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12 et 13 avril 2007

JB:

A St-Augustine mon chum nous a offert un beau cadeau soit une chaise capitaine pour s'asseoir derrière la roue. Une chaise que l'on peut s'accouder les bras et avoir un dossier pour s'appuyer le dos vraiment le grand luxe. Elle peut aussi s'ajuster pour nos passer nos jambes vraiment le reste de notre voyage va probablement mieux se passer. Nous ne serons pas aussi fatigués que d'être assis sur un petit banc sans coussin donc nous pourrons naviguer plus longtemps. Ça fait un peu bateau à moteur ou cruiser mais l'ergonomie de ce poste de travail ne semble pas avoir été bien étudié par les fabricants de bateaux et à mon avis c'est un manque. Comme si le fait de passer des heures derrière la barre ou la roue ne demandait pas d'énergie. De se retrouver avec des maux de dos ou des épaules sans parler des jambes d'avoir été dans la même position si longtemps serait assez pour faire quelque chose pour y remédier. Mais mon chum Fern dit que c'est surtout pour moi qu'il installe cette chaise mais je sais bien aussi que c'est un peu aussi pour lui. Mais je l'apprécie au plus haut point et je trouve que c'est vraiment une belle dépense.

Nous avons cherché aussi une librairie pour s'acheter des livres à lire nous avons tout lu ce qu'il y a bord et nous sommes en manque. Malheureusement nous y sommes pris un peu trop tard en fin de journée et tout était fermé. Ce sera pour la prochaine ville.

Nous sommes partis le 13 au matin pour continuer notre voyage, une journée où nous avons rencontré énormément de CBAM. J'avais oublié comment le canal pouvait être désagréable avec ces CBAM. Même si plusieurs de ceux-ci nous demandent par radio de quel côté nous voulons qu'ils nous dépassent le fait est qu'ils ne ralentissent pas assez longtemps avant d'être notre hauteur et repartent trop vite donc de la grosse vague en voulez-vous en voilà. A l'intérieur de la cabine je dois tout solidifier ou tout ranger pour que rien ne tombe ou fasse du dégât. OH! Ces chers CBAM.


14 avril 2007

JB:

Une bonne nuit de sommeil calme que nous avons eu dans la rivière Fort George River. Cette fois-ci nous sommes plusieurs voiliers et bateaux ancrés à cet endroit mais pas de Canadiens.

C'est l'anniversaire de naissance de mon chum. Moi aussi je lui ai chanté la petite chanson en changeant quelques mots quand même comme "C'est à ton tour mon cher petit vieux de te laisser parler d'amour" la la lalère…. Je ne comprends pas qu'il n'a pas aimé ma chanson.

Il s'est passé quelque chose de nouveau ce matin. Déjà très tôt pendant que Fern finissait ses corvées pour le départ il a remarqué combien il y avait des chaloupes de pêche qui passent dans le canal et à grande vitesse. Ici il a déjà compté plus d'une cinquantaine de chaloupes naviguant une derrière l'autre et il est que 6h30AM du matin. Il doit se passer quelque chose comme évènement.

Nous sortons de la rivière et le débit des chaloupes qui passent n'a pas diminué. Et voilà qu'en chemin nous remarquons des pêcheurs partout. Tout petit coin d'eau entre les marais il y a une chaloupe avec deux ou quatre personnes à bord et plusieurs cannes à pêche et qui pratiquent le sport. Notre conclusion à tout ce remue ménage est qu'il y a un concours de pêche aujourd'hui et que ce sont tous des participants. Étant donné que c'est une activité qui rapporte des millions de dollars aux States et que je pense que tout le monde a un bateau à pêche à ce que nous avons pu voir depuis que nous voyageons dans ces eaux. Et probablement que c'est pour cette raison aussi qu'hier nous avons rencontré autant de CBAM soit ces même pêcheurs qui allaient vérifier leur endroit de pêche ainsi que leur équipement pour le concours. Encore une chose qu'on ne voit pas chez nous.

Une très belle journée ensoleillée et pas beaucoup de vent nous avons pu naviguer plus de 50 milles nautiques vraiment nous avons couvert beaucoup de chemin. A ce rythme nous serons chez nous dans le temps de le dire.


