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Dimanche 12 novembre 2006
JB :
On n'a pas bougé et lorsqu'on a viré cette nuit on est resté sur place. Mon chum a perdu un peu confiance dans notre ancrage depuis
Wrightsville et les fonds sablonneux. On ne reste pas en place et là il le fallait car ce sont les marais qui nous attendaient et
franchement pas trop intéressée à savoir comment c'est de sortir de là.
Il y a beaucoup de brume ce matin avec un soleil qui fait des efforts à briller et la végétation est assez nue autour pas beaucoup d'arbres
et pas autre chose non plus. Mais nous avons des invités pour déjeuner ce matin. Trois pies sont sur notre deck se payant un snack en
picorant autour du ventilateur pour la sortie d'humidité de notre bateau qui se situe juste au-dessus de notre table à l'intérieur et ne
semblent pas effrayer du tout de notre présence. Elles auraient peut-être préférées notre déjeuner soit du pain doré aux pommes chaudes à
l'érable, un vrai délice. On ne se fait pas trop souffrir même si on est loin de la civilisation, faut garder le moral.
Nous quittons cet endroit et l'autre voilier ne semble pas s'apprêter d'en faire autant. Il a peut-être décidé de prendre une journée de
repos.
Oh! Surprise il y a plus de vent qu'il en avait l'air à notre endroit d'ancrage donc on était quand même un peu à l'abri. On a encore le
vent dans le nez, façon de parler pour dire à l'avant du bateau donc pas possibilité d'ouvrir les voiles que du moteur encore une fois.
Ça se réchauffe un peu mais le vent ne diminue pas et des vagues commencent à grossir dans le canal. Bon voilà le cortège des CBAM
( C….bateaux à moteur) qui s'en vient derrière nous on va se faire brasser. On a pas une grande distance à faire aujourd'hui car on a le
plan A qui est d'arrêter à Charlestown, ville que nous voulons visiter et plus je lis des références plus je suis intéressée d'y aller.
On doit sortir du canal et passer une baie donnant sur l'océan et entrer dans le port commercial qui semble assez gros tout en espérant
d'avoir la marée du bon sens pour nous aider à approcher.
Bien tout le contraire nous est arrivé. Premièrement le vent a augmenté, on parle de 15 à 25 nœuds et du nord ouest, toujours le même
nordais qui nous donne du trouble, plus la marée qui monte donc on est à contre courant et pour finir une vague d'au moins cinq pieds.
Nous sommes cinq voiliers qui se suivent et pour l'instant ce que je vois moi de mon côté, ce sont deux gars qui font de la planche à
voile et vous expliquer à quelle vitesse ils allaient sur l'eau, je ne peux que vous dire qu'à un moment un bateau à moteur passait par là
et ils l'ont dépassé dans le temps de le dire. Fern m'informe qu'ils peuvent aller plus vite que le vent donc pensez-y environ 20 nœuds
de vitesse c'est de toute beauté à les voir glisser sur l'eau. Lorsque je ramène mon attention à notre situation c'est une autre histoire,
mon chum travaille pour rester dans la bonne trajectoire avec ces vagues qui nous déportent et d'essayer d'approcher notre destination.
OUPS!! l'alarme de notre anémomètre qui crie donc on est rendu à 30 nœuds de vent et l'endroit où on veut s'ancrer est du mauvais côté soit
les vagues sont contre nous. Rien à faire il y a déjà un nombre incroyable de bateaux à l'ancre dans la place et mon chum très peu
intéressé à commencer d'essayer de naviguer à travers ces bateaux et surtout dans ces conditions encore moins d'approcher le quai de
service pour aller chercher de l'eau et du diesel ce dont on a besoin aussi.
Donc on passe tout droit, pas d'arrêt à Chalestown et voilà le plan A qui saute. Bon le plan B on continue jusqu'à ce qu'on trouve un
endroit pour s'ancrer. On doit pourtant s'arrêter en chemin pour prendre du diesel car on n'en a plus et selon la carte on va être dans
le "nowhere" un bout de temps et ça nous en prend ainsi que le l'eau aussi.
