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Lundi 25 septembre 2006
JB :
C'est le grand départ pour notre première virée dans l'océan la vraie mer. Nous devions attendre une belle température ou plutôt une
température navigable pour se rendre à notre prochaine destination soit Cape May.
Nous avons deux possibilités pour cette destination d'environ 120 milles marin : soit la faire d'une seule traite et naviguer toute la nuit
ou se rendre jusqu'à Atlantic City comme première étape et ensuite se rendre à Cape May. Nous avons choisi la deuxième car moi je veux
voir Atlantic City de près, c'est une ville à voir et en plus je trouve ça plus raisonnable de ne pas se brûler pour notre première fois
en mer.
Quelle belle température presque l'idéal pour notre première, beau soleil, de belles grosses vagues de 3 à 5 pieds en partant, un vent de
15 à 20 nœuds qui fait qu'on a sorti notre génois et même notre grande voile une grande période de temps, le fond de l'air pas trop froid
tout pour tomber en amour de faire de la voile sur la mer et c'est ce qui m'est arrivé, j'adore tenir la barre (roue) et naviguer sur ces
grosses vagues. Nous sommes trois voiliers canadiens partis de Sandy Hook ce matin, un voilier de la Nouvelle Ecosse, Héron V et nous et
on navigue ensemble vers la même destination. Juste avant notre départ, après avoir fait le plein de diesel et d'essence ainsi que d'eau
au quai de service on entend parler français et nous voyons ces deux hommes qui s'affairent aussi aux mêmes services que nous et en nous
entendant parler nous taquinent sur notre destination et qu'eux aussi vont dans le Sud et que d'une manière ou d'une autre on va se revoir.
Je fais mes quarts de deux heures de navigation toute la journée et que j'attends avec impatience le temps que ce sera mon tour car nous
avons environ 80 milles à faire donc je vais en faire quelques uns. Notre bateau se conduit comme un charme et je n'ai pas trop de
misère à suivre notre itinéraire sur le GPS, Fern doit seulement me ramener de temps en temps car je n'ai pas encore capter la notion de
dériver même si on suit le cap fixé mais ça va venir lentement mais sûrement.
Le paysage est complètement différent de ce que l'on a vu jusqu'à date. On suit la côte du pays et elle est presque toute en sable. En
commençant avec Sandy Hook le crochet de sable et lorsque l'on regarde la carte on voit très bien la forme du crochet. Donc voici les
plages de sable que nous les québécois fréquentons depuis des années pour passer nos vacances. Ce qui attire mon attention sont les
châteaux d'eau avec leur forme remarquable comme une balle de golf sur un tee prête à être frappée et à des intervalles très réguliers sur
plusieurs milles. Je ne vois que cela, car pour les villes ils n'y en a pas beaucoup et des habitations encore moins, seulement lorsqu'on
approche d'Atlantic City ou Wildwood Beach avec leurs terrains de camping, leurs parcs d'attractions et leurs chalets à louer.
Nous assistons à un autre coucher de soleil à couper le souffle minute par minute le voir disparaître à l'horizon et on prend plein de
photos. Nous commençons à apercevoir des lumières de couleurs à environ 15 milles devant. Je crois que c'est Atlantic City que l'on peut
voir d'aussi loin, ils veulent attirer les gens pour leur casino, donc ils doivent se faire voir de loin.
Notre allure n'a pas diminué de la journée ce qui donne que dix heures après notre départ nous entrons dans une (inlet) entrée sur la mer
de la ville et près du pont et devant nous le Harrah's Suite avec une façade assez incroyable et futuriste, nous y jetons l'ancre. Cette
façade a quelque chose de spéciale, soit de changer de couleur électroniquement en montrant une face de chien, mais très stylisée, et avec
toutes sortes de jeux de lumières et de couleurs qui changent à tous les 30 secondes je n'ai jamais rien vu de pareil nulle part à date.
On voit aussi le Taj Mahal qui appartient à Donald Trump, le multimillionnaire, celui de l'émission The Apprentice au poste américain,
une réalité show pour les affaires. Il y a de la couleur partout et c'est énormément illuminé. Ce que cela doit être à Las Vegas ? Ici
c'est beaucoup plus petit. Je trouve cela très beau et j'espère que l'on va prendre un peu de temps pour aller visiter et surtout
marcher sur Boardwalk, célèbre trottoir tout en bois.
