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Lundi 6 novembre 2006
JB :
Un samedi-lundi, parce que tous les jours c'est samedi pour moi et de voir sur le calendrier que c'est un lundi ça fait spécial comme
sensation. Depuis mon départ, au mois d'août, j'avoue que je suis maintenant dans la période où le travail ne me manque pas et même que je
ne sens plus l'obligation de se lever le matin pour travailler. Ma levée du matin, maintenant, est facile et ça vient tout seul. Je me
lève pratiquement au lever du soleil et même avant et ça ne me dérange pas et je suis contente d'être là à vivre ce qui m'arrive en ce
moment. Sauf pour cette nuit où il y a eu un genre de manœuvre militaire et c'était beaucoup de bruit qu'on entendait mais on ne voyait
rien. Ça commencé en début de soirée et c'est revenu vers 12h30AM car j'ai eu à me lever et que probablement l'exercice était fini et
j'avoue que c'est plus qu'impressionnant d'entendre ce genre de bruit. J'ai peut-être eu un petit aperçu de ce que les gens comme en Irak
doivent subir ces temps-ci. Nous n'avons pas eu à lever l'ancre mais un tel vacarme n'est pas très rassurant.
En attendant que Fern finit la manœuvre de la lever de l'ancre je remarque que notre voisin de bateau a un problème avec son chien ce matin.
C'est un voilier aussi et il veut enfiler le gilet de sauvetage à son petit chien et celui-ci ne vent rien savoir. Le petit chien coure de
l'avant à l'arrière du bateau allant toujours plus vite que son maître qui essai de l'attraper et il jappe en montrant son désaccord de
porter cette chose. C'est vraiment drôle de voir la scène, j'entends le gars qui parle doucement et qui essaie de l'amadouer de toutes
sortes de façon même avec des bonbons à chien et rien à faire. Je pense que le chien est au courant de tous ses trucs alors va falloir que
le maître en invente d'autres.
Il fait un super de beau soleil et l'air se réchauffe. Nous avons encore un spectacle de dauphins devant et autour de notre bateau. Je
pense que nous sommes à l'heure pour les voir car ça fait déjà plusieurs fois que ça nous arrive. Que c'est beau comme animal et je ne
peux croire que du monde pêche ça. Le savoir que c'est cela que j'aurais dans mon assiette, je ne crois pas que je pourrais le manger.
Encore un étalage de richesse avec les maisons sur le bord du canal. D'ailleurs le canal est divisé en deux, un côté pour l'intracoastal et
l'autre pour ceux qui veulent habiter du côté de l'océan. Moi je trouve que les maisons à l'intérieur du canal sont beaucoup plus belles
que celles du côté de l'océan et qui, selon nos livres de références, sont du même genres que celles en Floride. Si j'avais pris une photo
de chaque maison que j'ai trouvé une raison à prendre en photo, j'aurais je ne sais combien de CD d'enregistrer seulement sur ce sujet.
Faut les voir pour croire et je ne sais combien ça pourrait nous coûter chez nous à en construire une de ce genre. Mais faudrait pas
oublier une chose assez importante et fondamentale dans tout ça, c'est qu'eux n'ont pas d'hiver avec de la neige donc pas de facture de
chauffage aussi haute que nous, pas de mise en hiver pour l'automobile, pas de vêtements d'hiver à acheter et je suis certaine qu'ils ne
changent pas leur nourriture car il ne fait jamais assez froid longtemps pour avoir à changer leurs habitudes. De plus leurs taxes
municipales doivent être aussi en conséquence des services qu'ils ont besoin donc pas de grattage, pas de souffleuse et de sel pour
l'entretien des routes. On voit bien que leur voiture ne change pas du tout, qu'elle a toujours l'air d'une neuve. Donc pas trop difficile
de vivre dans ces conditions.
On décide de finir notre journée assez tôt aujourd'hui et de se reposer un peu et de plus la météo annonce une journée pourrie pour demain,
ce qui fait que j'aimerais bien être dans un endroit intéressant et pouvoir faire ma corvée de lavage, mon dernier remonte à presque deux
semaines et mon sac de lavage ressemble à la poche du Père Noël.
Wrightsville Beach, NC, la ville du surf que nos livres et revues nous apprennent. Nous ancrons dans la baie du côté de la place ou nous
devrions être à une rue de la World Great Beach. Les américains aiment beaucoup décrirent leurs affaires avec le qualificatif World ou
Great.
On va en profiter vu qu'il est tôt en après-midi et on part pour le lavage. Nous avons toute une allure avec notre panier sur roulette et
notre grosse poche de couleur orange brûlée de linge sale. Selon les indications que nous avons, nous devrions trouvé buanderie, épicerie,
bureau de poste ainsi qu'un West Marine à environ un demi mille de l'endroit où nous sommes ancrés. Plus d'une demie heure de marche, Fern
perd patience, j'entre dans le poste de police pour demander mon chemin et la policière répartitrice qui me donne les renseignements n'est
même pas assez lumière pour me dire que le bâtiment est à terre.