Ross Marine se trouve sur notre chemin et du bon côté pour s'accoster ce que mon chum réussi très bien à faire cette fois-ci. Il s'améliore
de plus en plus mon capitaine. C'est dimanche matin, il n'y a pas foule à la marina et ce n'est vraiment pas chaud comme température. Il
n'y a que l'employé qui vient à notre rencontre et pas vite le monsieur, pas jeune et semble avoir des problèmes de marcher. On lui
explique notre besoin et nous demande de le suivre car il doit partir son système afin de faire fonctionner les pompes. On le voit faire
l'aller et le retour entre son bureau et un autre bâtiment et toujours en très petite vitesse et enfin nous avise qu'on peut remplir nos
contenants. Comment se faire avoir ? Et bien je viens de vous le décrire, soit de faire confiance en un monsieur qui semble être un bon
vivant et qui veut nous rendre service. On n'a pas vérifier le diesel et on aurait dû et pas à peu près. Donc ce qu'on en déduit comme
hypothèse. Ils nous ont vendu du diesel mélangé à de l'huile récupérée lors des vidanges de d'autres bateaux. Il n'est pas rouge comme
d'habitude depuis qu'on est aux States, mais noir comme du charbon, en d'autres termes il est plein de crasse et on vient juste d'en vider
presque 20 litres dans notre réservoir et on vient de changer le préfiltre d'huile. Ça va nous en coûter un nouveau et très bientôt. Il
nous reste environ deux gallons dans le premier contenant et un vingt litres plein dans le deuxième. Il faut le filtrer avant d'en mettre
d'autre dans le moteur. On va s'en souvenir longtemps de cette marina ROSS MARINE du Sud de la Caroline. Si la compagnie Texaco savait
la petite manigance de son distributeur, elle ne serait sûrement pas contente. En plus tout ça sans facture au noir pour ainsi dire. Le
gars c'est dit de toute façon je ne les reverrai plus.
N'ayant toujours pas la marée pour nous on continue de naviguer et en cherchant sur la carte on trouve un endroit qui se nomme Church
Creek et avec un nom pareille, je me dis c'est certainement un endroit de confiance, une église. Fern trouve l'endroit potable pour cette
nuit et après une journée pas terrible de navigation on s'ancre.
J'ai l'impression d'avoir vécu deux journées de navigation dans une, je suis vidée et mon chum encore plus. Le froid et le vent ça vide
quelqu'un. Tranquille ce soir, petit souper et coucher très tôt.
Bonne nuit.
Lundi 13 novembre 2006
JB :
Encore un beau soleil ce matin mais toujours encore froid, contente de notre acquisition d'une chaufferette pour nous réchauffer et
assouplir nos vieux muscles. Vraiment un bon achat qu'on a fait.
Bon notre plan A pour aujourd'hui, essayer de se rendre à Beaufort. Attention il faut prononcer le nom de Beaufort différemment soit
!Bew-fort ! et non BOA-fart comme en Caroline du Nord. Ah ! les accents des gens comment transformer un nom.
10h04AM voilà on traverse le mille 500 de l'Intracoastal il nous en reste 586 autres à naviguer, bof c'est presque à côté. La température
réchauffe il fait presque 72o F on n'y croit pas. De plus on a la marée pour nous soit du bon côté on navigue avec et non contre. Notre
vitesse de déplacement est belle à voir. C'est un trajet très sinueux qu'on suit sur la carte et Fern me dit que c'est rien à côté du
prochain état soit la Georgie où on dit qu'on fait trois fois la distance pour traverser l'état. On verra bien si elles sont vraies ces
histoires.
Beaufort SC et va pour s'ancrer dans la crique du nom de Factory Creek juste à côté d'un pont qui pivote et qu'on aura à passer lorsque
nous poursuivrons notre voyage. Nous devons aller à l'épicerie nous se ravitailler je n'ai pratiquement plus rien à bord. Il est encore
tôt dans l'après-midi et l'exercice va me faire du bien.
Pour une fois les directions comme référence dans nos livres sont véridiques. Les distances sont bonnes. C'est un bel endroit avec
beaucoup d'arbres dont des palmiers et aussi une route très achalandée par les voitures qui traversent le pont mais rien de dramatique.