Cependant, nous avons toute une journée de navigation, d'émotions de notre première aventure en mer, de soleil et de vents, je dors debout
demain sera un autre jour.
Bonne nuit.
Mardi 26 septembre 2006
JB :
Beau soleil qui nous réveille plus un signal sonore de quelqu'un qui recule avec son véhicule et qui a fait cela toute la nuit, je ne sais
pas où il devait reculer mais ça devait être très loin car il recule encore.
Je vois cinq grandes éoliennes juste en face de notre bateau que je n'avais pas vu hier soir et pourtant elles sont très voyantes. Je me
prépare à aller à terre pour visiter mais Fern m'annonce qu'en navigation lorsqu'une fenêtre de météo se présente pour un parcours on la
prend et celle-ci dit que nous allons avoir une aussi belle journée que la veille et que nous avons encore une grande route à faire.
Pas de casinos, pas de trottoir pour aller marcher, pas de choses à aller visiter, pas de fruits de mer à manger, ça c'est un coup dur. Je
fais promettre à mon chum qu'en revenant il n'y aura pas de raisons qui tiennent pour ne pas arrêter ici.
Nous repartons avec des vagues plus petites 1 à 2 pieds seulement, malheureusement le vent droit devant donc pas de voile pour l'instant et
voilà qu'on rencontre des fous, pas intelligents même dangereux sur mer à rencontrer j'ai nommé les Gardes Côtes "Coast Guard" . En cette
journée il font une sortie avec les "Blues", les étudiants dans ce domaine, afin de leur montrer les manœuvres qu'ils ont a effectuées
lors de certaine mission et ça comprend partir sur une "peanut" ou de reculer à toute vitesse avec leur bateau et ça ils peuvent le faire
on a eu à passer par-dessus les vagues qu'ils ont faites et elles étaient tellement grosses et courtes que j'ai bien pensé qu'il allait
nous arriver quelque chose de fâcheux. Des innocents car ils ont exécutés toutes ces choses tout près de nous et non en pleine mer au
large. Vraiment ces américains se pensent seuls au monde et d'en être le nombril.
Tout se passe comme la veille, je fais mes quarts avec Fern et chacun cherche toutes les raisons pour se trouver le plus longtemps possible
derrière la roue tant on aime naviguer dans ces conditions. Le paysage ne change pas beaucoup toujours en sable et en route on entend
plusieurs fois les conversations qui se font entre deux autres bateaux canadiens et qui se dirigent vers la même destination que nous.
L'un des bateaux porte le nom de celui qu'un de nos amis nous avait informé, au début de notre voyage, que c'était le bateau de son frère
et qu'il se dirigeait aussi pour le sud.
Fin de l'après-midi on arrive à Cape May, port de pêche très actif et on commence à avoir à surveiller des flotteurs sur l'eau, signe
indiquant qu'il y a des filets de pêche et des cages, On ne veut pas en attraper un avec notre hélice, Fern a lu beaucoup de témoignages
sur ce sujet et ce ne sont pas des histoires heureuses mais plutôt coûteuses.
Ça y est on a fait notre 800 milles nautiques depuis notre départ et nous jetons l'ancre dans une baie, entourée de plusieurs autres
bateaux, et je m'aperçois que nous sommes ancrés à côté de l'autoroute d'entrées et de sorties, du trafic il y en a, c'est l'heure de
l'entrée des bateaux de pêche en plus de ceux qui sont allés se promener. Comme d'habitude les petits bateaux font beaucoup plus de
grosses vagues que les gros à savoir pourquoi. Je demande qu'on reste le moins longtemps possible ici car ça bouge un peu trop à mon goût
et qu'on semble être loin de tout.
Notre voisin, en dinghy, vient frapper à notre coque, c'est le capitaine du Sea U Soon, il se présente donc : Marc Bouchard le frère de
Pierre notre ancien voisin de ponton à St Gédéon. Il nous invite à son bord pour prendre un verre ce que nous acceptons avec plaisir et
planifions d'y aller après notre repas.
