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Lundi 20 novembre 2006
JB :
Oh! Que ce n'est pas chaud ce matin, 40 degrés F dehors et à l'intérieur du voilier 54 degrés F vive la chaufferette au propane elle nous
monte ça dans le temps de le dire à 62 degrés F. Mon chum a beaucoup aimé la bouillotte ainsi que la couverture supplémentaire sur notre
lit il a très bien dormi. Le bateau n'a pas bougé on est encore ancré au même endroit qu'hier donc c'est un bon fond et de plus mon chum
a commencé a ajouté une corde pour empêcher la chaîne de bouger ce qui fait moins de secousses sur l'ancre.
Mais voilà ce matin on passe à côté et c'est très bien indiqué qu'on ne doit pas approcher les bords, on aperçoit des véhicules militaires
qui font la patrouille. On se trompe dans les bouées, la signalisation est assez spéciale dans ce port et on voit une vedette rapide de la
marine qui s'aligne vers nous. Fern donne un coup de barre pour bien démontrer qu'on reprend le bon chemin et le navire vire aussi de
bord. Mais toujours pas d'indication de ce qu'il font à cet endroit. On prend discrètement une photo d'une structure qui selon Fern peut
servir de garage. Ils peuvent y placer une toile dessus et ni vu ni connu tu fais disparaître ce que tu ne veux pas montrer aux satellites
espions. On se promet de regarder sur Google Hearth l'endroit afin d'en savoir le plus possible.
Presque 8h00 AM pour notre départ mais nous n'avons pas une grande distance à naviguer pour se rendre à Fernandina. Il fait un beau soleil
et nous allons avoir encore la marée pour nous donc nous devrions arriver assez tôt et j'ai mes corvées habituelles (lavage, épicerie) à
faire. Ça fait plus qu'une semaine que nous naviguons et sans avoir arrêter nulle part donc on est dû.
Nous partons pratiquement tous en même temps ce matin excepté le Catalina à côté de nous, ils dorment tard nos voisins, ont peut être
veillés tard hier soir ?
Quand je dis que c'est sinueux la Georgie, ça fait presque trois milles que nous naviguons et je vois encore très bien le mât du Catalina
d'où nous étions ancrés et c'est à peine à un mille de distance. Trois fois la distance qu'ils disent qu'on parcoure en traversant la
Georgie et j'en ai la preuve flagrante.
Beaucoup plus calme ce matin avec les CBAM, c'est lundi tout de même, ils doivent bien travailler ces gens là de temps en temps ? 10h00
AM nous entrons dans Fernandina et c'est très loin de l'image que je m'étais faite lorsque Fern m'en parlait. Lui aussi est autant surpris
que moi et même très déçu par le panorama. Même la photo dans un des livres de référence n'est pas la vraie image de l'endroit. C'est
affreux, même pire c'est déprimant aussi. Que des gros bâtiments, un port et une compagnie de pétrole, deux moulins à papier et la Marina
coincée entre ces blocs.
On jette l'ancre quand même dans la baie qui contient déjà plusieurs autres navires. Le fond est de sable et on glisse. Il vente à 25
nœuds et plus et rien ne semble indiquer que ça diminue. Il y a aussi beaucoup de vagues donc rien pour encourager de débarquer. Fern me
demande d'écouter la météo afin d'avoir une idée de la prochaine nuit qu'on va passer et rien de réjouissant de ce que j'entends. On
annonce des vents de 50 nœuds pour cette nuit et pour demain aussi. 50 nœuds c'est un peu beaucoup pour moi. Fern décide qu'on va aller
s'amarrer dans la marina, on n'affrontera pas cette tempête dans cette baie et pas l'intention de passer une autre nuit debout.
Surprise la marina ne prend personne et même demande aux visiteurs de quitter la marina car elle est déclarée comme marina sans protection.
La personne responsable m'assure que du gros mauvais temps est annoncé et qu'ils prennent cela très au sérieux. Je lui demande s'il y a
une autre marina qui peut nous accueillir en donnant comme exemple Amelia Island Marina et elle me confirme que oui et même me le
recommande car cette marina est classée comme endroit très protégé. Je lui demande s'ils auront de la place pour nous et elle est
certaine que oui que c'est une assez grosse marina et que nous sommes hors saison donc probablement ils ont de la place.