Eh oui à terre et la seule chose qui tient debout presque seul est le West Marine Store. Tout est démoli et en pleine reconstruction, une
heure et plus de marche pour arriver devant ça. J'essaie de savoir si je peux avoir une autre buanderie près de cet endroit et pas un autre
mille de marche. Eh non, les indications que je reçois sont super compliquées et beaucoup trop loin.
Chez West Marine, l'employé qui me taquine sur ma poche de linge comprend à ma réponse que c'est plus que vrai qu'il n'y a plus de buanderie
près de l'endroit où nous sommes ancrés. Qu'au printemps il y en avait encore une, juste à une rue de notre baie mais qu'elle avait fermée.
Voyant mon désespoir, il nous donne un moyen d'y parvenir, soit que j'utilise les appareils que ses employés se servent à l'endroit où ils
demeurent, car ils vivent sur des voiliers eux aussi et que c'est comme un hôtel appartement. C'est à côté du pont près d'où nous sommes et
que nous avons qu'à nous y rendre en dinghy. Plusieurs autres gens de bateaux font la même chose. Donc une autre heure de marche pour
revenir et pas évident car il y a beaucoup de trafic et pas beaucoup de trottoir pour marcher. Ce que le monsieur de West Marine n'avait
pas mentionné et qui était important pour moi, c'est qu'il y a en fait deux baies dont une avec des marinas et l'autre celle où nous sommes
ancrés, il y a un gros mille à faire sur l'eau pour l'atteindre. Donc arrivé à notre dinghy, fatigués et écoeurés on est retourné au bateau
et pas de lavage aujourd'hui. La poche va rester dehors dans le cockpit et va y passer la nuit aussi.
Fern nous fait une lasagne au poêlon et elle est délicieuse et dès le souper et la vaisselle faite, je me couche, je suis morte de fatigue.
Demain on prend congé de navigation et on verra pour les corvées.
Bonne nuit.
Mardi 7 novembre 2006
JB :
Oh! Qu'il ne fait pas beau ce matin, il y a beaucoup de vents 15 à 25 nœuds, il pleut à boire debout et c'est intermittent et pour finir il
y a plein de voiliers autour de nous. Personne ne donne l'impression qu'il va partir. Même pas un temps pour faire du dinghy tant qu'il y
a de la vague dans la baie. On écoute la météo et il nous annonce cette température pour la journée donc pas de corvée de lavage
aujourd'hui.
J'en profite donc pour mettre le plus à jour notre journal de bord afin que je puisse l'envoyer à notre Web Master et que notre monde ait
des nouvelles. On peut obtenir Internet sur le bateau mais par courtes périodes, ça nous donne quand même la chance de lire notre courriel
et de répondre à certains de nos messages.
Ainsi se passe notre journée, Fern en profite pour changer la pompe à l'huile ainsi que le gasket qui coule et tout semble fonctionné et
surtout on ne perd pas d'huile et entre temps on continue à guetter comment se comporte notre bateau versus les autres autour. Nous sommes
vingt-deux bateaux dans la baie qui subissent cette température.
Vers la fin de l'après-midi on ne voit plus l'horizon et les bourrasques de vent arrivent. Notre ancrage glisse un peu, Fern n'aime pas
ce qu'il voit, le bateau voisin qui s'en vient sur nous. Il m'avise qu'on change l'ancre de place, il trouve le voisin beaucoup trop
proche. En sortant pour la manœuvre, je vois que sur plusieurs voiliers, les capitaines sont sortis et surveillent le déroulement de la
tempête, de même certains changent leur ancre de place et même s'ajoutent une ancre de plus, comme nous d'ailleurs. C'est une première
fois.
Le vent est chaud quand même, ce n'est pas trop désagréable d'être dehors et on regarde et examine les manœuvres des autres bateaux. Fern
émet quelques commentaires sur les façons de faire des autres en concluant qu'on a pas la même mentalité de voir les choses.
Le vent ne diminue pas du tout et la soirée s'annonce très longue et la météo, elle, prévoit que cela devrait aller en diminuant vers 12h00
PM. Fern décide qu'il va commencer la garde et que je ferai le prochain quart. Mais à peine une demie heure couchée qu'il me crie qu'il
faut changer de place qu'on a bougé. Je lève comme un ressort, j'enfile mes bottes et mon imper et je suis dehors derrière la roue en
essayant de voir et surtout d'entendre les commandements de mon chum. Deuxième fois.
