








| |
Archives
30 avril 2007
JB:
Nous commençons notre voyage dans le canal soit une route très longue, dans un étroit passage mais beaucoup plus beau qu'à l'automne dernier. L'odeur est meilleure aussi et les couleurs y sont. L'eau est toujours aussi peu invitante tant elle a une couleur d'un brun foncé et qui te donne à penser que tu ne voudrais pas y tomber car qui sait ce qui ou quoi se trouve au fond. Il y a plusieurs endroits il n'y a pas beaucoup d'eau tandis qu'à d'autres c'est assez profond.
Il fait chaud et ensoleillé aujourd'hui malgré un début de journée avec du vent et des vagues. C'est comme çà que cela se passe à la voile tu ne peux te fier au matin car dans l'après-midi peut être une toute autre chanson.
Nous avons réussi à nous rendre jusqu'au pont South Mills Bridge, NC où nous avions couché en descendant mais cette fois-ci du bon côté soit celui avec un quai pour s'amarrer. Malgré 48 milles nautiques de naviguer nous arrivons à une heure très satisfaisante soit 15h30PM. Le temps de relaxer et de profiter du beau temps avant le souper et de récupérer.
Cet endroit du canal se trouve pratiquement dans la cour des maisons qui le bordent . Assise sur le deck j'en profite pour regarder les gens vivre et une dame juste devant notre bateau est en train de planter ses fleurs pour l'été. Il est vrai qu'il y a une grosse différence avec chez nous pour la chaleur. Ici en ce moment il fait 85 degrés F et même si la nuit ça descend beaucoup ça ne gèle pas.
Mais voilà que la dame s'approche de notre bateau et entame une conversation avec moi. C'est une dame dont le nom est Jean Inga, dans la soixantaine et même probablement plus près de soixante-dix. Elle me raconte qu'ils ont eu des amis Canadiens de la Nouvelle-Écosse qui entreposait leur bateau à moteur dans leur cour arrière et ce pendant plusieurs années. Nous jasons au moins une bonne heure et demie et je devrais dire qu'elle me parle pendant pratiquement tout ce temps de choses et d'autres.
Très intéressante à écouter, elle me présente une de ses petites-filles qui passaient par là m'expliquant qu'elle est retardée dû à sa naissance où elle aurait eu une attaque et aurait été affectée au cerveau. Mais je vois qu'elle adore cet enfant.
En revenant de faire quelques achats à l'épicerie comprenant notre souper de la pizza, elle me demande de l'attendre qu'elle a quelque chose pour moi. Et oui elle donne un cadeau une enveloppe ou un sac qu'elle vient tout juste de finir de coudre. Dans notre conversation précédente, elle avait mentionné qu'elle est couturière. Cette enveloppe a pour fonction de cuire des pommes de terre au micro-ondes. Je n'en reviens pas de tant de gentillesse. Je suis complètement étonnée de ce geste.
Je l'avise que je n'ai rien pour elle en échange mais elle me raconte que c'est pour le bon moment que nous venons de passer ensemble. Je lui demande d'où lui est venue cette idée de sac pour cuisson. Elle m'explique qu'à chaque année depuis qu'elle a fini le collège en 1957, toutes les filles se rencontrent un week-end dans un endroit et depuis quelques années apportent un petit cadeau pour offrir. Étant donné qu'elles viennent d'un peu partout dans le pays chacune essai de donner le cadeau le plus original.
Donc une année c'est une femme du Texas qui est arrivé avec ce sac et en avait cousu un pour chaque femme. Jean a tellement trouvé l'idée bonne qu'elle s'est mise à en coudre aussi. Elle me dit qu'elle en a cousu au moins 1000 sacs depuis ce temps. Le mien est de couleur bleu et jaune et elle trouvait que ces couleurs m'allaient bien que ça me ressemble. J'en suis encore abasourdie d'avoir eu un cadeau d'une parfaite étrangère comme ça pour avoir seulement jaser. C'est bon de voir qu'il y a encore de bonnes personnes sur terre.
Nous soupons dehors, chose qui ne nous est pas arrivé souvent durant notre voyage. Aux Bahamas il ventait tout le temps et le soleil se couchait à une vitesse éclair. Ça fait vraiment du bien de pouvoir le faire ce soir, l'air est chaud et avec une très légère brise, un calme serein, le bonheur quoi.
1er mai 2007
JB:
Mon chum a tenu sa promesse, nous sommes rendus à Norfolk soit la moitié officielle du voyage de fait. Il fait beaucoup plus chaud soit 90 degrés F grosse différence que la dernière fois que nous étions ici. Nous avions tellement gelé que nous avions été malades tous les deux et nous avions fini par nous décider d'acheter une chaufferette au propane.
Nous avons du prendre une marina parce que nous n'avons pas réussi à nous ancrer. Le fond est comme de l'alsphate et rien n'accroche. La météo a annoncé des gros vents ainsi que des orages donc si nous ne pouvons par nous fier à l'ancrage je ne suis pas intéressée à passer une nuit debout pour faire la veille et le capitaine non plus. Nous n'avons pas l'intention de rester très longtemps le temps de prendre notre paquet de j'ai demandé à notre fille de nous expédier. Et oui la fameuse boîte que je n'ai jamais réussi à obtenir à Lake Worth. Donc pas question de se fatiguer en ne dormant pas à cause de notre ancrage.
2 et 3 mai 2007
JB:
Deux jours que nous sommes restés à Hampton River. Une journée perdue à attendre mon paquet qui en fait n'est jamais parti de chez nous parce que Purolator n'a pas été très efficace pour aider ma fille à compléter les formulaires de douanes afin de ne pas avoir de problème. De plus apparemment FEDEX ont gardé tous les papiers correspondant aux items que ma fille devait m'expédier. Donc tout est à recommencer. Je n'ai jamais vu à quel point c'est compliqué de recevoir des choses du Canada aux States.
Pourtant le contraire est si facile c'est bien pour montrer encore comment ils exercent la paranoïa et pire depuis le 11/09 avec World Trade Center. Donc je vais attendre d'être rendue au Canada.