Le problème est qu'il est midi passé et nous allons avoir la marée contre nous donc pas trop vite pour naviguer et nous avons trois milles
à naviguer donc environ 1 heure. Et lorsque on regarde les cartes on voit qu'il n'a pas beaucoup d'eau non plus à marée basse et avec des
marées de cinq pieds au moins rien d'encourageant.
Sur le chemin faisant on est approché par un zodiac qui nous avise qu'il y a quelqu'un qui veut nous parler au quai qu'on vient de quitter.
Je regarde le gars lui disant que je ne connais personne ici, que nous ne sommes pas d'ici alors qui peut bien vouloir nous parler. Le
gars s'excuse et nous dit qu'un garçon cherche son père qui apparemment est parti pour mettre son bateau à l'abri du mauvais temps
annoncé. Eh oui on a vu des propriétaires de bateaux aller échouer leur navire sur la grève d'une île isolée avec tout le fardage enlevé
et même le mât couché s'ils peuvent le faire. D'autres sont allés dans une baie où il n'y a pas beaucoup d'eau afin de s'enliser pour ne
pas bouger dans les grands vents. Et ceux qui ont des bateaux à moteur ont relevé leur bateau sur leur support hors de l'eau et attaché
toutes leurs amarres à quelque chose. Ça doit être vrai ce qui s'annonce, je pense qu'on fait bien de se trouver une marina.
14h30 PM on arrive au pont et la marina se trouve juste avant. Je les appelle pour savoir s'ils ont de la place pour nous. C'est positif
ils peuvent nous prendre, je demande la profondeur dans le canal et le jeune homme me répond qu'avec la longueur de notre quille il n'y
aura aucun problème. Je confirme le tout à mon chum et l'assure qu'on peut passer même si notre profondimètre nous dis le contraire. Eh
bien on a labouré au moins mille pieds avec notre quille et on a commencé à avoir un peu de profondeur à environ cinq pieds avant notre
épi. Mon chum faisait du sang de cochon et pas de bonne humeur. Il y a besoin d'avoir des vents de 50 nœuds pour me faire passer ici et
en plus c'est entre quatre poteaux qu'il faut s'amarrer, vraiment tout ce que mon chum adore. Eh bien que d'inquiétude pour rien, on ait
passé comme dans du beurre mou un peu dur et il nous a parqué comme un champion tout en douceur, le responsable n'a pas eu à faire
quoique ce soit pour aider. Très beau jeune homme en passant, tout bronzé dans la jeune vingtaine, blond, des beaux yeux bleus et musclé
comme un athlète, très serviable, tout pour lui. Un peu trop jeune pour moi mais ça fait du bien à regarder. On est dans une petite
baie avec des garages pour l'entreposage, un brise-lame assez haut pour arrêter les vagues, on est à l'abri type huricane hole. C'est
une jolie marina, bien aménagée avec plusieurs servitudes même fournir une voiture pour aller en ville pour une courte période mais quand
même ils nous en prêtent une.
L'électricité à15$ par jour, un peu cher, mais pas besoin de compter l'énergie pour se servir de quelque chose, même notre chargeur de
batteries va pouvoir charger nos batteries à bloc et ce sans entendre la génératrice. On va pouvoir dormir sur nos deux oreilles et
profondément ce qui ne nous est pas arrivé depuis plusieurs jours. Ils ont aussi Internet, mais là il faut aussi payer pour y accéder
même pour quelques minutes seulement, ils ont trouvé la passe de ramasser des sous mais on va quand même pouvoir se mettre à jour dans nos
courriels et d'avoir des nouvelles de notre monde. On en profite aussi pour regarder l'endroit secret qu'on a passé devant ce matin et
bien c'est une base pour les sous-marins. Ce qu'on a vu de visu n'est pourtant pas sur les photos même pas les bâtiments que le terrain
seulement. Ah! Ces américains ils nous font voir que ce qu'ils veulent bien qu'on voit. Rien d'indiquer sur la carte papier, rien non
plus électroniquement et encore moins par satellite. Ça fait poser des questions sur quoi d'autres qu'ils nous cachent ?
La pluie est commencée et après 4 jours en bateau j'ai bien l'intention d'aller marcher un peu pour me dégourdir. Je fais le tour de la
marina en regardant où sont les choses (comme laveuse, sécheuse, douches etc.) et pour aller prendre des renseignements supplémentaires
comme où se trouve l'épicerie ainsi que quelques magasins afin d'y aller le lendemain.
Après le souper nous écoutons un film sur l'ordi car on a l'électricité et qu'on peut en profiter et on écoute de temps en temps la force
du vent et on est si bien protégé qu'on a pas l'impression qu'il fait mauvais comme annoncé à la météo.