Je retourne me coucher et Fern à garder. Minuit l'alarme du GPS sonne, signe qu'on a encore bougé plus qu'il ne fallait. Fern me crie
qu'il faut changer de place que l'ancre ne tient pas à cette place. Il fait noir, on voit difficilement, il vente toujours autant et une
fois ancrée on attend pour voir si notre ancre va tenir bon. Entre temps on voit un voilier qui s'amène sur nous et on s'inquiète s'il va
arrêter et si le capitaine va faire quelque chose. Ouf! Il démarre son moteur enfin et s'organise pour changer son ancre de place aussi.
Troisième fois.
Le vent augmente encore on parle de 35 nœuds et ne semble pas aller en diminuant comme la météo l'avait annoncé. On a une visibilité très
limitée et vers 2h00 AM il faut encore changé l'ancre de place parce qu'on a encore bougé. C'est un fond sablonneux et très dur et notre
ancre ne semble pas pouvoir s'y accrocher. Donc encore une autre fois les bottes et l'imper par-dessus le pyjama et faisant les manœuvres
pour encore une fois s'ancrer. Quatrième fois.
Je ne dors pas beaucoup car dès que Fern va jeter un coup d'œil sur notre environnement et ce à tout le quart d'heure environ je suis
réveillée et j'attends le verdict. On fini par s'endormir sur les petites heures du matin quand on entend un coup de sifflet et en même
temps mon chum est dans l'escalier pour aller voir dehors poussé par un coup d'adrénaline donné par le réveil et oui il faut sortir en
urgence et encore changé l'ancre de place car on est plus que près du bateau d'à côté. Cinquième fois.
Je regarde l'aube se lever, il fait encore chaud et le vent commence à diminuer. Mon chum est super écoeuré du coin et vivement que le
soleil se lève qu'on sacre notre camp d'ici. C'est le pire endroit qu'on a eu à s'ancrer à venir à date et qui nous a semé le doute sur
notre équipement.
Je ne peux me recoucher et on déjeune en attendant de voir assez clair pour partir. Toute une nuit qu'on a vécue mais l'avantage de vivre
sur un bateau est que l'on se couche tellement tôt qu'on se retrouve pas trop à terre après une telle nuit.
Je ne vous souhaite pas bonne nuit car nous venons de la passer une bonne partie debout mais plutôt bonne journée.
Bonne journée
Mercredi 8 novembre 2006
JB :
Après avoir préparé notre départ, faire le plein de diesel et d'eau on navigue vers notre nouvelle destination. Il ne pleut plus mais le
soleil tarde à se montrer mais quand même le fond de l'air est encore chaud.
Il faut surveiller les bancs de sable et nous n'avançons par très vite car nous avons la marée contre nous. Notre intention est de se
rendre à un endroit plus certain comme ancrage et pas trop tard afin de dormir un peu et en même temps d'avoir un endroit pour faire le
lavage car ma poche est toujours là dans le coin du cockpit et qui m'attend.
12h30 PM on arrive dans la ville de Southport et on s'accoste à la marina afin de faire le plein de diesel et d'eau. On est tellement
fatigué que mon chum me dit qu'il faut se trouver une place et même qu'il irait jusqu'à nous payer une marina si celle-ci à un quai sans les
quatre gros poteaux pour s'amarrer. Je vois sur la carte une baie pas très grande et quand même ayant assez d'eau et se trouvant juste à
côté de la marina et elle est conseillée comme protection contre les ouragans. Donc si on ne peut rester à la marina on ira s'ancrer à
cet endroit.
Je demander au responsable de la marina si on peut rester amarrés au bout du quai de service qui se trouve à être très long, au moins 250
à 300 pieds de longueur et je lui explique qu'elle genre de nuit qu'on a passée et qu'on aimerait bien se reposer. Il m'avise qu'en n'ayant
pas fait de réservation il ne peut me donner la permission et de plus il attend un voilier de 60 pieds en fin d'après-midi. D'ici ce temps
là on peut rester à quai et que je peux aussi me servir de leur buanderie pour faire mon lavage.
Environ une demie heure plus tard, il vient m'annoncer qu'il a un quai pour nous, le responsable des quais nous donne la permission de
s'amarrer au quai du service des sanitaires. En n'étant plus dans la haute saison il n'y aura pas une grosse demande de "pump-out" et
l'autre avantage, c'est de me rapprocher de la salle de lavage. Mon chum n'a pas eu besoin de traduction pour comprendre cette offre et
dans le temps de le dire on est attaché au quai. Je sens qu'on va passer une bonne nuit ce soir.
Une bonne douche chaude, finir mon lavage et Fern, lui en a profité pour se faire des amarres plus longues. Nous en avons de plus en plus
souvent besoin et c'est ainsi que le reste de la journée se passe.