15 avril 2007

JB:

Lendemain de la fête de mon chum ha! qu'elle journée. Nous pensions être dans un bon endroit pour l'ancrage mais c'est très loin d'être le cas. Nous avons un vent d'Ouest et l'arrivée de deux rivières et nous nous trouvons dans le milieu de ce passage. Nous sommes ancrés dans plus de 15 pieds d'eau et avec une marée de plus de 8 pieds. Mauvais mélange tout ça.

Toute la journée en commençant avec de bonnes averses et avec un vent qui n'a cessé d'augmenter. Le rapport météo de la VHF nous annonce des alarmes de tornades à toutes les 5 minutes. Dans l'après-midi nous avons plus de 35 nœuds et mon chum pas très content de lui de n'avoir pas prévu le coup essai de se réchapper. Nous essayons d'installer une deuxième ancre car nous avons glissé de plus de 200 pieds et il y a un bateau ancré juste à côté de nous. Avec la marée et le vent si nous décrochons nous allons directement sur lui. Notre premier essai n'a pas marché. Le deuxième essai l'ancre s'est glissée sous le bateau et Fern pense qu'elle va nous servir plus de frein que de point d'ancrage. La marée monte et la vague aussi. Une rivière d'une largeur d'environ 300 pieds et avec des vagues de plus de quatre pieds. On se fait brasser et pas pour rire. La nuit va être longue. Nous ne bougeons toujours pas mais la confiance n'y est pas donc pas aucune chance à prendre. Il n'y a pas pour ainsi dire de danger pour nos vies mais c'est pour le bateau que nous ne voulons que rien n'arrive.

Nous avons entré à l'intérieur, dans le carré, nos 5 gallons de diesel afin de faire plus de poids au centre du bateau et surtout en enlever sur les côtés lorsqu'on penche. Dans l'après-midi nous avons tout défait soit le bimini, le dodger, mis le dinghy à l'eau afin d'enlever de la prise au vent. Bien malgré tout cette prévention il y a des moments où mon inquiétude me terrassait tant que je devais me parler assez fort pour me calmer. Il y a assez de mon chum qui stress tellement il faut que je reste calme car je n'ai aucune idée de ma réaction en cas de panique. Mais j'ai vraiment mon voyage de cette température. Nous continuons d'entendre au cours de la journée des rapports de météo et plus au Nord de nous il y a de sérieuses alarmes pour des tornades. Le baromètre indique 99.9 degrés chose que je n'avais pas encore vu arrivé depuis le début de notre voyage et ce n'est pas un bon signe non plus. A la radio, aux nouvelles, ils ont annoncé l'arrêt d' un tournoi de golf de la PGA car les joueurs n'arrivaient plus à frapper la balle dans la bonne direction et de plus un des bénévoles avait reçu dans le dos une branche d'arbre qui s'était faite arrachée par le vent.

Tout allait si bien depuis notre départ des Bahamas où nous n'avions eu que du vent calme et autant pour nos nuits . C'est probablement le temps de passer à la caisse pour payer pour ce beau temps.


16 avril 2007

JB:

Nuit d'enfer, je pense qu'elle est pire que celle que nous avons vécu sur le banc. Le vent de plus de 40 nœuds et surtout la vague qui nous pousse sur le côté avec un gîte de plus de 15 degrés. J'ai vu les vagues montées près du deck du bateau tellement qu'elles étaient grosses. A certain moment j'ai même pensé qu'elles allaient entrer dans le cockpit. En plus le froid, la température a baissé à moins 50 degrés F et notre chaufferette qui ne veut pas s'allumer. J'ai fait la veille jusqu'à plus 1h00AM pour donner une chance à mon chum de dormir un peu.

Ce matin nous changeons de place. Cette température est annoncée encore pour la journée et la route de l'Intracoastal n'est pas large et il n'y a pas beaucoup d'eau donc avec des vents de 30 nœuds et plus nous ne pouvons prendre la route. Nous allons nous ancré près d'une marina Troope Creek située plus à l'intérieur des terres et surtout protégé du vent donc énormément moins de vagues pour se faire brasser. Du vent on peut en prendre ce sont toujours les vagues qui nous font décrocher. Nous n'avons pas l'intention de passer une autre journée comme hier.

