personnes de couleur qui parlent
très fort entre elles, car au lieu de se rapprocher l'une de l'autre pour jaser, elles ont décidées de rester chacune à leur place et de
se crier. Chose qu'on ne voit presque jamais chez nous.
Avec la causette au téléphone on a failli la manquer "la bus". Oh! Il y a du chauffage et l'intérieur ne ressemble à rien à nos autobus
de chez nous. Pas beaucoup de sièges, très larges fenêtres, des marches en plein milieu de l'autobus et beaucoup de gens de couleur on
est vraiment minoritaire (les seuls pratiquement). Mais ce sont des gens super sympathiques qui ont toujours le sourire et qui vous
disent bonjour "Good Morning" ou comment allez-vous ? et attendent une réponse de notre part.
Dans notre trajet pour le centre ville de Norfolk ça comprend la traversée d'un tunnel, comme celui de Montréal mais en plus long.
Justement hier dans notre arrivée, Fern me disait que nous passions au-dessus d'un tunnel dans la baie et aujourd'hui je suis à l'intérieur,
vraiment étrange ce que la vie t'apporte.
Nous devons nous rendre exactement dans un centre d'achat au nom de McArthur Centre et quel centre d'achat ! Super chic, pas très long
mais trois étages de hauteur. Justement il a des ascenseurs transparents qui nous rappellent, à Fern et moi, un film de Johnny Depp où il
tombe d'un de ces ascenseurs dans une fontaine mais ce n'est pas la même fontaine que nous avons devant nous. Les boutiques sont très
classes et ça ressemble un peu plus à ce l'on connaît comme centre d'achat.
Le côté intéressant de voyager en autobus c'est que tu visites beaucoup plus l'endroit où tu te trouves que si tu fais le voyage en taxi.
L'autobus doit faire un trajet pour ramasser sa clientèle donc passe un peu partout. Pour un prix infime $1.50/personne tu fais un tour
de la ville tout en te rendant à l'endroit que tu désires tout en te laissant conduire.
En arrivant au bateau François nous attendait. Il nous demande si on reste encore longtemps à Hampton, je lui réponds que nous n'avons
pas le choix que nos corvées ne sont pas faites et qu'on ne peut continuer sans cela. Il nous annonce qu'ils sont tannés de geler et
qu'ils partent le lendemain. Deuxième séparation, mais c'est comme cela. Nous, on est malade avec notre rhume et faut se soigner et je
n'ai plus beaucoup de nourriture à bord et on a plus rien de propre à se mettre sur le dos. Je leur souhaite bon voyage et à notre
prochaine rencontre si la vie en décide.
Après un mois et demi avec des compagnons nous voilà seul comme au début de notre voyage, mais nous sommes tellement autonome il n'y a pas
de problème.
Une visite qui m'a marqué, sera celle d'un magasin très spécial. Son nom est Outdoor World et comme son nom le dit c'est pour le sport
extérieur et surtout la pêche et la chasse. C'est un très grand magasin et à l'intérieur tu retrouves des animaux, ours, chevreuil,
wapiti, chèvre de montage, orignal, bouc, tous les petits animaux comme renard, lièvre, chien de prairie, et des oiseaux et pour finir un
aquarium énorme (19000 gallons) avec les poissons qui se pêchent probablement dans les environs et tout ça en grandeur nature et placés
dans des scènes naturelles. Ils ont même leur propre lac pour pêcher à l'extérieur. Et là ce n'est pas tout, je ne peux décrire tout le
stock qu'on retrouve et ça dans n'importe quel sport. De plus ce sont des sections complètes dans le magasin pour les thèmes : pêche
(petite ou grosse), grosse et petite chasse au fusil, chasse à l'arc, chasse aux oiseaux, camping, voile, bateau à moteur, moto etc…et
pour finir la section des belles choses souvenirs et cadeaux.
Nous sommes restés presque deux heures et nous n'avons fait que survoler. Un vrai paradis pour les gars, avoir un tel magasin chez nous
je ne verrais plus mon chum et combien de bébelles il y aurait chez nous.
On est à la recherche d'une boule de chauffage à l'alcool car on n'est pas malade pour rien. Il fait un peu trop froid pour nos petits
corps et avant d'attraper une pneumonie on va investir dans du chauffage. Mais cela semble très rare ce genre de chauffage, il y a plus
pour le propane et l'électricité que pour l'alcool. Je pense qu'on n'a pas le choix et faudra changer d'idée.