Nous n'avons pas pu partir le lendemain du à la mauvaise température. Nous en avons profiter pour aller visiter le Virginia Air Space Center. Nous n'avions pas pu le faire à l'automne dernier mais cette fois-ci nous étions bien décidés de le faire. Super intéressant et une demie journée, à mon avis, n'est pas assez pour le visiter au complet. La Virginie a été le berceau des premiers vols d'espace avant que la NASA ne devient le seul endroit en Floride. Ça raconte tous les débuts et même plus.
Ils ont réussi à entrer à l'intérieur des vraies avions, la première capsule spatiale, et même plus. Il y a aussi un chapître sur la marine, l'électricité versus l'espace, il y a des modèles pour simuler des vols qu'on peut essayer et pour finir ils présentent des films en 3D et nous avons visionner "On a marché sur la lune". J'adore le 3D et je m'en lasse jamais et là encore j'en ai eu pour mon plaisir.
En arrivant à notre bateau vers 21h00 après avoir été faire de l'Internet à l'intérieur de la capitainerie, j'ai rencontré deux gars qui faisait de la plongée sur le voilier à côté de nous. Ils avaient la tâche de nettoyer la coque sous l'eau. Pour avoir jaser avec eux je peux dire que c'est un sale boulot qu'ils avaient à faire et je n'ai pas envié leur condition une seule minute. Apparemment ils ne pouvaient voir plus loin qu'un pied devant eux. L'eau n'est pas invitante ni en couleur ni en odeur. Je leur ai souhaité bonne chance et suis allée me coucher.
Là-dessus ça termine notre séjour à Hampton River ville située devant Norfolk.
4 mai 2007
JB:
Départ à 6h50AM avec un ciel nuageux qui semble vouloir pleuvoir. Il y a des vagues de 2 à 3 pieds et un vent jusqu'à 20 nœuds. J'ai senti qu'on aurait toute une journée de navigation car encore une sainte fois nous avons le vent dans le nez. Il ne lâche pas beaucoup celui-là.
Nous avons fini par nous rendre à notre destination soit Jackson Creek à Deltaville. Le soleil est apparu plus tard dans la journée. J'avais besoin de glace et ce assez vite pour notre réfrigérateur si je ne veux pas perdre de la nourriture. Nous sommes vendredi et la marina a fermé très tôt. Donc pas possible d'avoir de la glace.
Je demande à un gars qui se trouve là à quel endroit où je pourrais m'en procurer et celui-ci me répond au dépanneur en ville. Je lui demande de m'indiquer le chemin et voilà qu'il m'offre sa voiture afin que je puisse aller m'en chercher. Je refuse je n'ai pas mon permis de conduire et en plus dès que j'ai vu la voiture qu'il m'offrait soit un Toyota Tacoma de l'année. Il est fou ça ne se fait pas. Mais le voilà qu'il insiste me disant que ce n'est vraiment pas très loin et que c'est la solidarité entre marin que c'est tout naturel.
Pas pour moi. Je vais chercher mon chum lui annonçant que nous avons une voiture pour faire nos commissions. Quand je lui montre le véhicule, que le monsieur nous a avancé, il me regarde avec des yeux qui disent es-tu folle ? Nous prenons la voiture et c'était vrai que nous n'avions pas une grande distance à parcourir. En chemin nous voyons la région est c'est vraiment très beau comme endroit. A notre retour je ne finis plus de remercier Stan, le nom du marin, du service qu'il vient de nous rendre.
Il nous pose les questions habituelles et découvrant que c'est la première fois que nous venons ici décide de nous faire un cadeau. J'en reviens pas il vient de nous prêter sa voiture et le voilà qu'il nous fait un cadeau en plus. Une bouteille de vin blanc comme cadeau de bienvenue à Deltaville. Je suis époustouflée devant tant de gentillesse. Il nous montre son voilier le Green Eyes, la couleur des yeux de sa fille d'où le nom. Il nous dit qu'il a fait les Caraïbes, les Antilles, les Iles Vierges et qu'il est ici pour rénover et installer des nouvelles choses avant son prochain départ.
Vraiment la fraternité des gens de bateau n'est pas surfaite. C'est déjà notre troisième expérience que je vis cette fraternité. Fern me dit qu'il a fait la même chose une fois à St-Gédéon où un gars avait besoin d'essence et qu'il l'avait conduit en ville afin de lui en procurer.
Encore un beau souvenir comme endroit d'ancrage. Plus la place est petite plus c'est chaleureux.
5 au 7 mai 2007
JB:
Encore une bonne nuit de sommeil calme et tranquille. A date nous avons eu plus de nuits calmes que l'ensemble des nuits aux Bahamas. Ça fait du bien.
Nous avons navigué jusqu'à Solomon's Islands où je vais pouvoir faire le plein en épicerie, faire ma corvée de lavage et selon la météo endroit protégé pour attendre une fenêtre favorable.
En allant magasiner chez West Marine pour se procurer encore des choses pour le bateau. Il y a toujours quelque chose à réparer ou à s'occuper de l'entretien ça ne fini jamais. Les souliers de mon chum qu'on avait acheté l'automne dernier sont finis. Le cuir sur le côté est complètement détaché de la semelle et au prix qu'ils ont coûté c'est pas fameux comme rendement. Je pose la question sur la garantie à la jeune employée de West et celle-ci m'avise qu'ils n'ont pas de politique bien définie pour le retour de la marchandise.
Elle nous informe que si mon chum trouve la même paire de chaussures sur la tablette qu'elle peut faire l'échange. Et bien mon chum est sorti avec une paire de chaussure neuve dans les pieds. Pas trop mal de demander dès fois. Ce n'est certainement pas lui qu'il l'aurait fait.
Le mauvais temps s'est présenté de jour seulement soit des grands vents, de la pluie et du froid. Les nuits tout tombait au calme donc pas de veille à faire et nous avons eu de bonnes nuits de repos.
8 mai 2007
JB:
Plus de 50 milles nautiques que nous avons fait pour nous rendre à Anapolis. Journée pourrie pour la navigation, de très grosses vagues jusqu'à trois pieds avec le vent dans le nez jusqu'à 20 nœuds et pas du bon côté voyons.
Toute une différence comme endroit avec la dernière fois. Énormément moins de bateaux étant donné qu'il n'y a pas de présentation de bateaux comme l'automne dernier. C'est quand même très achalandé par les bateaux qui passent autour de nous.
Nous avons besoin de diesel et Fern décide que nous irions en prendre le lendemain matin avant de partir et d'en profiter pour faire le plein d'eau en même temps.