Je m'en fou un peu pour l'instant on n'aura pas à se préoccuper de l'ancrage, on va pouvoir dormir toute une nuit en paix et d'une seule
traite, pour moi ça vaut le prix qu'on a payé pour l'hébergement.
Une fois de temps en temps, la marina ça a des avantages.
Bonne nuit.
Mardi 21 novembre 2006
JB :
Que c'est bon de dormir toutes ces heures sans dérangement, ni bruit, pas trop chaud, ni trop froid, un rêve ? J'en avais vraiment besoin
et mon chum aussi. Oh! On peut sortir le grille-pain électrique pour déjeuner, ça fait un bail qu'on n'a pas mangé des toasts comme ça.
Bon début de journée et tant mieux car il ne fait pas beau dehors, gris, froid et menace de pluie.
La période de lavage se résume avec la rencontre de deux personnes soit Bonnie du Texas, personne d'environ 80 ans voyageant avec son fils
en voilier pour la première fois de sa vie pour se rendre en Floride, elle a fait presque le tour du monde avec son mari dans l'armée. Et
l'autre une fille du Québec, Cathy , avec qui en jasant se rendre compte qu'on se suit depuis plusieurs jours qu'elle se trouve aussi sur
un voilier avec un copain, d'ailleurs c'est le Catalina qui ne s'est pas levé dans la crique lorsque nous sommes tous partis hier matin,
elle a pris un mois de vacances pour accompagner un copain jusqu'en Floride et qu'à date elle est très déçue de la température. Elle ne
s'est apportée aucun vêtement chaud et elle gèle. Elle a la grippe depuis quinze jours et rêve d'une journée en bikini avant de retourner
en début de décembre au Québec. Pas trop demandé quand même. Elle nous présente son copain Luc qui lui fait le voyage avec le voilier de
son frère lui rendant le service de l'amener jusqu'en Floride. Ils sont du Québec et demeure à Trois-Rivières.
Après cette corvée on doit se rendre à l'épicerie, car on est presque à sec dans le ravitaillement ainsi, encore une fois, dans une boutique
de marine. Incroyable comment on a toujours besoin de quelque chose pour le bateau. L'entrée de la marina est située avant de prendre le
pont et c'est un boulevard sans trottoir. Donc mon chum décide qu'on va marcher à côté de la voie ferrée jusqu'en ville que c'est plus
sécuritaire que sur le bord du chemin. Dès qu'on arrive vers les habitations je prends la peine d'entrer dans un magasin de sport pour
demander où on peut trouver la boutique de marine et le jeune homme qui me répond, pas très gentil et même pire que ça et en plus me donne
un mauvais renseignement, tout pour se débarrasser de moi. Ayant encore un mauvais goût dans la bouche de cette rencontre j'entre de
nouveau dans un autre endroit et cette fois-ci un dépanneur Seven/Eleven et cette fois la jeune femme, elle est très gentille et me donne
les renseignements exacts et dès que je lui explique qu'on marche pour se déplacer elle aussi nous prend pour des extraterrestres. Quand
même on fini par trouver tout ce que l'on veut et faire nos commissions. Un très bon exercice presque trois milles de marche aller/retour
et pour finir avec la pluie qui nous tombe dessus et sans parapluie.
Arrivée au bateau, ayant acheté une boite de cartes de Noël, j'en profite pour écrire quelques cartes car enfin il y a beaucoup de personnes
que je ne verrai pas cette année pour leur faire mes souhaits donc on va écrire. La marina donne le service de courrier (recevoir et
poster) et ils sont même super au point de me donner leurs propres timbres pour me dépanner et la seule chose que la personne me demande
est de coller une petite publicité à l'endos de mes cartes.
J'aurais quand même bien aimé visiter l'endroit car nos livres de référence en parle beaucoup, il semble y avoir eu beaucoup d'histoires
dans le passé (avec leur onze drapeaux) ainsi que la guerre de sécession et qu'ils auraient conservé tout un héritage de ces époques.
Mais à pied, sans connaître le coin et les mœurs et le très peu de temps pour le faire ce n'est pas évident de visiter sans dépenser une
fortune. Ce sera peut-être pour une prochaine fois.
