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Samedi 14 octobre 2006
JB :
Douze jours que nous sommes à Anapolis et bien des choses nous sont arrivés. Je ne sais pas par laquelle commencer.
Donc, il était une fois…. au début nous avons eu que du beau temps entre 82 et 86 °F, et c'était tellement chaud que lors de notre première
marche pour l'épicerie on s'est tapé deux milles sous ce soleil, moi habillée avec un chandail à manches longues, des pantalons longs dû
qu'on venait d'arriver et que sur l'eau c'est beaucoup plus frais donc j'ai failli dépérir de sécheresse n'étant pas encore habituée à
cette température et cela a duré jusqu'à jeudi et là ça changé du tout au tout.
Cependant, avant ça, mon chum Fern s'est cassée une dent complètement en deux, il a perdu une partie d'une prémolaire. Il nous faut
trouver un dentiste pour la faire réparer et au plus tôt avant qu'elle commence à le faire souffrir. Ce matin-là en allant au magasin
West Marine et faire notre lavage, nous remarquons une annonce de dentiste et je décide d'y aller tout de suite afin d'obtenir un
rendez-vous le plus tôt possible. Leur bureau étant situé au deuxième étage, Fern décide de m'attendre dehors avec le carrosse contenant
la grosse poche orange de linge sale, elle ne passe pas inaperçue, et moi je prends l'ascenseur. Au moment de monter un homme noir
embarque, se plaint d'un énorme mal de tête, se prend la tête et prie le ciel qu'il disparaît. Plus fort que moi je lui répond de vendre
son mal de tête pour 25 cent à quelqu'un. Il me regarde étrangement, me demande de répéter mon histoire et tout en se rendant au bureau
du dentiste le lui explique de trouver quelqu'un qui lui achèterait son mal de tête pour 25 cent,(a quarter comme ils disent). En entrant
il demande à la dame au comptoir si elle a 25 cent pour son mal de tête. Ne comprenant pas ce qu'il veut, lui annonce qu'elle n'a aucun
25 cent pour lui. Entre temps l'autre réceptionniste m'avise que je dois attendre et qu'elle va me faire signe dès qu'elle le pourrait.
Mon monsieur noir me regarde et me dit qu'il n'a pas de 25 cent et qu'il ne peut se guérir. Je lui rappelle qu'il doit trouver quelqu'un
pour l'acheter et là je prends 25 cent et je lui donne. Il le prend, et fait mine de le mettre dans sa poche, mais là, je l'arrête pour
lui expliquer ce qu'il doit faire avec ce "quarter", soit de le placer au milieu de son front pour qu'il tienne tout seul et que lorsque
son mal de tête n'y sera plus, la pièce va tomber. Il ne me croit pas et commence à me questionner, qui suis-je, d'où je viens, suis-je
une indienne, une chinoise, fais-je de la magie noire et pour finir de quelle religion je fais partie. Je lui donne comme réponse une
bonne Québécoise française catholique mais pas très pratiquante. Il a tellement mal à la tête qu'il pose le 25 cent sur son front et je
lui explique que ce n'est vraiment pas sorcier comment cela marche, que son front est très chaud dû au mal de tête et que le froid du
métal de la pièce va concentrer cette chaleur pour donner à ses vaisseaux sanguins la possibilité de se régénérer en oxygène, donc son mal
de tête va passer. C'est très physique et rien de magie noire dans cela, que ça marche pour moi comme ça marché pour ma mère qui me l'a
montré. Il est sceptique mais désespéré et la pièce se retrouve sur son front. Il demande à une jeune dame, assise avec nous dans la
salle d'attente, s'il elle a déjà entendu une chose pareille et celle-ci fit signe que non mais que mon explication est très logique et
qu'elle ne doute pas de l'efficacité. Mais voilà, ça comme déclancher quelque chose en lui que je ne m'attendais pas, un sermon. Lui
aussi était catholique qu'il me dit et me demande si je lis la bible. Là, je me demande si je ne suis pas allée trop loin dans ma démarche
de rendre un service et la réceptionniste qui ne m'appelle pas encore, dans quoi me suis-je embarquée ? Le voilà partie dans son discours,
sa première question ai-je un permis de conduire ? Réponse : oui j'en ai un. Ai-je du suivre un cours et étudier pour l'obtenir ? Réponse :
oui. Donc comment se fait-il que je ne lise pas la bible si je veux aller au ciel après ma mort ? Il m'explique de long en large que de
lire la bible c'est d'apprendre comment vivre sa vie, que sans cela je vais me retrouver dans le néant et ça pour l'éternité et que c'est
long l'éternité (qu'en sait-il lui? il a déjà vécu une éternité ?). Il m'explique aussi que c'est moi qui dois la lire et non une autre
personne car la bible va me donner mes réponses pour moi et qu'une autre personne va interpréter ces réponses et probablement peut m'induire
en erreur (probablement ce que nos prêtres ont fait quand j'étais très jeune). Même si je pense de faire une bonne vie il n'y a que la
bible qui va m'assurer que je suis sur le bon chemin, je dois la lire et au plus vite. J'ai presque peur de son enthousiasme, il est
tellement pris dans son sujet que son téléphone cellulaire, son radio chasseur sonnent pendant qu'il me parle et lui ne fait que peser sur
les boutons pour les arrêter parce qu'il ne veut pas répondre. Il ne fait que m'expliquer et étant donné que je ne réplique pas, il est
comme obsédé de vouloir tout m'expliquer. Ouf! La technicienne vient le chercher pour son rendez-vous et il me demande de rester là, qu'il
faut continuer de discuter après son rendez-vous. Je ne pense pas que je vais l'attendre et même justement la réceptionniste peut me
répondre et aussitôt obtenu ce que je voulais, bye bye elleee esttttt partieeeeeee.