Il y a deux marinas situées dans le fond de la baie et nous on s'est ancré en face de la rampe de mise à l'eau des bateaux de la ville qui
comprend aussi un quai pour les dinghys.
Les gens de Lady's Island, le nom de la ville où nous sommes exactement, sont tellement aimables qu'ils klaxonnent pour nous dire bonjour.
Une chose qui nous frappe vraiment cette fois-ci c'est la distance que les gens gardent entre les voitures lorsqu'ils roulent. Rien à voir
avec notre façon de conduire chez nous. Même lorsqu'ils doivent attendrent pour passer sur le pont pendant que celui-ci fait passer des
bateaux ils ont au moins une distance d'une voiture et pas de vitesse lors de la reprise de la circulation et on s'en aucune impatience
chez les conducteurs pas de claxonnage pour un rien. On aurait quelques leçons à prendre avec ces gens sur la conduite automobile.
La ville de Lady's Island a beaucoup de gens de couleur et des Mexicains aussi. Ils ont tous un accent lorsqu'ils nous parlent, ils
chantent.
Nous restons une journée de plus pour finir nos corvées et on en profite aussi pour visiter un Liquor Store que nous avons rencontré en
chemin et c'est le premier endroit qu'on voit qui ressemble à une SAQ de chez nous. Il y a du choix dans tout dont des portos aussi et en
revenant nous allons à la pharmacie afin de vérifier s'ils vendent aussi des cigares comme à Elizabeth City et là on a rencontré une belle
noire à couper le souffle comme beauté. Environ 25 ans et les cheveux, la texture de sa peau, les traits de son visage et taillé au
couteau, vraiment une beauté comme j'en ai pas vu beaucoup dans ma vie. Je ne sais si elle sait qu'elle est très belle, mais elle
n'avait pas l'agissement. Eh oui ! ils ont aussi des cigares ça ne doit pas être vraiment néfaste pour la santé puisqu'ils en vendent.
J'en ai profité pour téléphoner à ma fille pour demander des nouvelles. Internet n'est pas encore disponible partout et lorsqu'on
s'approche des marinas qui annoncent l'accès, il faut payer chaque minute d'utilisation ça revient dispendieux à la longue.
Tout semble bien aller à la maison, il n'y a que mon chien Max qui a un problème de hanche et qui ne semble pas s'améliorer et ma fille
m'a bien avisé que si je ne revenais pas au Québec que je devrais quand même lui faire parvenir des sous pour payer une chirurgie au
chien. Je lui réponds que ça coûte un bras et elle m'invite à aller faire le trottoir pour payer qu'elle n'est pas intéressée de perdre
notre chien et d'avoir à le pleurer les deux prochaines années.
Mais il n'y a pas que des mauvaises nouvelles, elle me confirme que les préparatifs pour leur voyage de venir nous voir sont pratiquement
terminés, qu'elle va me confirmer les dates très prochainement. Donc on va avoir de la visite dans le Sud, Youpi !!!
On profite durant notre séjour dans cet endroit de changer notre génois pour un plus petit car celui sur le bateau est trop grand et lourd
et ne peut nous donner ce qu'on aimerait avoir comme rendement lorsqu'on a le vent pour nous.
C'est un bel endroit, agréable et on a bien été reçu pas les gens d'ici. Bon demain on reprend la route et en profiter de s'avancer avant
que le mauvais temps annoncé nous tombe dessus.
Bonne nuit.
Mercredi 15 novembre 2006
JB :
Très bien dormi, sans trop de dérangement par le bruit du trafic celui s'est arrêté assez tôt dans la soirée. On a eu aussi une belle
nuit, sans vague et sans vent tout pour bien dormir sans s'inquiéter de l'ancrage.
Prêt pour partir pour une autre randonnée notre prochaine destination devrait être en Georgie. Notre avance va bien mais la météo
s'annonce mal, elle. Va falloir se trouver un endroit pour passer probablement deux jours. J'ai un mauvais feeling et le ciel est
nuageux et inquiétant.
En plus je ne sais si le paysage va rester comme il est depuis la fin du Sud de la Caroline mais c'est "plate" et triste comme panorama.