On va pouvoir partir demain, la météo est encore incertaine et il ne faut pas commencer à s'alarmer à tous les bulletins de météo et on
vient de vivre deux jours où on devait avoir 50 nœuds de vent et soit qu'on était vraiment super bien protégé ou comme chez nous, ils se
trompent et en mettent plus que le client en demande ? Ce ne serait pas la première fois que cela nous arrive. Donc demain on part et je
suis certaine que ce ne sera pas si terrible que ça. Selon la carte on n'aura pas très loin à naviguer car il n'y a pas beaucoup d'endroit
pour s'ancrer et on ne veut pas faire plus de 50 milles nautique de navigation et arriver à la noirceur dans un endroit que l'on ne connaît
pas.
J'ai beaucoup aimé Amélia Island, les gens sont sympathiques, ils te disent bonjour ou comment ça va et ils ont un beau sourire mais on y
prend goût vite de la facilité donc c'est très bien de partir.
Au revoir Amélia à l'an prochain peut-être.
Bonne nuit.
Mercredi 22 novembre 2006
JB :
Encore une belle nuit de sommeil et je sais que j'ai récupéré car je ne m'endormais plus à 5h00AM ce matin. C'est très gris dehors et pas
chaud au plus 13 à 15 degrés C. La chaufferette électrique a fonctionné pendant ces deux jours et je peux dire qu'elle n'a pas la même
efficacité que celle au propane. Elle ne réchauffe pas le bateau aussi vite et il a fallu la faire marché toutes les nuits et même avec
un thermostat elle repartait souvent. Mais c'est quand même bien étant donné que nous l'avons avec nous autant en profité.
8h30AM on décroche les amarres et mon chum commence son calvaire, soit sortir entre ces quatre poteaux sans rien frapper sur notre bateau
et de plus l'allée entre les bateaux n'est pas très large donc faut cambrer assez vite afin de pouvoir tourner et sortir. Une chance la
marée est encore haute et il y a de la profondeur mais notre marche arrière n'est pas très flexible et Fern ne réussi pas à faire tourner
le bateau du bon côté donc voyez un peu le portrait. On ne peut sortir de reculons car la distance est trop grande et on ne réussi pas à
reculer en ligne droite, deuxièmement il y a des bateaux tout autour de nous et pas des petits, donc commence la valse de se tourner dans
ce petit espace. Moi à l'avant du navire et Fern qui me crie dix à quinze commandements en même temps voilà que le navire (CBAM -
cruiser) qui s'approche très vite et qu'on va frapper, je ne sais où mais je ne veux pas que cela arrive. C'est la grosse ancre à l'avant
du CBAM qui frotte le long de notre rail de fargue du bateau et c'est tout ce qu'on a eu. Il y avait un gars sur un quai qui regardait la
scène et le voilà qui se met à crier après nous jusqu'à ce que je le rassure que ce n'est que l'ancre que nous avons touché et qu'il n'y a
aucun bris. Fern me fait la promesse que c'est la dernière fois qu'on va s'amarrer entre des poteaux dans une marina.
Il ne fait vraiment pas beau, c'est froid et venteux mais on est parti. On regarde sur notre chemin s'il y a eu des dégâts de cette
fameuse mauvaise température et on ne voit rien. Quand même tous les propriétaires de bateaux avaient sorti leur bateau en prévision et
même je pense qu'ils doivent le faire régulièrement pour se parer des vagues de ceux qui passent sans ralentir. Même si on voit depuis
qu'on est entré au pays des affiches qui demandent de ne pas faire de vagues, que nous sommes responsables des effets des vagues que nous
faisons il n'y a pas beaucoup de monde qui ralentisse avec leur gros moteur. Je comprends très bien comment il se fait que les américains
ont des problèmes d'érosion des berges avec toutes les vagues que ces bateaux font. Ils n'ont aucune conscience pour leur environnement
et je pense qu'ils sont aussi très en retard sur leur changement de comportement à apporter et qu'ils vont avoir à payer le gros prix pour
garder ce qui reste.
On navigue qu'une vingtaine de milles car il fait trop froid pour continuer donc à 11h00AM on entre dans la rivière de Fort George River
pour aller s'ancrer dans un détour de la rivière au fond et on passe devant une ancienne plantation qui peut être visitée car il y a une
pancarte qui en fait l'annonce. Il y a aussi deux splendides maisons dont une probablement fait partie des choses à visiter car elle
semble d'époque. Mais il vente, pleut et il fait froid donc rien pour motiver d'aller faire une visite.