Nous avons fait la rencontre de Monsieur Irby Pruitt, un marin super gentil, qui s'est offert de nous conduire en voiture au dépanneur pour nous procurer les quelques items dont surtout de la glace. C'est en voyant le haut de notre mat de bateau qu'il a compris que nous étions dans la recherche d'endroits pour combler nos manques. Après une nuit de fou que nous avons eu et habillé comme des ours je nous voyais pas marcher plus d'un mille pour aller au dépanneur. C'est un capitaine d'un bateau de pêche ainsi que pour un remorqueur et gagne sa vie de cette manière. Il sait ce que c'est que faire de la voile et d'arriver dans un endroit qu'on ne connaît pas et d'avoir à trouver ce dont on a besoin. Il nous informait que la marina qui est indiquée dans nos livre de référence vient d'être vendue à des prometteurs qui ont l'intention d'en faire une marina privée avec des condos et que le prix du quai est maintenant de 1000.00$/pi. Lui, sa maison qui se trouve tout près, a pris de plus de 100,000.00$ de valeur d'un seul coup passant à 230,000.00$ et sans qu'il ait demandé et qu'il va falloir qu'il paie les taxes. Lui aussi se demande comment font les gens de cet espèce de pouvoir se payer des choses comme ça.

Nous sommes bien protégés du vent et il n'y a pas de vague non plus donc nous avons pu récupérer et dormir tout notre saoûl.


17 avril 2007

JB:

Un autre cinquante milles nautiques de naviguer et nous prenons une marina à Kilkenney Creek en Georgie. C'est un des seuls endroits possible pour s'ancrer dans ces environs. Le prix fait que nous avons décidé de rester au quai pour prendre une bonne douche et pouvoir encore récupérer de notre aventure des derniers jours. A nos âges une nuit n'est pas assez pour récupérer.

Nous avons eu un petit spectacle avec une femelle opossum qui donnait à manger à ses petits et ce juste à côté de notre bateau sur le quai. Au moment où Fern a bougé dans le cockpit la femelle s'est figée et nous regardait avec des yeux menaçants de quoi freiner n'importe qui. C'est quand même quelque chose à voir les petits sortir de la poche pour aller s'agripper au poil du ventre et téter. J'en ai compté trois au moins mais la femelle n'a pas fini sa tâche décidant de partir loin de nous pour être plus tranquille. L'autre évènement inusité pour moi a été de marcher sur le quai en me rendant à la douche avec un héron, juste à côté de moi. Me suivant à mon rythme tout en me surveillant attentif à tous mes mouvements. C'est quand même assez gros comme oiseau et de le voir si près me donnait des frissons. Nous avons marché ainsi côte à côte jusqu'à la capitainerie moi allant vers les douches et lui s'envolant. Vraiment pas farouche probablement un habitué de l'endroit et des gens se sachant sans danger avec nous.

A Kilkenney Creek est un endroit pour les ramasseurs de crevettes ainsi que pour les pêcheurs. Sur le quai il y avait des grands bassins contenant des crevettes vivantes qui servent d'appât pour les pêcheurs. J'ai bien aimé l'endroit très pittoresque comme paysage et les gens avec leur gros accent du Sud mais tous très gentils.

Note : Une petite histoire que j'ai oubliée de mettre dans notre journal a été notre attaque avec les piranhas des moustiques je veux dire les no see em que nous entendons parler et surtout dans nos livres de références. Selon les descriptions ça semble presque la fin du monde que d'avoir des no see em. Jusqu'à cette journée nous en avions eu un peu et je trouvais que comparer à nos brûlots que ce n'était pas grand-chose. Leur morsure est un peu plus irritante et la démangeaison des piqûres plus longes à guérir mais c'est à peu près tout sur le sujet.

Mais je ne connaissais rien à vrai dire et ce à venir à cette soirée. Donc nous sommes à Kilkenney, nous revenons de la capitainerie et je demande à Fern d'en profiter pour remplir notre réservoir d'eau tout de suite ce soir et ne pas attendre demain avant de partir. C'est le coucher du soleil et nous venons de prendre nos douches quand au moment où il me donne le boyau pour l'eau et moi je suis en train de dévisser le bouchon du réservoir voilà qu'on se met tous les deux à giguer sur place. Nous sentons des morsures partout mais nous ne voyons rien. Quand je parle des morsures partout c'est bien partout, le cou, le front, les oreilles, le coin des yeux, le tour de la bouche etc… partout où il y a un peu de peau nous sentons une morsure. Je dois rester en position statique pour garder le boyau droit dans l'entrée du réservoir et là je regarde mes souliers Crocs qui sont blancs mais là ils ne le sont plus. Ils sont parsemés de points noirs comme si j'avais échappé du gros poivre dessus. C'est la première fois que je vois des no see em et il en faut une très grosse quantité pour les voir. Fern fait le va et vient sur le quai en sautant et me criant de faire vite qu'il n'en peu plus. Le chanceux il peut au moins bougé contrairement à moi qui reste sur place pour le remplissage. Je n'ai pu continuer et au bout de quelques minutes j'ai arrêté ma tâche en disant que nous mettrons de l'eau plus tard ou demain mais que je n'en peu plus non plus de me faire mordre. Une sainte chance qu'avant souper j'avais installé le filet dans la porte d'entrée de la cabine je crois que nous aurions été infestés et pas certaine que nous aurions pu dormir ce soir là.