Que de l'eau, de l'eau et encore de l'eau. Pas d'arbre, pas d'habitation et même très peu de vie animale, une chance qu'on a de temps en
temps des pélicans et un genre de canard qu'on a surnommé "Fierpet" car il se tient fier comme un pape lorsqu'il se retrouve perché sur
une bouée ou tout autre objet pour se percher et tout le temps en train de se nettoyer les plumes. Mais pour revenir au trajet, il est
sinueux comme mon chum m'avait averti mais disons qu'on est au début et que ça le temps de changer. Nos livres de référence nous avisent
que la Georgie n'a plus d'argent pour entretenir le canal ces dernières années donc il n'est pas aussi bien marqué que dans les autres
états donc nous devons faire plus attention aux bouées quand il y en a et de suivre la ligne magenta du GPS mais bien souvent quand le
canal n'est vraiment pas très large il n'y a pas de ligne et ce sans compter lorsqu'elle nous indique le chemin mais avec une erreur de
plus de 200 pieds à côté. Vraiment du plaisir à naviguer cet Intracoastal et ce n'est que le début de la Georgie.
On finit par trouver une petite crique du nom de Bull Creek sur la rivière Cooper et qui plaît à mon chum car il y a de la profondeur
d'eau, des arbres pour couper le vent et que deux autres navires déjà ancrés, un cruiser et un catamaran. On s'installe, il est quatorze
heures et je m'installe pour écrire mon journal. Dans le bois devant le bateau se trouve deux habitations mais qui semble désertent comme
les deux navires autour de nous, on voit rien qui bouge et personne qui est sorti pour voir notre arrivée. L'endroit semble aussi être un
chemin pour voyager, on voit une barge avec du matériel passé derrière nous ainsi que quelques chaloupes à moteur. La carte montre qu'on
est entouré de petites îles donc c'est peut-être le seul moyen aux gens qui demeurent à ces endroits de se rendre à leur travail en bateau
à moteur.
La journée finie sans donner l'impression que la température va changer du tout au tout. C'est tellement calme que j'ai presque des
doutes qu'on s'est arrêté trop tôt et qu'on aurait peut-être du s'avancer un peu plus. Mais c'est trop tard on est ancré et on attend.
Au cours de la soirée le vent s'est levé et vers 11h30PM le bal a commencé. Par des éclairs, au début, mais sans le tonnerre. Des
milliers d'éclairs à la minute, j'en ai jamais tant vu en si peu de temps et toujours sans le tonnerre. Ensuite la pluie s'est mise à
tomber, une pluie diluvienne et le vent qui continue d'augmenter et l'alarme de notre anémomètre qui sonne encore donc des vents de 30
nœuds et plus. Fern décide de sortir pour voir le comportement de notre bateau et il a bougé, on glisse (en d'autres termes) l'ancre ne
reste pas accroché, il faut la changer de place on s'approche beaucoup trop du catamaran. C'est pas évident avec ce vent, cette pluie
mais on fini par réussir. Mais là on est rendu vers 12h30AM et moi qui pensait que ça diminuait je me trompe royalement. Le vent qui ne
diminue en rien, et voilà le tonnerre qui roule et quel vacarme et les vagues qui nous secouent, Fern décide de partir le moteur pour
donner une chance au bateau et surtout à l'ancre de ne pas décrocher et toujours personne dans les autres bateaux, ils ne doivent pas y
être on est seul dans la petite crique. Ça dure encore une heure cette folie, des éclairs par milliers et c'est ce qui inquiète le plus
mon chum qu'avec notre mât d'être une cible pour un de ces éclairs. Bon ça se calme, plus de tonnerre, presque plus d'éclairs et la pluie
moins intense on a peut-être une petite chance de finir la nuit moins inquiets. On arrête le moteur, on entre à l'intérieur et on retourne
se coucher. Une heure plus tard j'ai bien cru que c'était pour recommencer mais fausse alarme ce n'est qu'un coup de vent qui restait
quelque part et qui vient finir sa course dans notre crique. Mais vais-je avoir une tempête par semaine, faudrait m'avertir que je fasse
mon horaire en conséquence de pouvoir passer une nuit blanche pour veiller et ce sans me fatiguer par un manque de sommeil ou que mon chum
manque de sommeil aussi.