On est content d'avoir repris la route car on se gâte vite dans une marina et on devient vite paresseux. On est en Floride, au nord bien
sur, mais quand même en Floride et on approche notre destination. Il ne fait pas encore chaud et c'est même un peu dur d'y croire mais la
carte ne ment pas. Il reste encore presque 400 milles avant Miami donc c'est un peu normal pour la saison qu'il n'y a pas beaucoup de
chaleur.
Demain on a une longue route à faire pour se rendre à St-Augustine et on a bien l'intention d'y aller. La journée se termine dans le
calme Fern a essayé de réparer notre frigidaire et il n'a pas beaucoup de chance dans ses tentatives, moi je lis et écris et joue aux
cartes avec mon chum et je gagne très souvent.
En fin de journée un autre voilier vient s'ancrer tout près de nous et c'est tout ce qui passe, on surveille le paysage pour voir si on ne
bouge pas et on continue de se reposer pour notre prochain itinéraire.
Bonne nuit.
Jeudi 23 novembre 2006
JB :
Bien dormi tout en me faisant bercer. C'est vraiment ce que j'adore sur le voilier c'est ce petit tangage. 8h00AM prêt à partir, l'autre
voilier est déjà parti et selon la table de la marée nous devrions avoir la marée pour nous une bonne partie de la journée.
La planète réchauffe, il fait soleil ce matin et c'est un peu plus chaud que des deux dernières journées. Eh oui, on a la marée pour nous
et notre vitesse est très bonne on avance à toute allure on va couvrir beaucoup de distance c'est très agréable. Le long du canal on voit
encore ces énormes maisons et qui m'amène encore les mêmes questions, qui restent dans ces maisons, combien de personne vit, comment
font-elles pour payer les termes et surtout quel travail peut donner un salaire et se payer ce genre de maison ?
En passant dans l'inlet de St-John's River, avec le courant et la marée on retrouve la même sensation que sur la rivière Saguenay à la
rencontre du fleuve. Autant de courant et du clapotis. Dans le dernier Inlet, juste avant d'arriver à notre destination, notre vitesse
passe de 8.8 à 3.8 nœuds en quelques minutes du à la rencontre de deux rivières et de l'océan. Assez impressionnant.
On a le choix entre trois endroits pour s'ancrer soit du côté Nord du pont (mais il est en réparation et il y a beaucoup de matériel des
entrepreneurs, côté Sud il y a déjà plusieurs navires d'ancrer dont plusieurs drapeaux canadiens et un voilier au nom de Sponge Cake et
Fern qui passe le commentaire que certaines personnes ont vraiment de drôles d'idées comme nom à donner à leur bateau, et enfin on va un
peu plus loin et on entre dans une petite rivière qui donne derrière la ville et l'endroit qu'on nous indique nous amènerait très près des
magasins ainsi que de l'épicerie.
On opte pour le troisième choix mais en arrivant presque à l'endroit indiqué mon chum ne le sent pas et comme de fait ce n'est pas très
large, il y a énormément de bateaux et des très gros et pas beaucoup d'eau donc on retourne vers le pont où sont ancrés tous les autres.
Dans mon livre de référence ils disent bien de faire très attention à la bouée 10 Rouge qu'il y a un banc de sable et bien mon chéri a
exactement passé là et selon notre carte sur le GPS il y avait de l'eau amplement pour passer et notre profondimètre en quelques secondes
nous a confirmé le contraire 4, 3, 2 pieds et on s'échoue. Bien accoté on ne peut plus bouger. Cette fois-ci même avec le dinghy je ne
sais pas si on va réussir. Plus on fait des essais de se dégager et plus on sent qu'on cale, ce n'est pas que du sable il semble y avoir
aussi de la boue.
Mais voilà un gars qui arrive avec son dinghy plus gros que le nôtre avec un gros moteur de 25 forces et offre de nous aider. Après
plusieurs tentatives sous diverses formes on réussi à sortir de là et ce grâce à ce gars. Je lui demande, bien sûr, son nom ainsi que le
nom de son bateau et ses réponses sont Mark du Sponge Cake, eh oui le même navire que mon chum avait passé un commentaire. C'est bien de
dire qu'on ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez.
La première chose que nous avons faite lorsque l'ancre a été jetée c'est d'aller porter une belle bouteille de vin de notre cave à vin à
notre sauveur. Il nous affirme que ce n'est vraiment pas nécessaire que lui-même il lui est arrivé la même chose et qu'un autre gars de
bateau l'avait aidé à s'en sortir que pour lui c'est sa façon de payer sa dette en rendant le service à un autre en souhaitant qu'on en
fasse autant pour un autre si le fait devait se produire. On le rassure que nous sommes comme lui sur ce plan et on insiste qu'il accepte
cette petite pensée de notre part et qu'il ait le plaisir avec sa famille et ses amis de la déguster. Voilà comment s'est passé notre
arrivée à St-Augustine, Florida et pour le reste j'en parlerai demain.