9 mai 2007
JB:
Ayant attendu jusqu'à 7h20AM pour avoir du diesel je découvre que la marina n'ouvrira pas avant 9h00AM. Leurs nouvelles heures d'ouverture ne commencera qu'à partir du 11 mai et seront de 7h00 à 22h00. Il n'y a pas d'endroit assez près pour en obtenir. Fern décide qu'il n'attendra pas que nous avons assez d'essence pour se rendre à une autre marina en route. Je lui fais remarquer que la prochaine place est à au moins de plus de 20 milles nautiques. Il me dit qu'il n'y a pas de problème.
La baie de Chesapeake est pratiquement une mer intérieure tant elle est grande. Ce matin il y a de la brune sur la baie et la vision va jusqu'à trois milles nautiques au maximum. Les distances sont toujours entre 10 à 15 milles nautiques pour se rendre au bord à partir de la voie navigable donc au moins de deux à trois heures pour se rendre à un endroit. Tout un détour pour avoir du diesel.
Nous nous rendons à Worton Creek ou Green Point endroit où nous avions arrêté en descendant et qui se trouve la plus près du bord donc pas trop de temps à prendre pour notre trajet.
Nous avons réussi à atteindre Chesapeake City soit plus de 50 milles nautiques de navigation. Notre trajet s'est fait en 8 heures et ce malgré notre arrêt. Le soleil et la chaleur sont arrivés en fin de journée. Je remarque qu'avec notre histoire de diesel que nous avons eu la marée pour nous toute la journée ce qui nous a donné un très bon temps et une arrivée à destination assez tôt. Si ça pouvait être comme ça tous les fois ça serait merveilleux.
Il y a plusieurs bateaux d'ancrés dans la baie, surtout des bateaux à moteur. Il y a un quai où nous pouvons nous amarrer une nuit gratuitement offert par la ville mais ce sont les bateaux à moteur qui ont pris toutes les places. Ils partent les derniers et arrivent les premiers aux points d'ancrage donc prennent tout le temps les meilleurs endroits. En plus de nous faire des vagues à nous faire chavirer quand ils passent à côté de nous en naviguant ils se dépêchent d'arriver pour prendre les meilleurs endroits. Tout pour les aimer ces chers CBAM.
Il y a deux bateaux canadiens que je vois pour la première fois. Et comme d'habitude des américains qui ne savent pas s'ancrer et comme dit mon chum ce n'est pas dans notre ancrage que je n'ai pas confiance mais dans les autres bateaux autour de nous et surtout les américains. Le problème avec eux c'est qu'ils ont des ancres trop petites pour la grosseur de leur bateau et ils se demandent après comment il se fait qu'ils décrochent.
Je trouve le paysage changé c'est probablement qu'ils ont fait le ménage du printemps et c'est très beau comme endroit.
10 mai 2007
JB:
6h10AM l'heure de notre départ pour ce matin. Depuis notre début du voyage de retour c'est rendu notre heure de départ régulière. Moi qui ne suit pas une lève-tôt je suis en train de développer une habitude de me réveiller aux petites aurores et je ne sais pas encore si j'aime ou je n'aime pas.
Encore beaucoup de brume et du brouillard ce matin et pas beaucoup de soleil. Toujours aussi froid et notre destination pour aujourd'hui est Cape May afin de prendre la mer dans les jours qui viennent étant donné que la météo nous annonce une fenêtre météo favorable.
Nous avons la marée pour nous et pas beaucoup de vent. Mais au cours de la journée nous avons eu quelques éclaircies de soleil et le vent s'est levé. La Baie de Chesapeake est pratiquement une mer. Elle est très large et c'est une voie commerciale. Avec ce brouillard ce matin nous avons une vision d'à peine un mille nautique de distance. En d'autres mots une chance que les gros bateaux font fonctionner leur flûte de brume pour s'annoncer parce qu'on commence à les distinguer qu'une fois pratiquement arrivé dessus.
Nous devons suivre la voie commerciale comme itinéraire mais Fern veut que nous naviguions sur la limite qui démarque cette route justement pour ne pas faire de mauvaises rencontres.
Nous avons un vent du Sud-Est qui nous pousse dans le dos mais les vagues nous arrivent par le côté. Le voilier Rainbow que nous avons suivi une bonne partie de la journée d'hier c'est lui maintenant, qui nous suit. Surprenant car ils sont partis au moins une bonne heure avant nous et leur bateau est plus rapide que le nôtre. Fern pense qu'ils ont du se tromper de chemin, raison de leur retard, et qu'ils n'ont pas de GPS donc même s'ils sont plus rapides que nous ils sont restés derrière jusqu'à Cape May.
64 milles nautiques et 11 heures et 30 minutes de temps de déplacement nous sommes enfin arrivés. Nous jetons l'ancre devant l'école pour la garde côtière et justement nous assistons à un exercice de drill. C'est comme dans l'armée et ce que je les trouve jeunes ces futurs garde-côte. C'est quand même beau des voir aller.
Nous sommes morts de fatigue autant physique que mentale. Ce n'est plus de l'aventure que je ressens mais plutôt un genre de boulot. Depuis des semaines c'est lever très tôt, beaucoup d'heures de navigation, manger et dodo.
Bon j'espère que la nuit me redonnera de l'énergie pour remonter surtout mon moral.
11 au 14 mai 2007
JB:
Ce matin nous devons prendre l'océan mais la brume est si épaisse que nous voyons encore moins qu'hier. On ne peut risquer de naviguer sans voir car si je GPS nous lâche comment savoir même avec la boussole où se trouve le bord de l'eau et se retrouver en chemin vers l'Afrique.
Vers 9h00AM la brume commence à se lever avec le vent ainsi que quelques rayons de soleil. Fern décide que nous levons l'ancre il n'a pas l'intention de passer une journée ici. Tant qu'à attendre autant le faire à Atlantic City étant donné qu'à notre descente nous n'avions pu visiter et moi je voudrais voir un peu ce Las Vegas de l'Est.
De belles grosses vagues longues d'au moins 5 pieds avec un vent du Nord-Est nous pouvons sortir le génois. Notre vitesse ne descend pas en bas de 6 nœuds. Nous avons pu naviguer plus de 35 milles nautiques en 6 heures. Agréable de pouvoir parcourir de grandes distances dans un bon temps. Je tiens la roue au moins la moitié du temps que nous naviguons beaucoup plus de ce que j'ai pu faire lors de notre descente.