La surprise a été plus grande chez notre hôte lorsqu'il a appris que l'on connaissait son frère et que nous jetions un coup d'œil, depuis
Trois-Rivières, sur tous bateaux portant un drapeau canadien à savoir si c'était lui. Nous avons aussi connu leur sœur (Manon) de ces
deux frères qui profite de l'occasion pour se rendre aussi dans le sud et qui m'a offert des carottes tant qu'ils en avaient acheté et
détestaient perdre du manger.
Nous planifions de partir à la marée haute très tôt le lendemain matin afin de nous donner un avantage sur notre vitesse de déplacement et
ainsi d'attraper la marée basse en fin de journée et celle-là aussi serait à notre avantage pour se rendre à notre prochaine destination.
Une soirée très chaleureuse avec ces voisins et hors de notre quotidien depuis notre départ cela nous fait du bien. Une bonne nuit de
sommeil sans le véhicule qui recule, va nous profiter à tous les deux.
Fern a écrit une belle pensée dans notre livre de bord aujourd'hui et qui se lit comme suit : Les livres sont écrits pour faire rêver, les
rêves il faut les faire réveillés.
Bonne nuit.
Mercredi 27 septembre 2006
JB :
Je ne sais pourquoi on a tant de misère à se lever tôt quand pratiquement tous les matins on est debout vers 6h00 AM et ce, sans difficulté,
et que ce matin il faut en faire autant et qu'une chance, avant de se coucher hier soir, j'avais mis le cadran on dormirait encore, ça doit
venir de l'obligation de le faire peut-être.
Bon il faut partir il est déjà 6h50 et la marée est déjà commencée. Nous avons une longue route à faire et plus vite on va partir plus on
aura de la chance d'arriver de jour. La consigne de cet itinéraire est de suivre le chenal commercial dû, encore une fois, aux filets et
aux cages des pêcheurs. Nous venons à peine de partir et nous devons passer sous deux ponts et là le cœur nous a arrêté tous les deux, on
a l'impression que nous ne passerons pas dû à la hauteur de notre mât. Pourtant Marc (Sea U Soon) qui connaît le chemin n'a jamais
mentionné que l'on aurait pas de possibilité de passer et là on y est et l'on doute que ça passe . Fern essaie de tourner le bateau et de
reculer avant de toucher mais on dirait que c'est trop tard le courant nous tire et notre cœur arrête de battre. Mais oui on passe mais
de justesse à peine un pied de distance entre le pont et la tête du mât. J'ai eu la frousse et j'en tremble encore, Fern m'avoue que la
dernière fois qu'il a eu autant d'émotions c'est l'an dernier quand il avait rencontré l'ourse et son petit à la chasse et qu'elle l'avait
chargé. Lui aussi a les jambes qui tremblent et le cœur qui bat deux fois sa vitesse normale. On a vraiment eu chaud et le deuxième pont
n'a pas été sans appréhension car celui-là n'avait pas beaucoup plus d'espace que le premier mais on l'avait passé donc celui-ci aussi se
ferait bien.
Juste avant d'entrer dans la baie du Delaware on doit passer derrière des traversiers. Fern annonce qu'avec sa chance l'un deux va reculer
au moment où l'on doit passer et bien comme il l'a demandé cela nous arrive. Le traversier siffle un très long coup annonçant son départ et
c'est nous qui sommes derrière. Il faut ralentir, faire une 360 degrés et ce très lentement pour laisser le temps à ce très gros traversier
de reculer et de partir. Assez impressionnant à voir de si près et comme je l'ai déjà dit pas beaucoup de vagues pour un si gros bâtiment.
On entre dans la baie du Delaware et c'est une armada de bateaux allant dans la même direction dont nous faisons partie. Je parle d'une
vingtaine et plus de voiliers voguant vers le même point. Le courant nous donne 1 nœud marin de plus en vitesse c'est très agréable à
recevoir. De plus avec la circulation maritime soit des énormes cargos on en profite dès leur passage de se faufiler dans leur sillon
qu'ils font et ceci nous donne encore plus de vitesse. Je prends mon cours 101 de traverser les vagues et d'atterrir dans leur sillon et
je ne m'en sors pas trop pire. C'est une grande baie et on se retrouve presque au milieu donc on ne voit pas beaucoup les rivages et ni
les habitations. Ce que l'on voit beaucoup ce sont encore ces flotteurs avec un petit drapeau pour les cages à crabes et selon la loi
ils ne doivent pas se retrouver dans le chenal mais où il y a des règlements, il y aura toujours un homme pour les défier, donc il faut
même surveiller dans le chenal car ils y sont si près.