Bonne nuit
Vendredi, Samedi 24 & 25 novembre 2006
JB :
Oh ! Quelle vue ce matin dehors que des voiliers de toute sorte tout autour avec un pont en construction et une marina pleine de bateaux
de tout acabit. Il est vrai qu'hier, après notre petite aventure de fond, on a eu une autre histoire. On vient pour jeter l'ancre quand
soudain le gars d'à côté sort et commence à nous dire, en anglais, c'est une farce (are you kidding ?) vous n'allez par vous ancrer ici,
vous ne pouvez pas, le fond n'est pas terrible et il n'y a pas assez de place. Moi je trouve qu'il y en a amplement mais lui, cet
américain, ne veut rien savoir de nous avoir à côté de lui. On sait bien que les américains pensent que tous les autres glissent mais
jamais eux donc c'est plus que certain qu'on va être un danger pour lui et qu'il faut aller ailleurs. Mon chum n'étant pas en air de se
chicaner après ce que nous venions de vivre décide de changer de place. Quelle belle hospitalité que nous donne ces américains en plus
son bateau a l'air plus d'un rafiot que d'un voilier donc on a bien fait de changer de place.
Il fait encore un beau soleil et c'est un peu plus chaud que les derniers jours, je vais commencer à croire que je suis entrée en Floride.
Il y a beaucoup de voiliers avec le drapeau du Canada et plusieurs qu'on reconnaît pour les avoir rencontrer dans d'autres endroits
d'ancrage depuis notre début de voyage.
Aujourd'hui on va à terre et seulement pour visiter, pas de corvée rien d'autre que d'aller voir. Toute une sortie qu'on a faite et vue
de très belles choses surtout bien conserver et qui ont de l'histoire. Entre autre on a visiter un Collège qui était un ancien hôtel, le
Ponce de Leon et quelle richesse en architecture et en art comprenant même les meubles. Le collège est maintenant un qui enseigne l'art
et je trouve que c'est bien pensé car seulement l'environnement inspire un état d'artiste. La fontaine dans la cour est de toute beauté
avec ses grenouilles et ses tortues. On sent beaucoup la culture espagnole et on la retrouve dans plusieurs habitations soit un vrai
hôtel, l'église, un musée, et même les commerces ont fait attention lors de leur construction de respecter cet environnement. Il n'y a
que la banque que j'ai surnommée la banque Campbell car elle est de deux couleurs et la séparation ressemble énormément à une boîte de
soupe Campbell. Il y a une ruelle à touriste soit toute sorte de boutiques et même à l'intérieur de ces boutiques tu retrouves d'autres
rues, assez spéciale. On a trouvé une boutique de cigares pour mon chum et ça valait la peine d'y entrer. J'ai vu une boutique où il
vendait des pots (habituellement ce genre de pots chez nous c'est pour du sucré soit la confiture, marmelade, gelée etc…) mais là c'est le
salé soit toute sorte de piment et il y en a je ne sais combien de sortes. Il y avait même un comptoir de dégustation et à voir les gens
qui font l'essai et leur réaction je n'ai pas été tentée d'essayer. C'est quand même beau en couleur de voir toutes ces sortes de piment.
Tout est assez dispendieux aussi, je pense vraiment que les gens qui tiennent de genre de boutique pensent que les touristes sont des gens
riches. Des babioles pour un prix de fou, je ne dis pas que lorsque c'est fait à la main c'est autre chose, mais "Made in China" on en
trouve partout. C'est la même chose aussi pour les tours de ville en véhicule, St-Augustine a un système de train, comme au Zoo de
St-Félicien ou ceux qu'on voit de temps en temps dans les centres d'achat, qui fait un tour d'environ une heure avec un guide qui parle de
toutes les histoires et légendes de la ville et pour le prix de 20.00$US par personne. La surface à couvrir est d'environ un demi mille
en tout, c'est très cher. On a marché ce parcours et presque pu entendre tout le baratin car à la quantité de ces trains qui roulent en
même temps on fini par entendre toutes leurs histoires et sans que cela ne nous est coûté 40.00$.