Le lendemain il a venté et plut comme si ça faisait des semaines que ce n'était pas arrivé. J'ai passé la journée à geler et Fern à
surveiller si notre bateau glissait et où. Il a fallu changé encore de place et là la surprise d'entendre 2 coups de flûte, signal d'un
danger en bateau et qui venait du Cruiser. Il y a du monde sur ce bateau et des personnes assez âgées dans la soixantaine facilement. Où
était ce monde cette nuit dans la tourmente ? Ont-elles dormi tout ce temps ? Sommes-nous à par des autres d'avoir été inquiets ou
sommes-nous trop prudents ? Ce que je sais, c'est que nous cette nuit on était debout et qu'eux semblent avoir dormi tout ce temps. Là
chose qui intéresse notre gars c'est le nombre de pieds de chaîne qu'on a l'intention de mettre à notre ancre, lui il a 125 pieds à la
sienne. Fern avec cette information décide d'aller plus loin dans la crique et de s'éloigner le plus possible de ces deux embarcations,
du même coup, il aperçoit le gars du catamaran qui regarde son téléviseur couleur. "Coudon" peut être qu'ils sont habitués à ces
températures et qu'à part un ouragan, il n'y a rien qui les dérangent à part leurs voisins d'ancrage.
On finit la journée en souhaitant que le vent tombe au plus sacrant et qu'on parte d'ici car le fond est trop sablonneux et notre ancre ne
tient pas bien. Va falloir trouver une façon de faire car les Bahamas ce n'est que du sable. Mais j'ai confiance on va trouver, on n'est
pas les premiers à s'ancrer et on a ce qu'il faut j'en suis certaine car avec mon chum qui a fait ses recherches à savoir ce qu'il faut de
mieux et d'efficace ils nous restent qu'à tout bien mettre en place et le tour va être joué.
Notre deuxième nuit n'est pas beaucoup mieux que la première avec ce vent qui ne tombe pas. La météo annonce une journée plus clémente
demain avec du soleil. C'est tout ce qu'on voulait savoir, on va pouvoir partir. Première heure demain de lumière on décampe.
Je suis vidée, je rêve d'une bonne nuit de sommeil sans réveil, sans bruit et mon chum encore plus que moi souhaite la même chose.
Mais ça fait partie du voyage les bons et mauvais côtés. Cette fois-ci ce n'est que de la fatigue qu'on a ramassée, pas d'accident, pas
de bris donc on s'en est quand même bien sorti.
Ça fait des histoires à raconter et des expériences à vivre.
Bonne nuit
Vendredi 17 novembre 2006
JB :
Il fait soleil ce matin on va pouvoir partir d'ici. J'ai dormi que sur une seule oreille inquiète qu'on glisse et mon chum en a fait autant.
Oh! Le cruiser est déjà parti je ne sais à quelle heure, il est à peine 6h30AM et il n'est plus là, il ne fait pas beaucoup de bruit son
moteur de bateau ou bien je dormais à poings fermés.
C'est encore froid et le paysage est toujours aussi ennuyeux, des marais, de l'eau et des routes sinueuses à n'en plus finir. Quand on
regarde derrière, disons presque une heure après notre départ, je suis toute étonnée de voir encore la place où nous étions et que tout le
chemin qu'on a parcouru n'est qu'un très grand serpentin. Ils disent qu'on fait trois fois en distance la largeur de l'état de la Georgie
et ce matin je commence sérieusement à y croire.
Notre plan A est de s'ancrer à un endroit qui se nomme Isle of Hope, endroit très prisé que disent nos livres de référence et nous y sommes
sur l'heure du dîner. Une belle chose que Fern me demande de photographier est un immense voilier, apparemment c'est le plus gros sloop au
monde, avec un seul mat. Il est plus qu'impressionnant à voir je me dis que ça doit être quelque chose aussi de naviguer dessus et même de
tenir la roue, un tout petit peu pour l'essayer, juste pour voir l'effet que ça donne et je serais quand même curieuse aussi de voir
l'intérieur, les divisions ainsi que le mobilier.