Sur notre parcours en autobus pour venir ici nous avons passé devant un HOME DEPOT et Fern me dit qu'il y a une grosse différence de prix
et qu'on va acheter ce que nous avons besoin à cet endroit.
Dans les jours qui ont suivi nous avons eu une alerte météo et la police du port est allée voir chaque bateau à l'ancre y compris le nôtre
mais nous n'y étions pas et à notre retour, la surprise de voir tous les bateaux amarrés à la marina de la ville. L'alerte en question
est des coups de vent jusqu'à 35 nœuds et des chances de pluie. Comment remplir une marina ? La réponse, est de provoquer une peur. Fern
décide de mettre un deuxième ancre du côté que le vent est annoncé et de voir venir. Encore une fois, ça n'a pas été aussi dramatique
qu'ils annonçaient. La situation géographique de la baie donne vraiment une bonne protection jusqu'à 360 degrés donc le vent passe au
dessus et l'eau ne bouge presque pas. Quelques canadiens amarrés au quai ont convenus avec nous que la ville avait trouvé un bon moyen de
remplir la marina. Ça revient à ce que j'ai mentionné avant que si on ne fait pas l'expérience de ces mauvais temps comment va-t-on
apprendre et surtout comment s'en sortir quand ça va arriver ?
Il ne se passe pas grand-chose le reste de la semaine sauf une petite scène qui a eu lieu à la buanderie. La personne responsable du bon
fonctionnement est une femme de couleur âgée dans la quarantaine et très gentille et à un moment, probablement le propriétaire (blanc),
est venu faire un tour. A son entrée elle s'élance sur lui et l'enlace de ses bras en ne cessant de lui dire merci, qu'il a un grand cœur
et que sans lui elle ne serait pas là. Il lui tape dans le dos en lui disant qu'il n'a rien là, qu'il est content du travail qu'elle fait
pour lui et que maintenant que tout semble bien aller dans sa vie et que c'est cela qui est important. J'en suis encore étonnée d'avoir
vu une chose que les seules fois que j'avais une chose pareille c'est à la télévision dans un film ou autre chose ; un autre monde,
d'autres mœurs. Pour finir, lorsque nous sommes partis elle m'a fait un compliment sur ma couleur de cheveux que cela m'allait très bien,
vraiment sympathique ces personnes.
On a manqué notre visite pour le IMAX, la session était commencée et fallait attendre deux heures pour la prochaine, trop long pour mon
chum. Un fait pourtant, la ville d'Hampton a été la première ville pour la formation des astronautes, a eu le premier centre de recherche
sur l'espace, l'origine de la NASA et a envoyé la première capsule avec un homme dans l'espace. Donc c'est pour cette raison que nous
voyons dans un cartier de la ville (Langley) des fusées Gémini et d'autres appareils de l'espace en exposition.
Hampton a aussi un très gros manège, un vrai qui ne comprend pas deux chevaux pareils. Une vraie beauté, tout le travail d'artiste et la
ville l'abrite dans un bâtiment en brique pour le conserver. Il fonctionne encore et est ouvert au public tous les jours. Il y a aussi
un bâtiment attitré à l'explorateur Cousteau. La société Cousteau, fondée par le fils qui demeure maintenant aux États et qui leur a fait
don des équipements qui ont servi à plusieurs explorations. Suite à une chicane de famille chez les Cousteau, le fils essai de conserver
le plus de choses possible des aventures de son père de cette manière. On s'est pris en photo devant quelques uns de ces appareils car
mon frère me mentionnait, dans un courriel, que n'apparaissait pas beaucoup sur les photos qu'on met dans notre livre de bord et qu'il
doute que c'est nous qui prenons ces photos (farce).
Le premier novembre qui se pointe à l'horizon nous donne l'indice qu'il faut continuer. Samedi, le temps est au beau et écoutant la météo,
celle-ci nous donne comme aperçu que le lendemain s'améliorerait. C'est décidé on a levé l'ancre dimanche matin vers 10h00.