Si c'est ça que décrivent nos livres et bien là je comprends parfaitement bien la signification beaucoup de no see em. Le fait qu'ils ne restent pas longtemps le temps que le soleil se couche mais quel cauchemar! Fern a allumé deux spirales pour les moustiques une fois installé dans la cabine. Pas de demie mesure pour mon chum. Mon surnom pour ces bestioles n'est pas surfait ce sont vraiment des piranhas. Je pense qu'on peut devenir fou lorsqu'on se fait attaquer par ces moustiques presque invisibles.

Voilà ma petite histoire oubliée mais que je crois vaut la peine d'être inscrite dans nos annales.


18 et 19 avril 2007

JB:

La journée du 18 a été comme d'habitude en tant que navigation. J'aime beaucoup notre nouveau siège c'est vraiment beaucoup plus agréable de naviguer.

Factory Creek que nous avions bien aimé lors de notre descente l'automne dernier et qui nous donne la possibilité de faire nos corvées sans trop perdre de temps. La température se réchauffe et c'est très humide.

Notre moteur a étouffé en chemin et Fern a découvert un poisson pris avant le conduit pour la charpie qui a fait chauffé le moteur. Un tout petit poisson presque transparent mais assez gros pour empêcher l'eau d'entrer pour refroidir le moteur.

Se rendant à l'épicerie pour s'acheter de la glace un conducteur en pick-up arrête sur le bord de la route et nous demande si nous avons besoin d'un transport pour aller à l'épicerie. Fern lui répond dans l'affirmative et voilà que lui aussi nous offre de nous y conduire. Nous acceptons avec joie c'est quand même à plus d'un mille de marche et ça fait déjà deux fois que nous avons marché cette distance aujourd'hui pour nos autres corvées (lavage et épicerie). Lui aussi, ce monsieur, est un marin et a pour principe la coopération et l'aide dans la confrérie. Je n'ai absolument rien contre ce principe. Nous prêchons le même comportement dès que l'occasion se présente.

Cependant une attitude comme celle là renforce mon opinion pour les gens de l'endroit que je m'étais faite l'automne dernier comme étant des gens très aimables et serviables.


20 avril 2007

JB:

Notre première journée depuis notre début du trajet de retour que nous n'avons pas eu la marée pour nous. Le voyage a été long, nuageux, froid, humide et pour finir très gris. Je trouve que c'est ça le plus décourageant de voir la vitesse de déplacement au ralenti. Notre moyenne pour la journée 4.6 nœuds donc sur 9 heures de déplacement facile de calculer que nous avons navigué plusieurs heures à 3 nœuds et pour en ajouter même pas avoir le vent pour nous pour nous aider avec la voile. Mais ça aussi fait partie des inconvénients d'un long voyage.

21 avril 2007

JB:

Après la pluie le beau temps. Beau soleil, les eaux en miroir et pas de vent mais des CBAM à profusion. N'ayant pas beaucoup de choix de point d'ancrage et surtout à cause des grandes distances entre les endroits potables nous avons décidé de faire une petite distance aujourd'hui et d'en faire une plus grande pour se rendre jusqu'à Georgetown S.C.

Nous avons eu à faire le plein en essence, eau et glace et Fern me demande de faire le plus vite possible afin de ne pas perdre la vitesse de la marée pour s'avancer. Et bien nous avons tellement bien réussi dans un temps record que Fern a en même oublié nos contenants plein de diesel sur le quai. Une chance que nous en sommes aperçu très vite et sommes retournés les chercher. Mais si c'est le contraire qui s'était produit soit de s'en rendre compte disons cinq milles plus loin et bien de valeur mais il aurait fallu s'en acheter d'autre. C'est au moins une heure de navigation minimum que de couvrir cinq milles nautiques et ce à condition que la vitesse de coque soit de 5 nœuds. Chanceux mon chum quand même.