Il fait super beau et même chaud, gros soleil et je suis en t-shirt et j'ai chaud. Malheureusement un des voiliers de notre clan les
canadiens ne va pas bien. Ils nous demandent de ralentir afin de les aider si besoin se présente car leur moteur vient d'arrêter et ne
veut redémarrer. Marc (See U Soon) pose des questions et donne des conseils judicieux pour aider notre confrère. Cependant pas de chance
après une grosse heure de manœuvres de réparation le moteur ne veut rien savoir, il ne démarre pas. Ils doivent faire venir un remorqueur
pour retourner à Cape May pour voir un mécanicien et nous remercie de notre aide ainsi que celle de Marc. On continue d'entendre l'échange
entre eux et le remorqueur pour apprendre que le tarif est de 175.00$/heure et qu'ils en ont au moins pour une heure pour les rejoindre
seulement. Fern m'avise qu'il na pas eu le temps avant notre départ de prendre une assurance pour ce genre de problème et qu'il faut à la
prochaine escale s'occuper de cela si non, gare à la facture que cela pourrait nous coûter si cela devait nous arriver.
Nous passons devant une autre usine nucléaire qui ressemble à celle de Three Miles Island. Avec sa grosse cheminée, c'est là où il y avait
eu une catastrophe avec plusieurs morts, c'est celle de Salem oui le Salem de la chasse aux sorcières et nous passons juste à côté et je
n'aime toujours pas cela comme sensation.
Nous décidons de nous rendre dans une petite baie à Chesapeake City où nous jetterons l'ancre et que j'espère pouvoir y passer quelques
jours afin de récupérer car nous venons de naviguer presque deux cent milles marin en trois jours et je pensais que l'on devait être en
vacance et de prendre notre temps. Il est vrai que nous n'avons aucun contrôle sur la température et qu'il faut en profiter quand cela
passe, là j'ai besoin de reprendre mon souffle et un tempo plus modéré. Fern me promet que l'on va rester quelques jours, car lui aussi
en a besoin, on n'en profitera pour faire nos tâches, soit l'épicerie et le lavage etc…
Il y a une marina dans cette petite baie avec d'énormes bateaux à moteur et elle semble presque pleine. Nous sommes plusieurs aussi à
l'ancre c'est un endroit bien protégé vraiment beaucoup plus calme que la veille dans celle du port de pêche. Nous nous organisons un
souper sur le bateau de nos nouveaux amis Sorelois afin d'échanger nos émotions et nos commentaires de cette longue randonnée de trois
jours.
La soirée est douce et on entend de la musique d'un orchestre venant de la marina qui semble fêter quelque chose. Ça sonne étrangement
comme nos propres parties que l'on fait dans nos marinas.
Il n'est que 9h00 PM mais je suis brûlée. Demain est un autre jour et tous les espoirs sont permis et moi je me couche.
Bonne nuit.
Jeudi 28 septembre 2006
JB :
Quelle belle nuit de sommeil tranquille et sans bruit. Beau et déjà chaud très tôt ce matin ça s'annonce bien je sens qu'on va l'avoir la
belle journée de repos bien méritée. Je prends mon temps pour déjeuner, écrire mon journal de bord car je suis un peu en retard et si je
ne veux pas en oublier des bouts, il faut que je m'y mets.
On a essayer de voir si on pouvait avoir Internet sur nos portables et non pas ici non plus. Faudra que j'aille voir s'il n'y a pas une
bibliothèque tout près afin de faire parvenir des nouvelles. Ah ces américains, qui nous font croire qu'ils sont en avancent sur tout et
qu'en réalité on a deux et même trois longueurs d'avance sur eux.