Un petit fait à raconter qui m'est arrivé, c'est avec cette femme dans la fin quarantaine ou début la cinquantaine, assez jolie et blonde
et maquillée et qui semble attendre quelqu'un ou quelque chose et qui me regarde faire mon va et vient de la buanderie durant cette période.
Une chose que l'on peut donner aux américains, c'est qu'ils vous disent bonjour même s'ils ne vous connaissent pas et entâment une
conversation dans le temps de le dire. Elle me pose les questions habituelles soit : quel est mon bateau, d'où nous venons, où nous
allons et qu'est-ce que je fais en ce moment. De lui répondre que c'est le lavage et que je suis contente cette fois-ci car on est ici
dans une marina et non à l'ancre près d'une ville d'où je dois me rendre dans une buanderie pour le faire et elle me demande comment je
fais pour faire mon lavage quand je n'ai pas de buanderie proche. Je lui réponds que je marche, qu'avec notre petit chariot qu'il n'y a
pas de problème pour se rendre à une buanderie à une distance raisonnable aussi, bien entendu. Elle me regarde étonnée et s'exclame WOW !
au fait que je marchais, que j'étais bonne de faire ça. Je lui dis que mon rêve serait d'avoir un appareil, comme j'avais vu à
l'exposition des bateaux, une laveuse/sécheuse dans le même appareil mais que malheureusement je n'avais pas de place sur mon bateau pour
l'installer. Elle me répond, en donnant un coup de tête vers un bateau comme le sien soit un Cruiser de quarante pieds et plus et me
demande si je pense qu'elle a besoin de marcher pour faire cette corvée. Sur l'entre fait son mari arrive et elle lui explique que je
marche des fois pour aller faire mon lavage et il la regarde avec un air embarrassé pour lui dire que oui qu'il y en a plusieurs qui font
ça. Mais les américains ne marchent pas et ça je l'ai remarqué depuis qu'on est entré au pays. Ils n'ont aucune idée des distances donc
nous induisent souvent en erreur pour une destination et sont toujours étonnés et même nous prennent pour des extraterrestres de nous
entendre dire qu'on va marcher pour y aller.
Mais peut importe ça fait mon exercice car sur un bateau on n'en fait pas beaucoup pour les muscles des jambes et que la marche est un des
meilleurs pour le cardio, poumons et le reste.
La journée se termine sur une belle note, on se couche très tôt après avoir lu et répondu à nos courriels et avec le calme de l'endroit car
c'est un très joli endroit qui comprend une construction qui abrite un Inn, un restaurant italien, un courtier en immeuble et pour finir un
Déli-restaurant. Le style de l'architecture est simple mais en même temps coquet qui se marie très bien avec les quelques belles maisons
autour.
La marina aussi a un beau style et le personnel est très serviable et gentil. C'est un beau cadeau que mon chum nous a fait après les deux
journées qu'on a vécues à Wrightsville Beach. Vraiment une belle façon de récupérer.
Bonne nuit
Jeudi 9 novembre 2006
JB :
Quelle belle nuit calme et que j'ai bien dormi et sans me réveiller une seule fois. Mon chum aussi est motiver on se prépare à repartir.
Il fait beau ce matin et un beau soleil pas trop froid environ 15 degrés C et ayant la marée basse pour nous on avance à belle vitesse.
Le canal ici a un autre genre de décor, les maisons n'ont pas le même style qu'on a rencontré à date. Les plus grandes ont un style comme
en Louisiane, il y en a qui ressemble aussi à nos maisons dans cette partie de l'état. De plus la Caroline du Sud est reconnue comme
l'état des terrains de golf et même avec un téléphérique traverse les golfeurs d'une rive à l'autre au-dessus du canal (photos prises pour
confirmer). Mon livre de référence dit que cette partie du canal est en plein développement et il ne ment pas. On passe devant une série
de quais neufs et sans maison ou habitation. C'est comme ça, l'entrepreneur construit les quais avant de faire les terrains. J'ai aussi
photographié une maison et ça m'a pris trois photos pour l'avoir au complet. Un vrai château comme les arables se paient. Selon
l'architecture j'ai l'impression que c'est un propriétaire des nouveaux condos et probablement des deux terrains de golfs aussi et comme
cerise sur le gâteau le pont qui se dresse devant nous, Fern le surnomme le pont d'or et ma référence m'avise qu'il est privé et qu'il a
été construit de façon à s'agencer avec le décor. Il est magnifique.