Fern m'explique qu'avec notre expérience cet hiver que j'ai cumulé en quelques mois au moins 4 années de pratique de navigation. C'est plus qu'encourageant il me reste à apprendre à entrer et d'amarrer le bateau. Fern me dit que ce sera ma prochaine étape mais seulement une fois rendu chez nous.
La météo n'est pas favorable encore une fois pour au moins les deux prochaines journées. Nous pouvons nous ancrer à l'abri à Atlantic City et en profiter pour faire le changement du pré-filtre du diesel il est dû. L'entretien se fait au nombre d'heures naviguer et à coup de 10 heures et plus par jour ça vient vite le 100 heures limite pour faire l'entretien.
12 mai 2007
JB:
Beaucoup de vents et des vagues nous ne pouvons aller à terre sans se faire doucher. Et il fait tellement froid que je ne suis nullement intéressée de me faire mouiller et encore moins pour mon chum.
Le seul avantage de ce front froid est que tout se passe le jour et dès le coucher du soleil tout tombe au calme ce qui nous donne la possibilité de faire de bonnes nuits de sommeil.
13 mai 2007
JB:
Plus calme ce matin nous allons à terre. C'est très froid comme paysage que du béton et de la brique. Même les parterres des maisons n'ont pas de pelouse mais des dalles ou de la pierre. C'est triste comme endroit et pourtant si éclairé le soir et tellement qu'on peut apercevoir les lumières de la ville jusqu'à vingt milles des côtes.
D'ailleurs la façade de l'hôtel qui m'avait impressionné l'automne dernier avec leur système de lumière pour faire des figures a changé sa routine et ajouter d'autres figures tout autant impressionnantes. Ils ont même réussi à faire le drapeau américain. Je ne me tanne pas à le regarder, un vrai beau spectacle.
Cependant ce décor froid et le manque de chaleur dans le paysage m'ont enlevé le goût de visiter quoique ce soit et les casinos encore moins. Vivement le départ pour continuer notre route pour la maison.
14 au 16 mai 2007
JB:
Beau soleil ce matin, pas de brume ni brouillard mais pas de chaleur non plus. Je me demande si la glace est fondue chez nous tellement qu'il ne fait pas chaud ici et nous sommes vraiment beaucoup plus au Sud.
Aujourd'hui c'est la vague qui nous arrive par derrière et avec 20 nœuds de vent c'est du sport de naviguer surtout beaucoup d'attention. Nous avons quand même une belle vitesse de croisière et Fern décide que nous allons arrêter à Manasquan au lieu de se rendre directement à Sandy Hook comme à l'automne dernier.
Durant notre traversée un catamaran nous contacte pour vérifier si nous étions des Canadiens qu'ils ont connu l'an dernier venant de la Nouvelle-Ecosse. Malheureusement nous ne l'étions pas mais quand même très sympathique ce capitaine. Il nous demande notre itinéraire et lui de nous informer qu'il se rend directement à New York si tout va bien.
Je lui souhaite une bonne traversée soit plus de douze heures qui l'attend. Mais voilà que juste avant de terminer notre échange il nous informe que notre déflecteur est très bien positionné qu'on nous voit très bien sur le radar. Incroyable comment une telle information peut faire plaisir à entendre.
Fern avait des doutes et ce depuis le mois de juin dernier avec l'expérience sur le fleuve en revenant de Rimouski où dans la brume ils avaient rencontré un très gros bateau et que c'est avec son instinct que ça leur avait sauvé la vie car c'était directement dans le bateau qu'il naviguait.
Il devait suivre un autre voilier, qui lui, avait un radar et devait les informer des dangers mais celui-ci n'avait jamais rien fait en ce sens. Je crois qu'il ne devait pas savoir comment lire un radar. Madame La Chance a travaillé pour mon chum, ma fille et mon gendre cette journée là.
Donc de se faire confirmer que nous sommes bien visibles sur les radars ça eu comme effet de nous enlever une pression sur les épaules car je sais bien que nous allons avoir d'autres journées avec de la brume ou du brouillard et que nous devrons naviguer dans des conditions difficiles. J'ai remercié ce capitaine du fond du cœur de nous avoir donné cette information.
Quand même plus d 50 milles nautiques et 10 heures de déplacement plus notre régime de vie des dernières semaines font que notre énergie s'épuise vite. Encore une fois la météo nous annonce des vents de plus de 30 nœuds et des vagues sur l'océan allant jusqu'à 11 pieds. Un peu trop pour notre petit bateau. L'océan c'est l'océan pas une baie ou une rivière. Pas de chance à prendre pour naviguer dans ces conditions.
La petite ville de Manasquan me fait penser à un village d'enfants. Les maisons ressemblent à des maisons pour poupées. C'est très joli et surtout calme. Nous n'avons pas le choix de prendre une marina il n'y a pas beaucoup de profondeur d'eau et surtout d'endroit pour s'ancrer. Nous sommes dû pour une épicerie aussi et étant donné que nous ne voulons pas arrêter à New York donc c'est ici que nous devons la faire.
En consultant nos livres de références, l'épicerie semble se trouver à environ 1 mille et demi de la marina. Une belle petite marche de santé pour nous pour compenser des dernières journées de navigation où nous ne bougeons pas beaucoup. C'est un endroit où il semble faire beaucoup de la location estivale de leur maison. Presque chaque habitation a une annonce de location avec les offres de jours, semaines ou mois.
Ma question est où vont les propriétaires pendant ces locations ? Ce ne sont pas des maisons très grandes ou de grande valeur comme celles que nous avons vu dans le Sud même ça ressemble terriblement à nos chalets. Petites et confortables que je donnerais comme description.
Fern s'est trompé dans la direction tourné à droite au lieu de la gauche et nous avons dû marcher près de 5 milles. Nous avons visité, ça c'est le côté positif et rencontrer beaucoup de pêcheurs de berge (comme je les appelle) car ils sont installés sur le bord de l'eau. Nous avons pu voir aussi les poissons qu'ils attrapaient des Blue Fish et assez gros comme poisson.