Fern écoute les prévisions météorologiques pour l'endroit où nous sommes et ce ne sont pas de bonnes nouvelles qu'on nous annonce. Il y
a une alerte météo pour la fin de la journée comprenant des orages et des coups de vent, on parle de 30 nœuds et plus. Fern veut en profiter
et installer une deuxième ancre afin de fortifier notre emplacement. Il a senti que l'on avait une bonne prise lorsqu'il a jeté l'ancre
la veille mais avec une deuxième cela va aider à soulager un peu la pression sur la première et d'avoir un peu plus de contrôle sur notre
bateau. En fin de compte, il décide de rester sur le bateau toute la journée et de surveiller les alentours afin de voir venir, de
prendre des photos au cas où on en aurait besoin. Pas de problèmes de mon côté, il fait chaud, au moins presque 80 degrés F, je ne suis
pas en manque de bouffe ni de linge à porter et il y a toujours moyen de moyenner.
Plus la journée avance plus on voit des bateaux arrivés dans la baie pour s'ancrer suite aux avertissement de la météo et même on voit
arriver trois gros voiliers 39, 41 et 43 pieds de longueur de la marque Beneteau, flambants neufs et qui s'acheminent probablement pour le
Boat show qui aura lieu dans une semaine et demie à Anapolis. Fern n'aime pas leur amarrage soit en épaule, tous ensemble avec une ancre
seulement pour les tenir et en plus ils quittent leur bateau pour aller fêter à la Marina parce qu'on a appris dans la journée qu'eux, en
fin de semaine qui vient, auront aussi une exposition de bateaux et qu'ils attendent beaucoup de monde pour y assister et c'est pourquoi
il y a un party tous les soirs.
On écoute attentivement les bulletins de météo et ce n'est pas réjouissant ce qu'on entend. Ils annoncent même des tornades pour certains
coins du pays et qui ne sont pas très loin de nous. D'heure en heure ils nous indiquent la progression et vont même à nous donner une
heure approximative quand ça va nous toucher. Il est environ 18h00 et le temps s'assombrit et on commence à avoir des éclairs dans le
ciel et ils sont en couleurs, assez spéciale, je n'avais jamais vu cela avant, rose, bleu et vert. Tout est encore calme et le gars à la
radio qui diffuse que la tempête est rendue à tel endroit, les recommandations en cas de tornade et de s'abriter le plus tôt possible.
Nous c'est prévu pour 22h00 ce soir, mais voilà il est 19h35 et le vent se lève et vite et à grande force aussi. On regarde notre
indicateur de vitesse du vent il est déjà à 13 nœuds et ça monte vite. Fern est inquiet de voir que les gars des Beneteau ne sont pas sur
leur bateau et ça bouge beaucoup. Les voilà enfin et ils ont du fun, ils applaudissent à chaque éclair dans le ciel comme si c'était un
feu d'artifice comme c'est drôle. Nous on ne trouve pas et en l'espace de quelques minutes tout a changé. Le vent a monté à 28 nœuds et
le tonnerre, les éclairs, les vagues tout bouge et vite. Pan les trois Beneteau décollent, c'est une masse impressionnante qui s'avance
dans l'eau, ils n'ont aucun contrôle sur leur bateau et qu'une seule ancre et celle-ci dérape et bien ça ne tient pas. Marc (Sea U Soon)
avait changé d'endroit d'ancrage dans la journée en s'approchant du fond de la baie et tout l'après midi avait lavé son bateau
tranquillement avec son dinghy et bien voilà que les trois mastodontes s'avancent sur lui et rien pour les freiner, on ne peut pas bien
voir ce qu'il se passe, mais cela ne semble pas être très beau. Enfin ils démarrent leur moteur mais on voit que cela ne suffit pas, ils
reculent et là ils c'est vers notre bateau qu'ils se dirigent. Fern n'est pas de bonne humeur contre eux, il leur crie : stay far from me,
les traite d'incompétent au plus haut niveau et d'imbécile d'avoir rien fait avant que cela n'arrive. Enfin ils réussissent à se séparer
et les voilà qu'ils semblent se sauver, ils quittent vraiment l'endroit et ce en navigant entre les bateaux ancrés et la tempête n'est
même pas finie. Fern a parti le moteur et fait face au vent afin de donner une chance à nos ancres et on surveille tous les bateaux
autour de nous, car comme dit un de nos gars de référence, c'est pas de notre bateau qu'il faut s'inquiéter mais des autres autour de
nous et surtout des américains, ils sont vite sur les poursuites. Et là on a la preuve de leurs écrits, tous les bateaux canadiens sont
bien positionnés et font ce qu'ils faut et l'américain que l'on a devant nous, la seule chose qu'il sait faire est de souffler sa corne
pour faire du bruit, mais c'est son bateau qui dérape, lui aussi n'a qu'une ancre . Tout cela se passe dans une période de 25 à 30
minutes mais qui nous ont semblé très longues avec tout ce qu'on avait à surveiller.