Mon chum n'est pas chaud de l'endroit il trouve qu'on est un peu trop dans le chemin. Mais le dîner est prêt à manger et je suggère de
faire cela et qu'on verra après qu'il est encore tôt et qu'on peut regarder sur la carte s'il n'y aurait pas un autre endroit mais pas trop
loin.
Voilà encore un autre plan qui saute, il n'y a pas à dire on a vraiment un problème de respecter nos plans de voyage. On trouve une petite
crique dans la rivière Vernon et décidons d'y jeter l'ancre, mon chum a encore des doutes sur l'endroit mais voilà que cinq autres vaisseaux
viennent nous retrouver en fin de journée et c'est assez comme confirmation pour mon chum que c'est un bon endroit pour passer la nuit.
D'ailleurs on va se coucher très tôt ce soir vu qu'on n'a pas glissé depuis qu'on est arrivé donc le fond est bon pour l'ancre et demain on
va essayer de faire une bonne partie du chemin car Fern n'en peu plus de ce panorama, il déprime et au plus vite on va sortir de cet état et
mieux il va se sentir.
Chose curieuse encore c'est que je n'ai pas encore débarqué du bateau depuis qu'on est entré en Georgie et à cette allure je ne sais pas si
ça va m'arriver. Bof on verra.
Bonne nuit
Samedi 18 novembre 2006
JB :
C'est encore la nuit, on doit se lever pour changer l'ancre de place ou quoi ? Mais non c'est que c'est l'automne ici aussi et que le
soleil se lève très tard. Donc 6h00AM donne l'impression de 2h00AM et on déjeune avec les lumières ouvertes comme en hiver chez nous.
Gai comme départ le matin.
7h00AM on lève l'ancre et surprise ils sont tous partis les bateaux on est complètement seul dans la crique. Coup donc, à quelle heure ils
sont partis ? On a rien entendu, on deviens-tu sourd ? Fern les traitent de sans cœur de nous laisser tout seul, de ne pas nous avoir
averti qu'ils partaient. Mais ça fait rien on n'a pas besoin d'eux, on est autonome, on peut très bien se débrouiller tout seul.
J'ai un beau cadeau à notre départ, un dauphin qui suit notre voilier sur le côté, je le vois qui nage à quelques pieds sous l'eau et qui
sort à tout moment pour venir prendre de l'air et l'impression qu'il nous donne c'est qu'il pense que notre dinghy est un peut être un
dauphin, vu qu'il est gris comme lui. C'est vraiment une belle bête et les autres bateaux n'ont pas eu ce spectacle seulement nous.
Encore le même paysage, Fern me laisse la roue pour naviguer car il vient à bout de cette vue. Pas de végétation, pas de vie sauvage à
peine quelques pélicans, une habitation de temps en temps et beaucoup de bateaux de pêche. Je pense que les américains se sont trompés
dans leur sport national ça devrait être la pêche. Ça m'intrigue de ne pas savoir ce qu'ils font avec ce poisson étant donné qu'ils ne
sont pas reconnus comme des mangeurs de poissons comme les européens. Mais ils en pêchent un coup.
Bon le plan A vient de sauter mon chum n'aime pas encore l'endroit faut passer au plan B. Bon celui-ci non plus il ne l'aime pas, pas
assez de protection. Mais comment trouver de la protection c'est le désert d'eau la Georgie ? On est rendu au plan T (faites le jeu de
mot) c'est exactement cela qu'on a fait. Après plusieurs discussions il finit par accepter ma dernière suggestion et on va s'arrêter pour
s'ancrer dans la crique Newteakettle et je parierais et je gagnerais que c'est le nom plus que l'endroit qui l'a décidé à accepter, étant
donné que Fern c'est un grand buveur de thé.
On a quand même naviguer plus de quarante milles nautiques c'est une excellente journée et il est encore très tôt dans l'après-midi et
tout cela est arrivé parce qu'on a eu la marée pour nous cette fois-ci, c'est-à-dire qu'elle nous a poussé une bonne partie de la journée
et on a comme moyenne de vitesse pour la journée 6 nœuds. Demain on va essayer d'en faire autant.
Il ne nous reste pas beaucoup à faire pour finir de traverser la Georgie, à ce rythme on va la traverser en quelques jours seulement. Pas
fâché car je n'ai pas grand-chose à raconter vu qu'il n'y a pas grand-chose à voir aussi.