Malheureusement vers l'heure du dîner la marée a commencé à monter et on perd de la vitesse à vue d'œil. J'encourage mon chum en lui disant
à peu près n'importe quoi pour lui remonter le moral car 4.6 à 4.9 nœuds ce n'est pas très vite. En plus on se trouve dans une région où
les places sont plus que très rares pour s'ancrer, c'est un canal sans entrée et sans sortie et pas beaucoup d'eau. Je suggère qu'on
s'arrête avant le pont bascule, souvent il y a des murs où on peut s'amarrer, mais le temps nous manque et la lumière descend très vite
et ne pas voir dans un endroit qu'on ne connaît pas c'est un peu trop risqué de se mettre dans le pétrin.
Fern décide de s'ancrer dans le canal Myrtle Beach Canal, juste à la frontière de la voie de navigation, le trafic maritime semble être
interrompu pour la nuit. Le fond semble être en asphalte et notre ancre ne trouve rien pour se prendre. Enfin on ne bouge plus et on
allume nos lumières afin de bien nous montrer au cas ou une embarcation passerait. On voit à mille pieds devant nous le pont bascule où
nous voulions arrêter. Il est ouvert, donc dès l'aube on pourra partir.
Mon souper est prêt et l'ambiance n'est pas beaucoup à la détente car comme endroit pour s'ancrer c'est la dernière solution à prendre.
Fern décide qu'il va veiller ce soir une partie de la nuit, il n'a pas beaucoup confiance dans notre ancrage avec ce fond rocheux et la
marrée qui s'en mêle en plus.
Il est presque minuit quand Fern me lance un cri, il faut changer de place et au plus vite car il n'y a plus d'eau c'est la marée basse.
Donc j'enfile mes vêtements et mes souliers pour sortir à une vitesse record. Pas évident à pleine noirceur, il faut manoeuvrer sur une
étendue d'eau pas plus large que 120 pieds. Là-dessus faut enlever une bande de vingt pieds de chaque côté pour une profondeur sécuritaire
et presque autant dû à la marée et voilà dans quoi faut s'ancrer. On réussi quand même et je retourne me coucher.
Deux heures plus tard, le cœur m'arrête, cette fois mon chum hurle qu'il faut se désancrer et au plus vite. Je ne comprends absolument rien
de ce quoi il me parle, l'automatisme fonctionne et je me retrouve habillée dehors derrière la roue et aveuglée par une grosse lumière qui
nous illumine. Fern continue de crier que c'est une barge qui nous arrive dessus et pour ce que je réussi à voir n'est qu'un trou noir et
sans dimension. Il finit par sortir notre ancre et revient derrière la roue pousse la vitesse pour avancer et BANG!!!???? On vient de
frapper quelque chose et pire on ne bouge plus et entre temps on fini par voir d'où venait cette sapristi de lumière et c'est un énorme
bateau (que j'ai surnommé plus tôt dans la journée le paquebot, quand nous l'avions vu amarrer dans le canal) et ce bateau est un casino sur
l'eau. Ce que je peux dire c'est qu'il ne semblait pas près à se tasser et nous contourner au contraire je pense qu'il nous aurait passer
dessus. Ce que je ne comprends pas non plus c'est qu'il n'a pas sifflé comme il se devait de le faire. Le cœur veut me sortir de la
poitrine et ce n'est pas fini car il faut sortir le bateau, on ne peut pas rester là.
Fern essaie d'avant, de reculons avec du pouvoir sur le moteur rien à faire il ne bouge pas. Il décide alors de porter sur le devant du
bateau tout le poids supplémentaire que l'on peut mettre et ça comprend les deux cinq gallons d'eau, les deux jerricans de diesel plus ma
personne mais là encore il ne bouge pas. Il en déduit que nous sommes probablement monté sur une roche. Bon il faut descendre le moteur
sur le dinghy et avec une amarre il va essayer de faire bouger le bateau. On va essayer de répéter notre action du Lac Champlain. Tient tout
à coup on voit bien, la lune vient de se montrer et mes yeux s'habituent à la noirceur. Fern avance avec le dinghy avec une amarre
accrochée à l'arrière du bateau et me demande de donner de la vitesse en reculant afin d'augmenter son effet mais rien ne bouge. J'ai une
idée qui me passe par la tête et je demande à Fern de changer de direction avec le dinghy et au lieu d'aller à l'arrière d'aller par le
côté du bateau. Il exécute ma commande et je bouge même je tourne donc je lui crie de recommencer qu'on a bougé un peu et cette fois-ci
le bateau tourne presque au complet sur lui-même mais la roue barre, je ne peux plus la tourner et on est toujours au même endroit. Alors
Fern change sa tactique et prend une des amarres à l'avant du bateau et tire avec le dinghy. Là encore j'ai une autre idée et cette fois
je lui demande d'accélérer à mon crie car au même moment moi je vais mettre les gaz au fond et advienne que pourra. Et bien ça a marché et
même tellement bien que je ne m'en suis pas aperçu sur le moment c'est un arbre sur le bord de l'eau qui était ma référence pour savoir
si on bougeait et voilà que je le perd de vue complètement donc on a avancé pour ça. Ma roue est revenue et voilà j'avance dans le canal
et mon chum lui est dans le dinghy continuant à forcer pour déplacer le bateau car lui aussi ne peut voir ce qui se passe il fait noir
comme chez le loup.