Ça semble terminé, le pire est passé, je ne pense pas qu'on va avoir autre chose cette nuit, le froid arrive après l'orage et on regarde
s'il n'y a pas d'entre nous qui se trouve en difficulté dont Marc, qui du le fond de la baie, s'est retrouvé presque acculé au petit pont,
il ne doit pas être de bonne humeur non plus mais rien ne bouge et il n'y a pas de lumière sur son bateau et ne répond pas à nos appels, pas
de nouvelles, bonnes nouvelles.
C'était notre première tempête, que d'émotions mais pour notre bateau tout a bien marché et selon ce que Fern avait installé, on peut en
affronter d'autres on a passé le test. Notre copain François (Héron V - Sorel) semble encore en émoi mais beaucoup moins inquiet qu'il ne
l'était durant toute la journée, lui aussi, c'était sa première et tant que tu n'en as pas vécu une tu ne connais pas tes réactions.
On fini la soirée, un petit porto pour nos émotions, le rapport météo est beaucoup plus positif, cette nuit il se peut qu'il y est des
chances d'avoir des averses mais pas d'orage. On va dormir sur nos deux oreilles en toute tranquillité, notre bateau est bien ancré il va
rester en place.
J'ai pas eu peur une minute de cette tempête, par contre, j'ai eu toute une frousse quand ces trois bateaux sont venus sur nous, ça
gâche un voyage et ça j'ai trouvé que c'était plus dangereux que du vent et de la pluie. On semble l'avoir échappé belle et j'en
remercie le ciel du sang froid qu'à montré mon capitaine durant cette tempête.
Bonne nuit.
Vendredi 29 septembre 2006
JB :
C'est notre anniversaire de mariage aujourd'hui, 34 années déjà de faites et mon chum m'informe qu'il a bien l'intention de se rendre au
moins à 50. C'est très encourageant de savoir que le contrat tient encore et encore pour plusieurs années.
Juste avant d'aller visiter la ville nous décidons d'aller s'amarrer au quai de la ville car une pancarte avise qu'on peut y rester
jusqu'à 72 heures et qu'on doit libérer la place pour les gardes côtes s'ils ont à venir. Nous planifions de partir demain et
aujourd'hui je veux aller voir toutes ces petites maisons si jolies avec le couple d'amis de Sorel, François et Madeleine. On prend des
photos et une photo assez spéciale, une décoration que le propriétaire s'est faite soit un marin qui semble quitter en douce l'hôtel et ce
sans payer. On le voit accrocher à une corde pour descendre et le mannequin qui représente un pirate est très réaliste, c'est original
comme attraction. Nous cherchons une épicerie mais la seule chose que l'on trouve est une boutique de souvenirs avec un pancarte
annonçant "Market" et qui comprend une petite pièce avec trois étagères et un réfrigérateur pour le pain et le lait et même le pain est
passé date d'au moins deux semaines mais encore bon, la propriétaire nous le donne. C'est le dernier qui reste et Madeleine et moi
n'avons plus de pain pour le petit déjeuner de demain.