Mais le côté négatif de notre erreur a été mes mollets. Eux ont réagi tout autrement. Ils sont tellement durs et me font souffrir que j'ai l'impression que quelque chose va déchirer. Sans l'erreur de direction c'est quand même à deux milles environ mais avec notre supplément de marche et presque deux semaines d'inactivité, mes jambes n'en peuvent plus.
N'ayant pas le goût ni les jambes pour me taper cette distance pour aller faire notre lessive j'ai décidé qu'avec l'eau fournie et l'électricité de faire notre lessive à bord. Le vent est assez chaud et fort pour sécher rapidement mon linge. J'ai même pris une technique chinoise pour essorer mon linge soit avec un bout de bois.
Je viens de découvrir que mon chum fait des allergies au pollen. Il éternue tellement et le nez lui coule tant que j'ai pensé au début à un rhume. Mais ne faisant pas de fièvre et ne se sentant pas amoché comme un rhume peut le faire, nous avions remarquer cette poussière verte qui couvre notre bateau à grandeur pour découvrir que c'est le pollen des arbres donc l'origine des éternuements. Voilà encore une confirmation que ma fille tient de son père.
Il y a eu aussi un très gros feu de forêt pas très loin de nous soit entre Manasquan vers Atlantic City et celui-ci était tellement près de la route et des habitations qu'ils ont du évacuer plusieurs personnes et même de fermer la route aux automobilistes plusieurs heures. Notre Dock Master a du aller reconduire sa femme à l'aéroport d'Atlantic City ce matin et du faire un grand détour pour s'y rendre.
Il m'a expliqué qu'il y a tellement de fumée que la vision est pratiquement nulle. Une chance qu'ils étaient partis très tôt sa femme aurait manqué son avion. Avec la pluie qui est tombée en soirée, une très bonne averse ils ont réussi à le contrôler et plus de 1400 milles acres ont été brûlés.
Il y a de la fumée dans l'air et qui nous cache le soleil par sa densité. Il fait chaud quand même et c'est pas désagréable de sentir enfin de la chaleur. De plus nous reprenons des forces et de l'énergie car nos nuits sont toujours aussi calmes depuis notre départ de Norfolk et ça fait du bien.
17 mai 2007
JB:
OK le départ pour notre dernière étape de mer si tout va bien, destination Sandy Hook. L'océan est relativement calme ce matin des vagues de 3 à 5 pieds et très longues. Le vent n'est pas très fort et nous naviguons avec la marée.
Il n'est pas midi lorsque nous sommes rendus à la hauteur de Sandy Hook et ce matin en écoutant la météo, celle-ci annonçait encore de deux à trois jours de mauvais temps. Je suggère à mon chum de continuer étant donné que nous avons toutes les conditions réunies pour faire une belle traversée.
Fern accepte la suggestion et nous passons du plan A au plan B. Allons-y pendant que ça passe moi je n'ai aucune envie de passer du temps dans la baie de Sandy Hook parce que celle-ci, la façon qu'elle est située tu as tout le temps l'impression que la mer est en furie et ça t'ôte l'envie de faire la traversée. On parle que 25 milles nautiques jusqu'à New York. Donc, si la mer et le vent ne sont pas favorables ça peut devenir ton pire cauchemar de navigation.
Bien c'est une chance que nous ayons passé au plan B parce que vers le milieu de l'après-midi la température a changé du tout au tout. Celle-ci avait de l'avance sur la prévision qu'on nous avait annoncé. Le vent a augmenté, les vagues aussi mais il ne restait pas assez de distance pour rebrousser chemin.
Nous avons fini par atteindre le port de New York avec 5 pieds de vagues minimum et beaucoup de vent. Mais nous avons été beaucoup plus chanceux qu'à notre première expérience de l'automne dernier à traverser le port, il n'y avait pas autant de trafic de bateaux. Nous avons réussi à aller s'ancrer au même endroit que la dernière fois. J'ai quand même vu une grosse différence dans le paysage qu'offrait le port avec l'image que j'avais de l'automne dernier. Beaucoup plus propre que je dirais et plus coloré aussi avec la verdure du printemps.
J'avais oublié comment c'était bruyant comme ville. Surtout avec les mois de calme que nous avons vécu tout un changement que nous donne cette ville. C'est presque désagréable et achalant. Mais nous ne restons qu'une nuit et avec la fatigue je dormirais dans à peu près n'importe quelles conditions.
18 mai 2007
JB:
Pluie, froid et humidité ce matin à New York et ça semble s'annoncer comme ça pour la journée. Mais enfin nous avons fini les parcours en mer et c'est vers le canal Champlain que nous nous dirigeons.
Nous n'avançons pas très vite et nous n'avons pas la marée pour nous. Donc nous allons aller nous ancrer à Haverstraw Bay mais de l'autre côté de l'endroit de l'année dernière. Beaucoup plus à l'abri du vent et des vagues et nous avons besoin d'un arrêt surtout pour le moral.
Depuis des semaines que nous n'arrêtons pas beaucoup et mon chum et moi sommes à bout. Surtout mon chum, il a tellement hâte d'arriver chez nous c'est un gars qui une fois qu'il a décidé quelque chose n'a pas beaucoup de patience pour que ça arrive.
Donc 5 heures de navigation il est à peine 13h00 nous allons en profiter pour relaxer un peu. Mon chum décide de changer l'huile mais pas le filtre. Il m'explique qu'un moteur bien huiler est un moteur heureux. Contente pour lui (le moteur) il a affaire avec un propriétaire très soigneux.
C'est le calme presque complet surtout pour le bruit après la ville de New York c'est le charme complet. Nous allons passer une belle nuit calme et paisible. Il n'y a que le train AMTRAC qui passe aux demies heures et drôle de coïncidence à chaque passage il y a des vagues qui nous brassent. A croire qu'il touche l'eau dans le parcours et ça fait des vagues comme un bateau à moteur. Mais ce n'est qu'une coïncidence.
19 au 21 mai 2007
JB:
Après une excellente nuit de sommeil nous partons 7h05AM et notre destination Kingston quelques milles avant Catskill (endroit pour démâter notre bateau).
Cette fois nous avons la marée pour nous et notre vitesse est souvent dans les 6 nœuds et plus et pas trop de CBAM qui passent. Pourtant il y a énormément de pêcheurs et d'embarcations mais ça ne bouge pas beaucoup. Si on pense que chez nous nous sommes des pêcheurs ils n'ont pas vu la quantité de monde ici qui pratiquent la pêche.