22 et 23 avril 2007

JB:

Nous sommes retournés nous ancrer à Georgetown mais cette fois-ci sans débarquer n'ayant pas de corvées à faire en temps que tel et ayant déjà visité la ville je n'avais pas le goût de faire toutes les démarches soit de descendre le dinghy et le moteur afin d'aller faire simplement un tour.

Donc le lendemain 6h20 nous levions l'ancre et nous avons eu un décor surnaturel avec la brume. Pas de vent, les eaux en miroir et le soleil qui commence à se lever et à réchauffer l'atmosphère donnait un air féerique à l'entourage. De plus l'odeur sentait bon comme un beau matin de printemps.

Notre destination est Calabash Creek ou Little River Inlet au Sud de la Caroline. Nous y sommes arrivés en fin d'après-midi et il y a beaucoup de vent et pas beaucoup d'endroit pour nous mettre à l'abri. Le problème dans le coin c'est surtout la profondeur il n'y a pas beaucoup d'eau ou des accumulations de sable qui se font dans les entrées des criques donc on ne peut passer et Fern ne veut rien savoir de coucher dans le canal avec notre dernière expérience de l'automne dernier. Donc nous ancrons juste derrière l'Inlet et nous soupons. Il y a beaucoup de va et vient des chaloupes et bateaux de pêche et même une certaine chaloupe à moteur avec deux gars que ça fait trois fois qu'ils passent à côté de nous et ça commence à énerver mon chum. Nous ne voyons pas de raison évidente de voir ces deux gars tourner autour de nous.

Fern vient de donner de l'huile pour notre moteur car il a beaucoup travaillé aujourd'hui et il a pompé pas mal d'huile et s'apprête à mettre du diesel dans le réservoir quand il me lance un cri d'alerte. "Jo! Vite il faut lever l'ancre au plus sacrant il y a un bateau casino qui arrive sur nous et il n'y a pas de place pour passer. " Je suis un peu incrédule de son histoire mais l'urgence de sa voix elle n'est pas irréelle. J'attrape ma veste et je sors et oui dans notre face, juste devant nous pas un mais deux gros bateaux casinos comme celui que nous avions rencontré dans le canal l'automne dernier et qui se dirigent directement sur nous. Cette fois le premier a soufflé la flûte d'alerte mais nous pouvions voir qu'il ne bronchait pas d'un pouce pour se tasser.

Fern a sorti l'ancre à une vitesse record et moi j'ai mis les gaz au fond pour reculer le bateau en espérant ne pas aller s'enliser dans la vase derrière nous car il n'y avait pas beaucoup d'eau. Nous sommes bénis ils ont passé, les deux bateaux, à quelques pieds seulement de nous. Fern décide que nous ne restons pas là que nous allons nous ancrer ailleurs. Je l'avise que les seuls endroits où l'on peut s'arrêter sont les marinas et que nous avons passé la dernière disponible au moins cinq milles avant d'arriver ici. Je regarde pour la prochaine marina quelle distance que nous aurions à naviguer et cinq milles en continuant notre route. Pas le choix on y va.

Il commence à faire de plus en plus noir et le GPS n'est pas fiable pour nous donner la bonne route et toujours le problème qu'il n'y a pas beaucoup d'eau à plusieurs endroits dans le canal. On rencontre les deux extrêmes soit 25 pieds de profondeur et plus et par la suite à peine cinq pieds et ça quand la marée est haute. Donc faut vraiment être très attentif et surtout naviguer vers les bouées car ce sont les seuls repaires sur quoi on peut se fier. Je réussi à contacter par le VHF la marina qui nous intéresse et la personne qui me répond m'avise qu'ils sont fermés et qu'elle-même est sur son départ que nous ne pourrons pas nous amarrer. Je lui demande une suggestion pour un autre endroit elle me répond que dix milles plus haut que nous aurions quelque chose. Mais nous ne pouvons pas faire dix milles de plus ce qui fait deux heures de navigation et déjà on ne voit plus les bouées. Nous arrivons devant un pont que nous devons demander de faire ouvrir pour passer et dans nos livres de référence disent qu'il arrête à 7h30PM. Nous sommes trop tard j'essaie quand même et si nous n'avons pas de réponse nous allons nous ancrer juste à côté il y a un quai où on pourrait s'amarrer. Mais le responsable y est encore et nous confirme qu'il va nous laisser passer. Fern trouve pas ça très drôle d'avoir à continuer il espérait rester de ce côté ci du pont. Il y a une amende de 10,000$ pour avoir fait ouvrir un pont pour rien aux States donc nous traversons.