On remarque que pratiquement toutes les maisons ont un nom d'inscrit à côté de leur porte, même le dentiste, le sien est sur la forme
d'une dent et en visitant une petite galerie d'art de peinture et de cartes postales faites à la main, le propriétaire nous explique que
les gens ont fait une recherche historique sur leur habitation et que lorsqu'ils trouvaient leur information ils étaient reconnus comme
monument historique, peuvent inscrire le nom du dernier propriétaire et ainsi continuer de rénover en gardant leur cachet. J'ai déjà lu,
quelque part, qu'ils peuvent aussi obtenir une subvention pour entretenir leur maison. Mais, eux ça valait la peine car elles sont
vraiment bien conservées. Il y a même une crémerie, qui me rappelle énormément celle, quand j'étais petite, qui se trouvait à la plage
Shipshaw où on allait se baigner. Juste à côté de cette crèmerie, il y a une très petite maison qui donne sur le bord de l'eau, vraiment
petite. Elle donne l'impression de deux pièces seulement et ce sur deux étages, et qui sert de logement. Justement cette fin de semaine
elle logera des nouveaux mariés.
Nous soupons et fêtons en amoureux et ça me fait tout drôle, car les dernières quinze années nous sommes à la chasse et nous avons tout le
temps fêter avec nos amis et voilà que cette année c'est vraiment bien différent. J'ai un peu la nostalgie, car je m'ennuie un peu de mon
monde. Mais pas de changement pas d'agrément et ça c'est une de mes marottes que je dis tout le temps.
On verra ce qu'il se passera l'an prochain.
Bonne nuit.
Samedi 30 septembre 2006
JB :
Notre départ est très tôt ce matin on doit profiter de la marée pour continuer d'avoir l'avantage que cela nous donne sur la vitesse de
déplacement. Nous prochaine destination est Anapolis mais on va couper le chemin en deux parties.
Il y a beaucoup de brume ce matin dans la petite baie on ne voit pas très loin et pour naviguer ne connaissant pas le coin on doit voir au
moins une bonne distance car on suit un canal et les berges viennent vite si tu ne restes pas au milieu.
La journée s'annonce ensoleillée mais c'est un peu frais ce matin et très humide. La randonnée se fait quand même bien, on parcours
presque trente milles en quatre heures. Vive les marées. Là, par contre, il y en a des flotteurs pour des cages à crabes et des rangées
presque à perte de vue et de toutes les couleurs. On doit énormément surveiller, on entre dans une baie et ça semble une place de
prédilection pour les pêcheurs, il y en a tant.
On finit par se rendre à l'intérieur et c'est une très jolie petite baie qui comprend trois marinas nous on s'arrête à la première et je
rêve de me faire couler l'eau chaude sur la tête et ça au moins pour une demie heure. Une bonne douche ça ravigote son Canadien ou son
Québécois.
Nous prenons un "mooring " et prenons nos aises pour le reste de la journée. Nous visitons le coin et on découvre de très grandes cours
derrière les marinas qui peuvent contenir plusieurs bateaux et ça serait peut-être un bon endroit pour entreposer notre bateau sur notre
retour. Faudra voir à le demander.
On décide de rester plus longtemps pour se reposer, soit deux jours car notre projet d'aller à la prochaine exposition de voiliers est
seulement pour la prochaine fin de semaine et à quelques trente milles marins, donc pas très loin.
La baie est vraiment calme beaucoup plus que celle que nous venons de quitter on va dormir comme des bébés, pas de vagues, pas de vent que
le silence tout pour reprendre notre énergie.
Bonne nuit.
Lundi 2 octobre 2006
JB :
On assiste à un très beau lever de soleil car on est franc Est dans cette baie et la scène est magnifique. On sent déjà dans l'air qu'il
va faire chaud aujourd'hui mais peut-être pas sur l'eau.
Sept heures du matin et on part tranquillement de la baie mais Oups! Dans la baie c'est une autre histoire, il y a de la vagues et c'est
beaucoup plus agité que lorsque nous sommes arrivés et ce matin ce n'est pas très facile de voir les flotteurs des cages à crabes. Il ne
faut pas en attrapés avec notre hélice, on serait dans la merd…….
Il y a un bon vent de l'ouest et on l'a en plein nez, il nous ralenti un peu et la route pour atteindre le chenal commercial qui semble
n'être pas si loin, ne finit pas d'arriver. Il y a du trafic ce matin dans le canal et pas dans le sens qui serait profitable pour nous
comme la semaine dernière. Mais nous n'avons pas une longue route à faire et aussitôt que nous sommes arrivés dans le chenal nous avons
monté notre génois et en avant toute on vogue vers notre destination.