Bon demain est un autre jour et le soleil va se lever.
Bonne nuit
Dimanche 19 novembre 2006
JB :
7h00 AM et on est déjà prêt à partir. 5h00 AM et on ne s'endormait plus donc on déjeune et on quitte cet endroit. On a eu une bonne nuit,
pas bougé beaucoup, tourné seulement dû à la marée et en parlant d'elle on veut en profiter encore le plus possible comme hier.
Selon la carte on va travailler contre le courant et la marée qui monte mais dès qu'on va passer le prochain inlet (sortie en mer) on
devrait avoir la marée pour nous.
Toujours le même paysage et aujourd'hui beaucoup plus de bateaux à moteur ( Fern les a nommé les CBAM ) que la journée d'hier. On dirait
qu'ils se sont donnés le mot de se lever tôt et de partir. Un vrai chapelet qui passe de chaque côté de notre bateau, on se fait secouer
et même à certain moment les vagues nous arrivent de chaque côté et on ne sait de quel côté les affronter et là tout à l'intérieur du
navire veut sortir. Je commence sérieusement à détester ces gens et moi qui habituellement aime tout le monde là ils vont m'avoir.
On arrive à l'endroit planifié pour notre plan A et il n'est que 13h00 PM et il fait encore assez beau pour continuer donc sauté le plan A
on continue. Comme hier, encore une fois, toutes mes suggestions pour ancrer tombent une par une. Il me reste mon plan Z et il est
presque 16h00 PM et on a presque 50 milles nautiques de naviguer, Fern accepte la petite crique du nom de Delaroche Creek et probablement
pour le nom français et aussi pour la protection qu'elle nous offre, étant du bon côté pour le vent annoncé pour la nuit.
On aperçoit à l'horizon trois gros bâtiments, immenses même, mais sans aucune indication de ce que ça pouvait représenter. On les
distingue quand même bien avec les lunettes d'approche mais aucun nom et j'ai suggéré des hangars pour l'entreposage de bateaux pour
l'hiver comme on en a rencontré plusieurs, Fern lui suppose des hangars pour les navettes de la NASA ou le montage de fusées. Aucune
fenêtre, il y a même six tours électrifiées qui les entourent. Étrange quant même!
C'est vraiment le dernier endroit où on va ancrer dans la Georgie et je n'aurai pas mis un orteil sur la terre ferme. Nous n'avons rien
visité et nous n'étions pas attirés à le faire avec ce paysage. Donc je ne pourrai rien raconter sur quoique ce soit en rapport avec les
villes ou les gens ou des attraits. Tout ce que je sais en ce moment sur cet état vient de personnes qui y sont allés ou ont demeuré
quelques années. Assez spécial et je n'y crois pas encore moi qui s'était promis de visiter la côte Est du pays je viens de sauter un
état au complet. Bon demain on entre en Floride et youpi on approche la chaleur.
Encore une grande distance de parcourus et on approche de notre but. Encore un état et on traverse pour les Bahamas.
Nous sommes cinq bateaux en tout dans cet endroit dont trois du Canada. On rencontre de plus en plus des bateaux de notre pays, les
Voileux du Canada et du Québec commencent à arriver.
On change deux fois de place d'ancrage, je vous le dis mon chum est difficile, il a beaucoup de critère pour aimer un endroit. Il faut
dire qu'il a un œil de faucon et connaît ses distances donc faut que l'endroit soit selon ses calculs pour ne rien frapper, ne pas
s'enliser et rester pris dans le fourrage.
Mais on n'est pas les seuls à changer d'ancre de place, quatre autres voiliers changent aussi d'endroit. Donc mon chum n'est pas si
"fossy" en fin de compte.
La nuit s'annonce froide et ça fait deux jours que la météo annonce de la pluie verglaçante avec un front froid. Moi je dors très bien
quand il fait froid mais va falloir que je prépare une bouillotte d'eau chaude pour les petits pieds de mon chum, il gèle des pieds.
Bon demain on a comme destination Fernandina et selon les références qu'a mon chum sur cette ville, celle-ci semble quelque chose à voir.
Enfin une chose à visiter.
Bonne nuit.
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