Enfin tout est revenu en ordre et Fern en embarquant et sacrant m'avise qu'on part tout de suite et qu'on va s'essayer d'aller s'amarrer au
pont comme mon idée d'avant le souper. Il y a plus de lumière et on ne va pas rester une minute de plus à cet endroit, d'ailleurs on ne
s'endort plus avec tout ce travail qu'on vient de faire. L'adrénaline que ce bateau nous a donnée alors autant s'avancer que d'attendre la
fin de la nuit.
Il n'y a pas d'eau non plus le long des murs du pont, alors on s'ancre devant une série de condos assez éclairés, je remarque que nous
sommes pas les seuls encore debout, on voit dans certaines maisons encore de l'éclairage et des gens qui circulent, même on voit les images
d'un téléviseur par une fenêtre, ah ces sacrés couche tard, il est quant même près de 4 heure du matin.
Fern m'invite à retourner me coucher, qu'il ne s'endort plus du tout et même fini par m'avouer que c'est ce qui lui est arrivé quand le
paquebot est apparu. Il s'était assoupi n'en pouvant plus et que c'était cette grosse lumière qui l'avait réveillée en sursaut et qu'il
était très confus, mais qu'il sentait l'urgence de faire quelque chose. Je retourne dans mon lit et sans dormir je relaxe en attendant
l'aube. Tout est calme, on entend les bruits de la ville qui semble assez grosse car il y a quand même beaucoup de bruit à cette heure de
la nuit.
Voilà pour notre deuxième expérience d'être resté pris et mon chum me surnomme la championne du "déprenage". Moi je dis qu'on fait une
bonne équipe car on écoute l'autre et on se fait confiance.
Je ne peux souhaiter une bonne nuit c'en est une autre qu'on a passé encore une bonne partie debout. Mais ça fait partie des aventures
d'un voyage et ça fait quelque chose à écrire pas vrai!!!!
Bon début de journée.
Vendredi 10 novembre 2006
JB :
Il est 7h30 AM et on navigue depuis presque une heure et on ne sent seul au monde. Nous avons déjeuner à l'aube ce matin et aussitôt
organisé nous avons levé l'ancre, le reste de la nuit s'est déroulée aucun autre évènement n'est venu nous dérangé.
Il n'y a aucun vent et on a un superbe soleil. L'eau du canal est comme un miroir et donne une image de casse-tête. Je trouve le paysage
magnifique avec toute la végétation et à mon avis personnel, c'est un des plus beaux endroits depuis que nous sommes en Caroline du Sud.
Nous sommes tellement tôt à naviguer qu'on ne rencontre pratiquement personne durant plusieurs heures. C'est moi qui skip et c'est très
agréable car cette partie du canal est très sinueuse et c'est beaucoup plus agréable qu'une ligne presque droite comme les derniers jours.
Nous décidons de nous arrêter à Georgetown SC pour se reposer et ça donne plus de trente milles nautiques quand même une bonne distance de
parcourue. Nous arrivons tôt, début de l'après-midi, et il reste quelques places de choix pour s'ancrer car ça semble être une place très
populaire chez les Snowbirds.
Nous devons aller chercher du lait et du pain car ce sont, tout le temps ces choses qui manquent en premier. Il fait chaud dans les 80
ºF et à peine une petite brise. On marche dans la ville et c'est vraiment une très jolie petite ville, elle est à notre goût. Nous
demandons la direction pour l'épicerie et le peintre me répond avec son accent chantant, ils ont tous un accent du Sud qui est ravisant.
Que c'est beau, ils ont déjà commencé à poser les décorations de Noël en ville, des guirlandes vertes avec des boules rouges sont enroulés
autour des lampadaires, les vitrines des magasins montrent des articles de décorations de Noël pour la maison, il y a des lumières dans les
arbres et j'ai vu une femme qui conduisait sa voiture avec un chandail avec des scènes d'hiver soit avec deux bonhommes de neige sur le
devant. Tout est paisible et c'est relaxant. On sent l'histoire dans les bâtiments. Les rues sont pleines d'arbres et ils sont tellement
gros et l'allure que ça donne aux rues me rappelle une scène du film "Back To The Future" où le père de Marty se trouve dans un arbre avec
des jumelles pour espionner la mère de Marty. C'est presque pareil comme maisons et arbres.