13h00PM je prends les coordonnées de navigation et je me rends compte que nous avons passé notre point de notre destination. Fern a encore changé d'idée il m'informe que l'endroit où nous aurions pu nous ancrer n'est pas à l'abri du vent et qu'il aurait fallu entrer dans la rivière et d'aller dans une marina. Là avec la marée qui est encore pour nous nous aurions le temps d'atteindre Catskill avant le coucher du soleil donc nous sauverions une autre journée de navigation.
64 milles nautiques et plus de 11 heures de déplacement nous entrons dans la crique où est située la marina qui nous intéresse pour le démâtage. J'avais essayé au cours de l'après-midi de les contacter mais je n'ai jamais reçu de réponse. C'est que c'est une très petite marina et il y a des chances que nous ne pouvions avoir un quai pour s'amarrer.
Mais encore Madame La Chance est pour nous et au moment d'approcher la marina, le propriétaire faisait son dernier tour du terrain avant de se rendre chez lui. Nous apercevant il nous demande si nous venons nous amarrer. Dans l'affirmative il nous indique à quel quai nous pouvons nous installer, nous donne les codes pour les douches et voyant que nous étions déjà venus nous confirme que nous finaliserons les procédures le lendemain matin à l'ouverture soit à 8h00AM. Il nous souhaite une bonne nuit et de nous installer.
20 mai 2007
JB:
Aujourd'hui c'est la préparation du bateau pour le démâtage. Tout défaire, les voiles, les étais, toutes les drisses, écoutes en résumé le mettre tout nu. C'est quand même assez long comme corvée mais j'ai quand même eu le temps de finaliser mon lavage.
Je suis dû pour une coloration de cheveux mais mon psoriasis me couvre presque complètement la tête donc pas possible de me colorer sans souffrir le martyr. Je décide de me faire un traitement à l'huile chaude ayant la douche avec beaucoup d'eau chaude pour rincer. Ménageons notre eau sur le bateau.
21 mai 2007
JB:
Nous allons passer les premiers pour le démâtage, il y a un autre voilier d'arriver et lui c'est pour monter son mât. C'est un couple français avec un ami qui retourne en France avec leur voilier. Ils arrivent du Canada et ont visiter la partie Sud du Québec ainsi que de l'Ontario. Ils ont bien aimé leur voyage mais trouvé que c'était froid.
Jean-Paul et Dominique sont leur nom et Spirou pour leur bateau. Quand celui-ci découvre que nous venons du Saguenay s'empresse de nous demander si nous connaissons un certain Michel Pilote. Et bien dans toute la population de chez nous pour une fois nous avons pu répondre que nous connaissions ce gars là. Faut dire que le monde de la voile est quand même restreint chez nous et que nous nous connaissons presque tous. Mais Michel encore plus étant donné que lors de notre séjour au Lac St-Jean au Club de Voiles des Iles de St-Gédéon, nous avions le fils de Michel, Dominique, avec son bateau comme voisin au nôtre.
Michel est un grand voyageur en voilier et à date a réussi à naviguer à plusieurs endroits dont la France et la Grèce. C'est justement en Grèce que les passagers du Spirou ont connu Michel, qu'ils ont passé quelques soirées ensemble et qu'ils l'avaient trouvé super sympathique et surtout un merveilleux raconteur. Jean-Paul nous demande de le saluer de sa part et nous l'assurons que nous n'y manquerons pas de le faire. Nous échangeons nos idées des endroits que nous avons visité et eux aussi sont du même avis que nous pour les Bahamas.
Ils nous conseillent fortement de nous rendre aux Antilles que là nous allons trouver ce que nous recherchons dans ce genre de voyage.
Ce matin, très tôt, en prenant une marche et allant à la découverte de l'endroit où nous pourrions faire remplir notre bonbonne de propane, j'aperçois de l'autre côté de la rue au moins une dizaine de lapins courant sur la pelouse. Des assez gros à part ça, c'est étonnant combien nous voyons beaucoup plus de faune au printemps qu'à l'automne dernier. D'ailleurs depuis notre arrivée ici à Catskill c'est le chant des oiseaux que nous entendons beaucoup. On pourrait se croire beaucoup plus en forêt qu'en ville.
Depuis Chesepeake Bay nous avons aussi rencontré énormément d'oies sauvages ou des outardes et plusieurs avec des petits oisillons. Je pensais que seulement rendu chez nous qu'ils mettaient des petits au monde mais plusieurs le font en chemin. C'est un superbe beau spectacle des les voir nager autour de nous. Je réussis aussi très bien à attirer leur attention avec mon cri "Charlotte" qui sonne pratiquement comme leur cri. J'ai beaucoup de plaisir à le faire et Fern de me voir à capter leur attention. Une vraie amazone, quand ce n'est pas les poissons que j'attire quand je me baigne c'est avec les oies quand je parle.
Nous avons pu finir assez tôt le travail et nous avons pris la route pour s'avancer au moins jusqu'à la première écluse. Malheureusement nous n'avons pas la marée pour nous comme lors de notre arrivée nous allons à une vitesse presque minimale. Nous avons fini par atteindre la ville de Troy où se situe la première écluse. Nous avons été nous amarrer au quai de la ville, qui selon nos livres de références devait être gratuit et encore une fois c'est tout le contraire.
Le Dock Master, un italien, nous accueille chaleureusement et ne cesse de nous offrir toutes sortes de services et de faire des suggestions soit manger ou aller se promener.
Ayant déjà souper, Fern a le goût pour du sucre et surtout pour de la crème glacée. Il y a un bail que nous n'avons pas mangé de la crème glacée. Tout en visitant une partie de la ville et de voir la statue de l'Oncle Sam origine de ce mythe (vrai personnage du nom de Samuel Wilson fondateur des sociétés corporatives) ainsi qu'une statue d'une scène de guerre avec trois soldats ainsi qu'un mur avec une plaque commémorant les morts de la guerre du Vietnam qui habitaient cette ville et les environs, le reste est assez dépouillée et même à l'abandon et à certains endroits pas rassurant de s'y trouver à la tombée de la nuit.