Nous avançons quand je sens que nous avons frapper quelque chose. Au moment où je veux poser la question qu'est-ce que c'était que le visage de Fern se crispe et me déclare qu'il n'y a pas d'eau ici. Je vois le profondimètre descendre 2 pieds, 1 pied, 00 et voilà on frappe le fond mais ça avance encore et le temps que Fern met la marche arrière et les gaz le bateau continue d'avancer et je sens que nous montons sur une bosse et là on est freiné et nous n'avançons plus. Nous sommes enlisés encore une fois. Rien à faire le bateau ne veut pas bouger ni d'avant ni de derrière. Ce n'est pas une roche comme la dernière fois mais de la boue épaisse et il y en a beaucoup. La solution attendre que la marée monte parce que nous sommes à la fin de la marée descendante et que celle-ci a commencé à remonter et elle monte de quatre pieds au moins. Fern s'est fié au GPS et ne voyant pas la bouée verte a pensé qu'elle n'y était pas ou avait été déplacée. Je prends le spot pour éclairer le coin et je fini par la trouver complètement de l'autre côté d'où nous sommes, c'est-à-dire exactement où il ne fallait pas naviguer.

Fern prononce une messe dans tous ces mots et fini par se calmer quand je lui annonce qu'il ne peut pas nous arriver grand-chose étant donné que le pont n'ouvrira pas avant l'aube donc personne ne va passer par ici et surtout pas les bateaux casinos qui eux vont reprendre le même chemin que leur départ et en plus ceux de la place connaissent le canal et savent que l'endroit où nous sommes ils ne peuvent passer. Nous avons attendu une heure et demie en faisant une couple de tentatives pour essayer mais rien n'y faisait. Fern suggère de descendre le dinghy avec le moteur et d'essayer avec les amarres. Plus rien à perdre et nous l'avons fait. Je suis à la roue et je dirige mon chum vers l'endroit que je sens que le bateau va bouger et nous avons réussi. Selon mon chum je suis la championne pour nous dégager. Ça fait déjà quelques fois depuis notre départ. Il est 22h40 nous sommes épuisés par la journée et les évènements et Fern, le capitaine prend la décision que nous allons encore une fois coucher dans le canal. Il amène notre bateau près de la bouée où il y a de l'eau, celle le plus près du pont au nom de Sunset Beach Pontoon Bridge et jette l'ancre. Rien ne peut plus nous arriver il ne reste qu'à aller dormir et demain on devra se lever très tôt et repartir.

Je pensais bien qu'il avait raison mais vers 2h00 AM dans la nuit j'entends un gars qui crie dehors et je suis tellement dans le coma que je n'arrive pas à me réveiller complètement. Mais j'ai réussi quand même à entendre ce que le gars criait et celui-ci n'était pas de bonne humeur car il se trouvait sur un gros bateau de pêche et que nous étions dans le chemin et que nous n'avions pas le droit d'y être. Il a quand même réussi à passer sans nous toucher. Moi j'ai remercié nos anges et j'ai continué à dormir et mon capitaine aussi.

Quand je parle de nos anges j'ai mentionné à Fernand, après avoir réussi notre dégagement, qu'aujourd'hui était la fête d'anniversaire de sa maman et que probablement comme cadeau elle a veillé sur nous. Fern ne dit pas non à ma suggestion car la seule autre raison qu'il voit dans notre aventure s'appelle la chance. Moi qui pensait que nous n'aurions pas d'autres péripéties comme dans notre descente. Je pense que je me suis trompée royalement. La vie nous réserve encore bien des surprises.


24 avril 2007

JB:

6h15 nous avons levé l'ancre et avons continué notre remontée. En route nous avons été abordés par la garde côtière pour une inspection. Nous savions que c'était pour nous arriver car c'est dans les tâches qu'ils doivent faire.