On se rend à l'épicerie et en donnant mes impressions sur la ville au gérant du magasin qui me facture mes items. Celui nous propose même
de nous raccompagner en voiture au bateau, il fait ça régulièrement. J'en reviens pas de la gentillesse des gens et je le remercie en lui
disant qu'il fait tellement beau que nous allons en profiter pour marcher car on a besoin d'exercices et que nous allons aussi en profiter
pour marcher dans d'autres rues. Même l'usine d'acier qui se trouve sur les rives de la ville est située de telle façon qu'on ne la voit
pas et ne déguise en rien le charme. On a même remarqué qu'il n'y avait pas de lumières de circulation en ville et les gens en voiture ne
sont pas pressés et te laisse passer sans problème.
Mon chum m'avait offert quelques jours plus tôt d'aller manger un bon repas de poisson dans un restaurant ou de s'acheter quelque chose de
frais et l'occasion ne s'était pas présentée. Mais ce soir ça peut se faire. On est fatigué, dû à notre dernière nuit, mais en allant
souper tôt je sens que j'ai assez d'énergie pour supporter ça. Dans l'après-midi en passant devant ce restaurant nous avions senti une
bonne odeur invitante. Le River Room Restaurant est son nom et leur spécialité est le poisson. L'hôtesse nous assoie juste à côté d'un
gros aquarium et nous offre le menu pour choisir. Il n'y a pas beaucoup de monde et l'endroit a une décoration intéressante, dès l'entrée
c'est une exposition de vieilles photos de l'histoire de la navigation de la ville, j'adore voir de l'histoire sous cette forme et il y a
plein d'objets s'y rapportant. Je remarque aussi une photo qui nous montre un gars de la place (Georgetown) qui se trouve à être un chef
cuisinier de l'endroit, bon présage. Sur le menu, leur spécialité semble être le Grouper, que je ne connais pas, Fern se l'est fait souvent
conseillé par les personnes avec qui il a jasé sur Internet ces dernières années. Le met se présente sous cette forme, soit avec une salade
et un choix de deux accompagnements. Le poisson est cuit sous trois formes et Fern suggère que nous en prenions chacun un différent et
ainsi on pourra goûter aux 2 plats. Mon choix s'arrête sur la cuisson avec tomates et basilic et Fern herbes broyées et jus de citron et
comme accompagnement, sur la salade avec la vinaigrette Ranch et des légumes sautés avec une salade et fromage bleu. Mon choix a été pour
la vinaigrette moutarde et miel, les légumes sautés et du "collar". J'ai demandé à notre serveuse qu'est-ce que c'était et sa réponse ne
m'a pas découragé mais j'aurais dû l'écouter car c'est un genre d'algues, très salées et un peu âcre. Le chef fait ses propres vinaigrettes
et elles sont exquises. Le poisson, sous forme de filet, d'une épaisseur d'environ 2 pouces. Sa chair blanche est super bonne à manger. Un
vrai délice à chaque bouché et autant le mien que celui de mon chum. Les légumes, très variés aussi, étaient "Al dente" comme j'aime. Tout
était bon à s'en lécher les doigts. De plus nous avions une scène à surveiller soit l'aquarium où tout se qui se trouvait à l'intérieur,
autant le décor que les poissons étaient vivants. Il y avait même deux poissons clown comme Némo, plein de Bernard l'Hermite de toutes les
grosseurs, d'étoiles de mer et même d'une pieuvre. Plusieurs variétés de poissons tropicaux d'une multitudes de couleurs et la végétation
vivante, comme du corail, des éponges, des anémones et j'en passe. Le temps du souper n'a pas suffi pour tout voir dans cet aquarium. Nous
avons demandé à la serveuse de transmettre nos félicitations au Chef pour sa qualité du repas. Le Grouper un poisson que je ne suis pas
prête d'oublier, car le seul autre poisson que j'ai autant aimé manger a été un saumon sauvage frais, pêché le matin même et c'était à
Vancouver lors de la compétition mondiale de tir à l'arc. Je n'avais jamais mangé du aussi bon poisson dans ma vie et là l'expérience
s'est répétée dans ce restaurant.
En sortant du restaurant on se retrouve dans un décor féerique avec toutes les lumières allumées dans les arbres et les décorations de Noël
on se sent dans un autre monde. Même les lumières des lampadaires sont d'une douceur qui donne à rêver. Je me sens plus dans l'esprit des
fêtes ici que je ne l'ai été les dernières années chez nous et ils n'ont même pas de neige. D'ailleurs j'ai reçu un courriel d'une de mes
chums avec deux photos qui montrent la neige tombée chez nous et mon filleul qui nous annonçait qu'il était tombé trois pieds et plus de
neige sur les monts. Mon Dieu que je ne m'ennuie pas de ça. Nous ici, en ce moment, il fait doux, le ciel est étoilé, c'est calme dans la
petite ville, un excellent souper avec un bon vin et un décor de carte de Noël, quoi demander de plus.