Mais la marche nous a fait du bien ainsi que la crème glacée et nous sommes allés nous coucher afin de se lever très tôt pour être prêts pour la première écluse.
22 mai 2007
JB:
L'ouverture de l'écluse est pour 7h00AM et Fern a décidé que nous y serions les premiers afin d'avoir de la place pour passer le plus rapidement possible. Nous n'avons pas perdu la main pour traverser une écluse même nous avons amélioré notre technique. Deux vrais professionnels, grosse différence avec l'automne dernier.
Oh! On n'est pas rendu à la fin. Nous n'avançons presque pas. C'est comme si nous montions une côte tant le courrant est fort. Huit heures après notre départ nous décidons de nous arrêter dans une écluse pour y passer la nuit. Je croyais que nous pourrions toutes les passées dans la même journée mais nous n'avons pur le faire.
Nous avons choisi l'écluse no.7 à Fort Edwards et chose surprenante c'est que dans toutes les écluses où nous pouvions nous arrêter c'est celle la plus moche que nous nous sommes amarrés. J'avais décrit à l'automne dernier qu'il me semblait y avoir une compétition entre les écluses pour offrir la plus belle, la mieux entretenue et même la plus original. Mais nous, nous sommes amarrés à un quai presque délabré avec aucun service et de s'apercevoir le lendemain matin que la huitième écluse était franchement mieux. Mais qui choisi prend pire dit le diction.
23 mai 2007
JB:
6h30AM avec une nuit très calme nous sommes prêts à affronter les dernières écluses et de se rendre le plus loin possible sur le Lac Champlain.
Oh! Quelle différence avec hier dans notre vitesse de déplacement. Là nous descendons la côte et le reste des écluses se passent comme un charme.
Ça tellement bien été que nous avons réussi à naviguer plus de 60 milles nautiques et de se rendre à Westport, la marina, l'endroit où nous étions arrêter l'automne dernier.
En entrant nous avons failli avoir tout un pépin, je dirais même plus, un désastre. Je suis à l'avant du bateau avec le VHF pour nous annoncer et demander à quel endroit nous pouvons nous amarrer quand pendant que le dock master essai de m'expliquer qu'il y a un danger avec le quai de service j'ai un gars qui coure dans la cours et qui nous crie la même chose de ce que j'entends sur le VHF. Le problème c'est qu'ils sont deux à nous parler en même temps donc nous ne comprenons absolument rien.
Je crie à Fern d'arrêter et même de reculer tant il semble qu'il se passe quelque chose de grave. En fait c'est que le quai de service en ciment était complètement inondé et nous étions partis pour entrer directement dedans. Le niveau du Lac Champlain est tellement haut que nous avions déjà réalisé que les profondeurs n'étaient pas les mêmes indiquées sur le GPS mais nous pensions que c'était dû aux crues du printemps. Mais dans les faits, ce n'était pas les crues, c'était la première fois qu'une telle chose leur arrivait.
Ils ont eu une très grosse bordée de neige en avril près de 2 pieds chose qui n'est jamais arrivé et la conséquence est que le Lac était très haut. Je n'ai pu aussi faire de l'Internet car même l'antenne se trouvait aussi sous l'eau.
Le gars qui courait pour nous avertir était un Québécois au nom de Jean-Marc Coupri et son bateau le Magalie. Il arrivait aussi des Bahamas et nous nous sommes racontés nos expériences. Très sympathique et son bateau était en cale sèche pour se faire réparer. Il fait de la voile sur le Lac pendant la saison.
Nous avons passé une bonne nuit encore très calme.
24 mai 2007
JB:
Encore très tôt ce matin pour notre départ, depuis plusieurs jours je me réveille vers 5h00AM et je n'arrive plus à dormir donc on se lève et nous prenons le temps de déjeuner ayant l'électricité pour faire fonctionner le grille-pain, très agréable et beaucoup plus vite que de faire cuire le pain au poêlon.
Super! nous avons la vitesse pour nous. Nous avons la chance de traverser le restant de la distance du Lac dans une journée. Une autre journée de gagné sur notre horaire. Plus de 72 milles nautiques et 11 heures 30 de déplacement et nous sommes entrés à St-Jean-sur-le-Richelieu début des écluses canadiennes à traverser. Il fait chaud et beau mais nous sommes envahis par les éphémères et le bateau est couvert de ces bébittes. Il y en a tant que c'est plus que désagréable.
Nous sommes allés prendre une marche vers l'écluse pour voir comment c'était pour se passer. Nous avons fait la connaissance de monsieur André Laflèche, québécois de naissance mais qui a toujours demeuré en Ontario. Propriétaire d'un cruiser, monsieur super intéressant de jaser avec. Homme d'affaires ayant plusieurs compagnies dans le domaine de la récupération surtout les eaux et terres polluées. Il nous a expliqué comment il fonctionnait dans ses affaires et si j'avais eu 15 ans de moins je pense que je lui aurais demandé un emploi et mon chum aussi. C'est le genre de projet qui nous passionne beaucoup.
C'est tellement une belle soirée qu'il est plus de 22h00 PM et je suis encore en short et camisole et nous sommes bien. Après les Bahamas je ne croyais pas que je retrouverais une belle température aussi tôt en revenant au Canada.
25 mai 2007
JB:
Nous ne pouvons traverser l'écluse tôt le matin il y a déjà le nombre possible pour remplir l'espace. Mais nous décidons de nous déplacer et d'aller s'amarrer tout près des portes afin d'être les premiers à entrer pour la prochaine soit à 12h30PM et pas avant. Ils ne font que deux fois par jour le passage.
Incroyable la différence de travail entre les Américains et chez nous. Là on a affaire avec des fonctionnaires du gouvernement et pour eux nous sommes comme des enfants et ça ne fini plus les recommandations et les enfantillages. On vient d'en passer plus d'une vingtaine du côté américain et là tout à coup, selon eux, nous ne pouvons savoir comment ça se passe.
En plus de nous contrôler dans la vitesse de navigation il faut aussi respecter l'ordre de positionnement. Nous sommes avec deux bateaux à moteur et un autre voilier. Il y a beaucoup de vent qui ne cesse d'augmenter d'intensité et l'effet que ça nous donne dans le canal est que avons une tendance à être déporté vers les côtés qui sont en grosses roches.