J'ai encore mangé du grouper (poisson) et cette fois-ci sous la forme d'un sandwich avec tomate et salade et c'était super, que j'aime ce
poisson.
Nous avons aussi fait quelques emplettes et encore une fois avons eu à marcher une distance qui en bout de ligne ne nous a pas amené à la
destination qu'on voulait. Moi j'aimerais vraiment comprendre comment les personnes qui n'ont pas de véhicule font leur épicerie ?
Encore une fois nos livres de référence ne nous ont pas donné la bonne information.
On a revu le jeune couple Luc et Cathy, rencontré à Amélia Island et eux aussi sont ancrés dans la même baie. Ils sont allés visiter le
fort qui se trouve juste avant de passer le pont pour entrer dans St-Augustine. Nous, si on a un peu de temps, peut-être irons-nous.
La ville vaut vraiment la peine d'être visitée, c'est très touristique mais ça ne gâte rien. La petite chose qui m'a agacée durant notre
séjour a été ces coups de canon qui tonnaient quelque fois dans la journée. J'ai même vu un pauvre cheval qui tirait une carriole,
sursauté et une chance que le conducteur savait quoi faire car je pense que le cheval aurait pris le mord aux dents et ce serait mis à
courir. Vraiment désagréable ces coups de canon. Fern pense que c'est probablement la machine pour planter les poteaux dans l'eau qui
fait ce bruit.
Autre chose inusitée encore c'est un voilier de plusieurs mats, toute voile sortie, avec plein de personnes à bord qui naviguait dans la
baie au travers des autres voiliers pour épater la galerie. Pilote le capitaine mais pas rassurant pour nous. On a pris aussi des photos
de voiliers dont les gens demeurent à l'année et l'allure que prennent ces bateaux à ne pas bouger, ni se faire nettoyer, c'est pas très
ragoûtant, et je pense même qu'on a aperçu des "squatters" qui sont venus dormir dans ces voiliers. Pas évident à imaginer car moi ce que
j'ai vu à date dans ma vie sont surtout des sans abris dans la rue ou des assistés sociaux mais de penser de vivre sur mon voilier comme
dans une maison, ils n'ont pas d'hiver ici.
Bon avant de partir il faut absolument trouver un West Marine pour des pièces de moteur car un joint de la tuyauterie hydraulique fuit et
la réparation que mon chum avait faite ne semble plus vouloir tenir et on perd de plus en plus de l'huile. On va s'y rendre à pied,
environ trois milles de marche mais revenir en taxi donc pas trop pire comme perspective et faire le tout avant midi.
Pendant que j'attends Fern pour aller au magasin, nous sommes dans la marina de la ville et je passe devant une boutique annonçant des
articles de bateaux. Je décide d'aller fouiner, question d'aller jeter un coup pendant que j'attends lorsque je vois, dans cette petite
boutique, plusieurs tablettes avec des pièces de mécanique et de la compagnie Yanmar soit la même que notre moteur. Je retourne chercher
mon chum qui me cherche et lui annonce ma trouvaille. Eh bien croyez-le ou non ils ont ce qu'on a besoin comme pièce et même plus. Notre
problème majeur est une pompe qu'on a déjà changé avec la pièce de remplacement que nous avions et qui ne semble pas avoir réglé notre
problème et bien il y a une sur la tablette, une seule mais la bonne pièce pour nous. Une jeune fille, dans la jeune vingtaine, se
trouvant derrière le comptoir avec sa mère nous voit arrivé avec deux très petites pièces que nous cherchons et la voilà qui démarre en
nous disant exactement où vont ces pièces et à quoi elles servent et comment les installer, trouve dans le catalogue des pièces, comme si
elle le connaissait par cœur, exactement les bons numéros de pièces, moi j'en reviens pas, elle m'impressionne. Elle m'explique qu'elle
a tout appris cela avec son propre moteur sur son bateau et avec son frère qui l'a aidé à le réparer, qu'elle a eu à faire et à défaire
des pièces et surtout dans la même partie que notre trouble et que ça lui fait plaisir de nous donner un coup de pouce. Les propriétaires
sont tellement gentils qu'ils font tout en leur pouvoir de tout trouver pour notre besoin. Je vois sur le comptoir un arbre de Noël avec
plein d'anges fait au crochet et qui sont a vendre. La propriétaire m'informe que c'est elle qui les fait et qu'avec l'argent qu'elle
amasse elle fait des cadeaux aux pauvres de la ville. J'en achète un en lui disant que ce sera notre ange gardien car c'est comme ça que
je me sens avec elle en cet instant.