En sortant de la rivière, la baie était un peu agitée trois à cinq pieds de vagues et dans les 15 nœuds de vent. Mais la météo a mentionnée
que vers la fin de l'avant midi le vent serait pour tomber pour 5 à 10 nœuds et les vagues aussi. Chemin faisant et le temps avançant ce
n'est pas tout à fait qui semble se passer c'est même le contraire. Dans le temps de voir venir on est passé à 30 nœuds de vent et avec
des vagues de 8 pieds et qui s'entrelacent et entrecroisent et pour finir Fern s'aperçoit qu'il s'est trompé de chemin qu'on navigue vers
un pont où on ne passe pas et qu'on n'a pas affaire à passer. En l'espace de quelques minutes on a passé de la navigation excitante à la
navigation extrême. On est dans la merde que mon chum me crie, on ne peut virer car le bateau ne répond pas bien, on est sur le mauvais
chemin et on est rendu avec des coups de vents de plus de 36 nœuds et pour finir se demande d'où vienne ces sacrées vagues dans une si
petite baie. Mais chose curieuse, depuis qu'on est arrivé dans la baie de Chesapeake on remarque que lors de mauvais temps il fait
presque toujours beau soleil. Chez nous mauvais temps égale, gros nuages, temps gris, froid et du vent. Ici, le vent y est, pas beaucoup
de nuages du froid aussi mais un gros soleil. Donc dans notre aventure, il fait un gros soleil ce qui donne l'impression que ce n'est pas
si grave. Je réponds à mon chum, que nous avons tout le temps du monde et qu'avec de la patience et de la ténacité de garder notre contrôle
qu'on va se rendre où il faut, que j'ai confiance qu'il va réussir. On essai de prendre la direction qu'on devait prendre mais rien à faire
notre bateau ne veut pas y aller. On va essayer de revenir à notre point de départ parce que la petite chance que nous avons c'est qu'on
va avoir une bonne partie du trajet le vent dans le dos donc les vagues par l'arrière et notre bateau aura une petite chance de répondre à
nos commandes. Le problème sera à l'entrée dans la rivière car le vent ne sera pas pour nous mais ça on y verra quand on y sera. Donc
pendant une heure et demie, à la vitesse de 7 nœuds et plus avec les grosses vagues qui nous poussent on prie que le moteur ne nous lâche
pas. Fern tient la barre avec des bras de fer et garde sa concentration à chaque minute. La chance continue de nous sourire, en
approchant de la côte, les vagues diminuent beaucoup et nous donnent la chance d'entrer dans la rivière. Trois heures après notre départ
et 16 milles de parcourus, nous prenons une bière en appréciant le fait que rien de fâcheux ne nous est arrivé et de réaliser comment en
quelques minutes le temps peut changer du tout au tout mais le fait de garder son sang-froid et la tête froide et un peu de chance de son
bord on peut passer au travers. On a un bon bateau et un bon moteur lequel on va en prendre bien soin. Et le côté négatif c'est que l'on
ne peut se fier à la météo pas réjouissant comme perspective. Une chance qu'on s'en va vers l'Intracoastal à l'intérieur des terres et
non en pleine mer car là on aurait eu un gros problème. C'est comme chez nous, la météo ça vaut se que ça vaut.
Notre voisin à l'ancre nous applaudit à notre retour et demande comment ça se passe dans la baie. A notre réponse il nous félicite de
nous voir de retour et heureux de se trouver ici dans la baie.
Ce n'est pas tout à fait le genre d'aventure que je recherche à vivre, mais j'apprécie ce qui s'en suit après, soit la joie de vivre, de
respirer de se sentir vivant. J'avoue que j'ai eu, pendant quelques secondes, une montée de peur ou de panique lorsque j'ai vu Fern
tomber sur le coté sur une mauvaise vague, mais je n'avais pas le temps de m'y attarder et surtout de la laisser apeurer. Je n'ai
officiellement pas le mal de mer avec tout ce brassage et mes réactions ne sont pas trop mauvaises dans l'extrême. J'ai encore des choses
à apprendre mais j'ai confiance j'ai beaucoup appris dans celle-ci et ma confiance dans mon chum a encore augmenté. C'est mon champion.
On ne fait aucun plan pour demain, on soupe tranquillement en écoutant la musique et se remémorant notre aventure. On se raconte nos
pensées qu'on a eues et réalise qu'en si peu de temps, tu penses à tant de choses et souvent qui n'ont aucun rapport avec l'évènement. Je
trouvais qu'il n'était pas arrivé quand chose cette semaine, vrai aussi qu'on était malade et pas trop en forme mais je n'en demandais pas
autant pour me rappeler de notre séjour.
Bon tout est bien et qui finit bien.
Bonne nuit.
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