A la hauteur de l'écluse no. 5 nous recevons un appel d'une des fonctionnaires pour nous avertir qu'il va y avoir un passage en premier d'une barge et ensuite d'autres bateaux qui descendent. Une barge mais de quelle grosseur ? Allons-nous avoir assez de place pour se croiser ? C'est vraiment pas très large Fern et moi nous la trouvons pas drôle cette information.
Mais quand nous avons fini par la voir arriver c'était loin d'être une barge mais plutôt un ponton d'environ 25 pieds de longueur maximum par 15 pieds de large. Il y a de la place pour en passer de trois à quatre de cette grandeur. Mais là elle revient au radio pour nous informer qu'il y a un pépin à l'autre pont qui ne veut pas ouvrir et qu'il faut attendre car nous sommes dans l'endroit le plus large du canal pour rencontrer.
Elle nous demande d'approcher un quai flottant et de nous mettre à l'épaule. On voit bien qu'elle ne connaît pas la navigation. Ce n'est pas tellement recommandé de se mettre à l'épaule avec des bateaux qui n'ont pas les mêmes dimensions. Avec le vent qui souffle dans les 25 nœuds et plus c'est encore pire avec des bateaux à moteur qui n'ont pas de quille sous la coque pour les stabiliser donc ce sont de vrais ballons de football sur l'eau comme agissement.
Le plus gros des bateaux à moteur a essayé de s'approcher de l'autre pour s'amarrer et n'ayant pas beaucoup d'expérience pour piloter car il vient de l'acquérir il se fait avoir et se retrouve déporter et s'échoue sur le bord. Il ne bouge plus et l'eau et le vent qui continuent de le bousculer il est en train de se faire briser. Un bateau tout neuf. Mais quelle idée que de nous demander une pareille chose.
Fern ne veut absolument rien savoir de faire cette manœuvre et encore moins après cet incident. J'avise, par radio, que nous n'avons pas l'intention de faire ce qu'elle nous demande et qu'on pense même à jeter l'ancre pour attendre. Là j'ai cru qu'elle allait me manger tant elle avait une intensité dans la voix pour nous dire qu'il est strictement défendu de jeter l'ancre dans le canal sous aucune condition.
Fern me dit par derrière que si nous n'avons pas le choix qu'il jetterait bien notre ancre et qu'elle devrait venir elle-même la sortir. Un bateau avec un mât couché de 41 pieds c'est assez difficile à contrôler tu ne fais pas ce que tu veux en d'autres termes. Donc nous avons tourné en rond dans cet espace au moins 1 heure avant de pouvoir continuer. Il fait très chaud et humide, une chance qu'il vente je pense qu'on cuirait sur place.
Nous finissons pas voir arriver les autres bateaux qui descendent et là encore selon la description qu'elle nous avait donné plus tôt nous étions convaincus que ce serait tout juste comme passage. Mais non il y a amplement d'espace pour passer et sans difficulté. Voilà comment semer la panique en donnant des informations pas tout à fait justes.
C'est très long comme traversée ces écluses 9 en tout. Il est presque 17h30 PM en sortant de la dernière. Nous pensions pouvoir nous amarrer au très long quai à la sortie et repartir très tôt le lendemain pour naviguer jusqu'à la prochaine et dernière écluse à St-Ours mais il y avait déjà un bateau de la Garde Côtière, un poseur de bouées, amarré et celui-ci faisait tourner son moteur toute la nuit et nous aurions eu l'odeur du diesel dans le nez par le fait même.
Pas intéressé de vivre cela donc nous changeons d'idée de décidons de continuer le plus loin possible et de s'approcher de St-Ours. Wow! Qu'elle vitesse de croisière que nous avons plus de 7 nœuds de vitesse.
Il y a beaucoup de CBAM sur l'eau beaucoup plus petits que ceux du Sud donc moins de grosses vagues qui nous frappent mais je ne comprends toujours pas leur manie de venir passer tout près de nous quand ils ont tant de place pour nous épargner. Ils ne savent pas beaucoup mieux vivre que les américains.
Nous avons pu atteindre l'Auberge Handfield, même endroit où nous avions arrêté l'automne dernier et c'est toujours aussi beau et même plus que mon souvenir. Il y a menace d'orage et déjà les éclairs et le tonnerre de cesse de gronder au-dessus de nos têtes voilà la raison pourquoi nous ne sommes pas mis à l'ancre.
Nous avons été épargnés de l'orage et le calme s'est installé et nous avons pu passer une belle nuit tranquille.
26 mai 2007
JB:
Fern veut partir tôt ce matin afin d'être les premiers pour la dernière écluse surtout si elle a le même horaire de celles que nous avons traversé hier soit deux par jours. Il n'a pas l'intention d'attendre.
Nous sommes arrivés une bonne demie heure avant l'ouverture et nous avons été les seuls à le faire. La différence c'est qu'ils font des passages sur demande. Mais quand on ne le sait pas et surtout que nos livres de références n'indiquent rien dans ce sens faut vraiment jouer aux devinettes.
Fern me fait de plus en plus confiance pour naviguer. Il m'a même laissé la roue à l'entrée dans Sorel et je m'en suis sortie très bien malgré le courant et le changement de marée. J'ai encore gagné des galons.
Nous avons toujours une belle vitesse de déplacement avec le courant plus de 7 nœuds encore ce qui fait que nous avons pu atteindre Trois-Rivières très tôt en après-midi. Durant notre parcours nous avons eu la visite d'hirondelles qui sont venues se percher sur notre mât pour manger les éphémères. Beau spectacle que de les voir aller et venir.
Fern a changé d'idée de faire remonter le mât. C'est qu'il va falloir le faire démonter encore une autre fois pour le transport pour amener notre voilier au Lac St-Jean encore des frais et de plus il va y avoir des réparations à faire pour le filage du mât le sel a fait des dommages.
Donc nous sommes ancrés dans la rivière St-Maurice devant la plage de l'île St-Quentin avec la parade de la canne blanche. Il y a beaucoup de jeunes sur la plage et nous sommes en début de saison, ça parait.
Nous sommes à l'abri, c'est un bel endroit et nous voyons arriver d'autres voiliers qui viennent s'ancrer autour de nous.
Enfin presque chez nous encore quelques jours si la météo tient. Ça fait du bien au moral mais je vais être très juste dans ma date de retour. Mais on verra dans le temps comme dans le temps.
|