Après 4 heures de navigation, soit juste après avoir passé sous cet énorme pont, très haut et long. Ce pont, qui en réalité c'est deux
ponts, servant à séparer la circulation, nous arrivons à Anapolis.
La première chose qui attire notre attention est au moins une quarantaine de petits chalutiers, presque tous au même endroit et qui pêchent
des moules ou des huîtres probablement, mais vraiment tous au même endroit à quelques pieds l'un des autres. Leur principe de pêche est
assez surprenant aussi, ils se servent d'une grosse pince qui ressemble à une énorme mâchoire (comme nos anciennes pelles mécaniques), ils
grattent le fond et ramassent. Une fois à bord ils font la répartition de qu'ils gardent et ce qu'ils retournent à l'eau. Et ce processus
se répète aller/retour et sur tous les bateaux, faut le voir pour le croire.
Ensuite des voiliers, des gros bateaux à moteur la baie est pleine. On aperçoit l'Académie Navale, le pendant de West Point mais pour la
marine avec leur flottille et on doit naviguer en serpentant pour ne pas accrocher personne. Quand ce n'est pas des flotteurs qu'il faut
guetter, c'est des bateaux. C'est un plan d'eau très occupé. Nous entrons dans un plus petit embranchement de la baie et là qu'elle
vision. Au début pas grand-chose, peut-être de voir un noir pêcher sur un quai. Mais au fur et à mesure qu'on avance dans cette baie, là
on voit une chose assez incroyable. Des centaines et des centaines de bateaux, plus de voiliers que de bateaux à moteur, des
embarcations à n'en plus finir. Quand on dit qu'Anapolis est la Mecque des voiliers là je commence à comprendre. Il y en a tellement
que la tête ne me fait qu'un beau rond et je n'arrive pas à tous les voir. Il semble y avoir un passage balisé dans cette baie et on peut
s'ancrer entre ce passage. Nos amis s'installent et nous de même juste à côté d'eux. On est en début d'après midi et nous devons trouver
une épicerie car nous n'avons pas de pain et de lait pour déjeuner demain matin.
On rencontre un couple d'Ontario que nous avons rencontré à Catskill lors de notre matage et eux sont ici depuis quelques jours et ont dû
s'amarrer à une Marina car ils ont un bris de moteur et doivent se faire réparer. Nous leur demandons quelques renseignements pour
l'épicerie, pour une pharmacie et plus jamais, je vais, leur demander quoique ce soit dans l'avenir, c'est la troisième fois qu'ils nous
donnent des renseignement et ils ne sont pas corrects et là encore c'est la même chose. Nous devions marché environ quelques pas pour
l'épicerie et un peu plus loin pour la pharmacie et ça tourné en un mille et demi pour y aller et autant pour revenir, tu parles que c'est
à côté. On n'a vraiment pas la même façon de calculer. Et en plus il fait chaud et pas à peu près moi je dis qu'il fait plus de 80 °F
et Fern me trouve extravagante et lui dit environ 75 °F. Eh bien c'est moi qui a raison car il fait exactement 84 °F et avec un soleil
de plomb, on a eu très chaud pour se rendre à l'épicerie.
Nous nous installons, regardons le calendrier afin de planifier notre semaine pour aller à cette exposition, soit la 37ième année pour la
voile, c'est la plus grosse des États-Unis. Nous écoutons la météo et qui annonce une aussi belle journée pour le lendemain et mon chum
découvre qu'il y a son magasin préféré en ville, soit un West Marine, et oui un magasin d'articles de bateaux. Ce que je lis, depuis les
trois dernières années, sur les aventures de d'autres voyageurs comme nous, c'est-à-dire que les gars aussitôt qu'ils arrivaient dans un
nouvel endroit s'organisaient de visiter un magasin d'articles de voile et bien c'est à mon tour que cela arrive. Je n'y échapperai pas.
Nous soupons et finissons nos verres de vin dehors en prenant notre temps et goûtant la vie comme je l'aime. Si ce n'est qu'un aperçu de
ce que nous allons goûter dans le Sud vivement qu'on y arrive.
Bonne nuit
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