On peut faire la réparation et pour une fois je suis contente d'avoir suivi mon instinct et d'avoir entrée dans cette boutique. Nous nous
serions tapés je ne sais combien de milles de marche et sans garantie de trouver quand durant tout ce temps c'était à côté de nous, au
bout du quai où on amarrait notre dinghy. Autre surprise, en révisant la facture on s'aperçoit qu'elle nous a donné un escompte et tout
un. La pièce coûte moins cher que chez nous. Je le dis un vrai ange gardien.
On fait le changement et houra plus de fuite d'huile, plus d'odeur de diesel qui brûle et surtout plus de dégât sous le moteur. Mon chum
est content et enfin on va en venir à bout de ces pépins du moteur.
Bon avec tout ça, bien contente d'avoir pris un temps d'arrêt de quelques jours et d'aller marcher sur la terre ferme et voir du monde et
de connaître des nouvelles choses. J'ai bien aimé St-Augustine, ça en valait la peine.
Bon il faut continuer notre chemin, il reste un mois avant Noël et nous avons encore beaucoup de chemin à naviguer.
Bonne nuit
Dimanche 26 novembre 2006
JB :
C'est nuageux ce matin, la météo semble fonctionné comme ça par ici, trois jours de beaux temps, trois jours de moins beaux et là on
commence la première du moins beau. On a une bonne randonnée devant nous aujourd'hui et avec la marée pour nous nous devrions la
couvrir.
Enfin pour un dimanche, j'ai finalement vu du monde ordinaire. Quand je parle d'ordinaire c'est le fait de les voir faire des choses
ordinaires comme se faire griller en bikini, et oui deux femmes sur leur patio qui prennent du soleil, car il a quand même sorti plus tard
dans la journée. Ou une dame, demeurant dans une des ces superbes grandes maisons de riches qu'on voit depuis des semaines et des
semaines, installée au balcon et prendre du soleil dans une chaise longue tandis que son mari est dans la cours à travailler sur son
parterre. Je pensais qu'ils avaient tous des jardiniers pour faire ce travail. Ou bien un père, pendant qu'il pratique son swing de
golf dans la cours, sa très jeune fille est au bout du quai en train de pêcher et de nous faire des bye bye. Je me posais la question
depuis un bon bout de temps car ils sont plus de 300 millions de population et qu'à date on n'avait vu que quelques personnes par ici par
là avec toutes ces habitations, où sont-ils tout le monde ? Bien aujourd'hui j'ai ma réponse, donc le lendemain de leur action de grâce,
un dimanche, ils sont à la maison et prennent ça molo.
Notre trajet se poursuit et là on s'aperçoit qu'il n'y a pas beaucoup d'eau dans le canal et encore moins hors de la ligne à suivre, ça
demande une très grande attention et les CBAM sont toujours là à nous dépasser sans trop ralentir et que nous ne pouvons pas nous tasser
de leur chemin car il n'y a pas beaucoup d'eau, donc vous pouvez voir le portrait comment on se fait brasser. Si je n'avais pas
d'équipets fermés il y a longtemps que tout ce qui s'y trouve à l'intérieur serait sorti et répandu et à plusieurs reprises. Je ne ferais
que cela ramasser le bordel.
On va s'ancrer à Daytona Beach juste à côté de Mémorial Beach après avoir passer sous un pont dont sur les piliers on retrouve des images
de dauphins et Fern est certain qu'ils ont fait ces dessins avec de la céramique. C'est quand même magnifique à voir.
Encore une fois on prend le Plan "T" car mes suggestions ne font pas l'affaire. Il y a tout le temps quelque chose qui cloche. On se
retrouve quelques voiliers au même endroit et ça semble calmer les inquiétudes de mon chum. On a réussi aussi à éviter une petite
catastrophe à Luc et Cathy qui s'était engagé dans un passage où il n'y avait pas beaucoup d'eau. Il y a beaucoup de vent et pas de
vagues donc on n'ira pas à terre car il est déjà tard dans la journée, il va faire noir dans une heure au plus et on repart tôt demain
donc pas de plage pour nous aujourd'hui.
On s'approche de plus en plus j'ai vraiment l'impression d'avancer depuis le début de notre aventure.
Une petite soirée en tête à tête avec un bon petit souper et une bonne nuit de sommeil ce que j'aime ça faire cela.
Bonne nuit.
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