Nous avons eu un sans faute tout est OK, même pour la toilette aussi. Nous avons été en règle du tout au tout. Fern avait rencontré des Québécois à Nassau qui avaient été abordés par les gardes côtes en Floride et ça leur avaient coûté 250.$US d'amende parce qu'ils avaient dévié la sortie de leur toilette pour jeter directement à la mer. Même si leur toilette était déjà pleine et qu'ils n'avaient trouvé aucune marina avec le système de pump-out qui fonctionne pour eux ce n'est pas leur problème et selon leur règlement nous ne devons pas jeter nos eaux usées directement à l'eau. Ils sont un des pays qui polluent le plus et qui ne font pas grand-chose pour l'environnement mais ça les toilettes de bateau c'est la première chose qu'ils veulent voir quand ils font l'inspection.

25 et 26 avril 2007

JB:

Nous naviguons à coup de 40 milles nautiques et plus à ce rythme nous serons chez nous dans les dates si la température tient bien sur. Nous retrouvons plusieurs voiliers dans nos endroits d'ancrage mais très peu de Canadiens. Je me demande où ils sont ?

A Beaufort N.C. Fern a fini le lire son deuxième roman en anglais. Je suis épatée et super fier de lui. C'est quand même quelque chose de la part d'un gars qui a commencé le voyage avec un petit bagage de la langue (selon sa définition) mais qui a fini par lire un roman policier ça c'est quelque chose. Il est lui aussi très fier de lui et il me dit que jamais il aurait pensé qu'un jour il lirait un roman en anglais. Je me promets de lui en trouver un autre et ça le plus vite possible pour l'encourager de continuer. Moi de mon côté je me suis trouvée de la lecture ayant tout lu ce que je m'étais apportée et n'ayant pas de problème de lire en anglais je ne trouvais pas juste que mon chum ne puisse en faire autant. Mais voilà c'est fait et j'ai le sentiment que ce n'est que le début.

Une journée de congé pour faire nos corvées et de plus la météo nous annonce des orages et du gros vent donc nous allons en profiter et nous reposer.


28 et 29 avril 2007

JB:

Pour une fois la mauvaise température n'a pas duré trois jours comme d'habitude. Nous avons repris notre chemin et avons fait une belle traversée avec soleil, bon vent et une belle vitesse de navigation.

Enfin rendu en Virginie. La chose inusité qui nous est arrivée est celle-ci. Little Alligator River, plusieurs voiliers et bateaux à moteur d'ancrés. Nous venons de finir de souper et nous écoutons de la musique country à la radio. Fern fait le plein du réservoir de diesel quand il me dit qu'il entend quelqu'un qui chante dehors et assez fort. Je baisse le son de la radio et sort dans le cockpit pour écouter. Et bien oui! Juste à côté de nous une chaloupe à moteur pour la pêche avec quatre gars dans la quarantaine et plus avec un micro, une guitare et un système de son à bord font la sérénade à chaque bateau à l'ancre. Ils sont bons, le gars à la guitare joue très bien, ils ont de très belles voix. Ils arrivent à notre hauteur et nous demande de choisir une chanson, n'importe quelle dans les années 60, 70, 80 ou 90. Je leur réponds que nous aimons le country qu'ils peuvent chanter ce qu'ils veulent et les voilà parti. Le titre de la chanson choisie c'est Oklahoma's son et nous la chante. Ils ont du rythme, des voix graves et c'est bien la dernière chose que nous pouvions nous attendre de voir dans notre voyage. Notre voisine de bateau est sortie avec la caméra pour les prendre en photo et elle danse sur son deck en écoutant la musique. Ils nous demandent d'où nous venons et nous répondons le Québec bien sur, du Saguenay et eux de nous saluer avec "Comment ça va ? ". Je les trouve formidable et ils nous disent qu'ils sont du New Jersey et qu'ils demeurent pour l'instant dans la cabane que nous pouvons voir d'où nous sommes sur la berge de la rivière. Ils ont fait ce numéro pendant une heure au moins allant d'un bateau à l'autre. Dommage que nous n'avons pas notre caméra pour confirmer notre histoire. Mais je peux comprendre que très loin de la civilisation en pleine nature, plus d'eau que de terre que c'est la dernière chose que tu t'attends de voir et entendre donc qu'il faut le voir et l'entendre pour le croire.