On retourne au bateau enchanté de notre journée et de notre soirée, il y a plein de monde partout mais ça ne se ressent pas. Vivement une
bonne nuit de sommeil et ce sera le bonheur total pour moi. A mon avis c'est une des plus belles villes que j'ai vu à date et je vais m'en
souvenir longtemps de cette jolie petite ville.
Bonne nuit.
Samedi 11 novembre 2006
JB :
On n'a pu partir tôt ce matin un peu trop de brume, même purée de pois. Une nuit calme et pas trop chaude on a dormi comme deux loirs.
J'ai cru entendre les bruits d'un party durant la nuit mais trop fatiguée pour m'en préoccuper donc ça ne m'a pas empêché de dormir.
Donc 8h00 AM passé on finit par partir. Encore enchantés de notre souper et de notre visite de la veille de cette jolie petite ville. Plus
loin on fini par remarquer que le paysage ici n'est pas terrible. C'est un paysage sans vie, presque sans végétation, sans vie sauvage et
pas beaucoup de civilisation un vrai désert, pas de sable, mais de l'eau et encore de l'eau, moi qui croyais qu'on avait le monopole de
l'eau au Québec. Cependant il fait encore très beau et la température est dans les (mid-seventies) soit environ 23/24 degrés C.
Autant hier matin on a navigué seuls dans le canal, aujourd'hui c'est une autre affaire. Le problème est que les bateaux à moteur (CBAM) ne
sont pas pressés de se lever tôt le matin. Ils vont vite sur l'eau mais une fois partie, c'est une vraie course. Donc du trafic aujourd'hui
amenez-en il y en a pour tous les goûts, gros, moyens, petits et les pires sont les moyens car ils pensent ne pas faire de vagues et ils
ralentissent, S'ils le veulent bien et ce à la dernière minute et à peine dépasser le voilier, ils remettent les gaz à fond ce qui donne
comme résultat que les vagues qu'ils ont faite à l'arrière de notre bateau n'ont pas eu le temps de passer et viennent frapper celles qu'ils
ont faites à l'avant, un enfer.
Mon chum a eu une bonne idée à un moment et ça été de sortir notre appareil photo et de montrer que nous les prenions en photo. La réaction
a été immédiate. La loi aux States est que tu es responsable de la vague que tu fais et on sait que c'est le pays des poursuites pour
n'importe quoi. En plus quand tu rapportes un méfait, tu reçois la moitié de l'amende. Un pays de stools en fait. Donc on peut dire que des
freins apparaissaient sur ces bateaux à une vitesse incroyable et que le bras de vitesse était bloqué plus longtemps avant d'être de nouveau
poussé à fond.
C'est tellement ennuyeux comme décor que j'en profite pour écrire des notes dans mon journal de bord, habituellement je n'arrive pas à rester
à l'intérieur car j'ai tout le temps peur de manquer de voir quelque chose d'intéressant mais là c'est tellement le contraire que d'aller
écrire est beaucoup plus intéressant.
La note positive est pour une fois, qu'on a la marée pour nous et que la petite période où on eu la marée contre nous n'a pas affecté
notre distance. Ce qui nous donne plus de quarante milles nautiques. Après plusieurs discussions sur l'endroit de l'ancrage, Fern veut
un endroit protégé contre le vent et ayant une bonne profondeur et un bon fond ce qui nous donne comme endroit Dewees Creek. Il est 16h30
lorsque nous jetons l'ancre dans cette crique et un autre voilier que l'on a rencontré plusieurs fois depuis Anapolis est déjà ancré et ça
encourage mon chum de notre choix.
Pour notre souper Fern me fait une recette intitulée brochettes de poulet à l'érable au poêlon. C'est un délice, deux soirs de suite avec
bon souper presque gastronomique. La soirée s'annonce calme mais la météo annonce beaucoup de vent et demain on veut se rendre à
Charlestown, ville que mon chum désire visiter.
Aujourd'hui c'est l'anniversaire à notre Web Master préféré et on lui envoie nos souhaits par satellite afin qu'il sache que l'on ne
l'oublie pas. Il vient d'entrer dans notre club mais il fait très très jeune, donc je ne suis pas inquiète pour lui de sentir son âge. Il
n'a qu'à se regarder dans un miroir. C'est quand même bien les communications satellite.
Bon une autre journée de faite vers notre but et là je commence vraiment à réaliser qu'on s'approche de plus en plus. A ce rythme d'ici une
dizaine de jours on va se trouver en Floride et puis les Bahamas. Je suis quand même contente que ça prend tout ce temps pour y aller j'ai
le temps de vivre et d'assimiler toutes les nouvelles choses qui m'arrivent.
Bonne nuit.
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