En passant un peu compliqué d'obtenir un rendez-vous chez le dentiste car tout dépend du travail à faire sur la dent, si c'est une
réparation le dentiste peut la faire et si c'est pour une extraction il faut prendre un rendez-vous avec un chirurgien dentiste. En plus
le premier rendez-vous n'est que pour poser un diagnostic, il faut revenir plus tard pour le travail, que je dois téléphoner à 7h30 AM le
lendemain afin de savoir si cela était possible de voir quelqu'un. Eh oui le téléphone sur un bateau est collé au mat peut-être ?
Pour le lavage, la buanderie que nous avons trouvé est tenue par des jeunes femmes noires. Après une heure et demie en leur compagnie, je
n'en reviens pas que c'est comme dans les films ou émissions de télévision où les conversations ou sujets sont les mêmes de ce qu'on entend.
Ça donne environ ces propos : celle qui donne des conseils comment vivre avec son mec, ou quoi dire à sa mère pour avoir la paix à la maison,
l'autre qui répond qu'elle va se sortir de cette vie sordide qu'elle va enfin trouver un vrai job et gagner de l'argent qu'elle va pouvoir
payer des choses à sa fille (qui est âgée environ deux ans, assise dans un carrosse pour le linge) et que l'âge de la mère est moins de
vingt ans. Le côté typique de la situation me fait réaliser que ce que l'on voit au cinéma ou à la télévision est le dixième de la vraie
vie. Autre chose particulière chez ces gens sont leurs habitudes de vie. Par exemple, dans la place, il y a aussi des Mexicains et ça il
y en a beaucoup, on en voit partout et pour l'instant ce sont eux que l'on voit faire les travaux que les autres ne veulent faire comme le
ménage dans les magasins, balayer les rues, etc… donc eux et nous les canadiens lorsque l'on plient notre linge qui sort de la sécheuse on
prend qu'une petite place sur la table pour plier le linge, les gens de couleurs, ils prennent toute la table, ils s'éparpillent, je
remarque aussi le choix de couleurs dans leur vêtements, comme leur sous-vêtements, tout le contraire de moi. Mais voilà la beauté du
monde, on ne fait pas tous pareils, donc pas de place pour la monotonie.
La deuxième aventure, c'est la température qui nous la fait vivre. Trois jours de mauvais temps et pas à peu près commençant très tôt à
l'aube. On voit sur les autres bateaux les capitaines qui surveillent le comportement de leur bateau et des autres. Notre voisin vient
cogner à 7h30AM, nous laissant son nom ainsi que son numéro de téléphone pour le rejoindre. Il doit quitter pour aller travailler à
l'exposition et ça le fatigue de laisser son voilier par une telle température, mais le quotidien oblige et on le rassure. On va
surveiller ça de près. Et c'est ainsi toute la journée, la pluie le vent et on se fait brasser comme dans une laveuse à linge et on
surveille tout ce qui se passe. Il y a tellement de vent que notre première nuit nous avons du veiller chacun notre tour pour surveiller
le déplacement de notre bateau et des autres autour de nous. Dans la soirée, il a même fallu changer notre ancre d'endroit car on avait
bougé et Fern trouvait qu'on était trop près du bateau du voisin. Pas évident avec des vents de 25 nœuds et plus, de ne pas dériver et de
stopper pour laisser tomber la première ancre et se déplacer juste un peu pour la deuxième. Il fait noir, il y a beaucoup de bruit et il
ne fait pas très chaud et on n'a pas deux chances de réussir. Je suis tellement sur les nerfs car c'est moi qui conduit le bateau, qui
donne du pouvoir pour avancer ou stopper et que je dois voir et comprendre mon chum qui se trouve complètement à l'avant du bateau et j'ai
bien dis, il fait noir et il y a beaucoup de bruit. Eh bien on a réussi du premier coup, j'en avais froid dans le dos et je suais à grosses
gouttes, je vais finir par devenir bonne. Etant donné que j'avais pu dormir une heure dans l'après-midi. J'offre à mon chum de prendre le
premier quart, soit au moins de deux à trois heures. J'ai un bon livre à lire qui me garde bien éveillée et à chaque bon coup de vent, je
fais le tour des hublots pour examiner la situation. Nous sommes étendus dans le carré avec chacun une grosse couverture pour nous garder
bien au chaud et les heures passent. Le vent ne ralentit pas, je réveille Fern vers deux heures trente pour finir la nuit, après presque
cinq heures de sommeil léger il est en forme pour finir la nuit. Vers cinq heures il vient me trouver dans notre lit en m'informant qu'il
advienne que pourra dehors, il est gelé, il s'endort et le bateau n'a pas bougé donc on fini la nuit dans notre lit.
Trois jours de pluie, vent et de froid sans arrêt et qui n'était même pas provoqué par un ouragan ou tornade quelque part tout simplement
du mauvais temps. Je vais m'en souvenir longtemps. Fern a trouvé une autre belle pensée pour cette aventure : " Que celui qui n'a jamais
chassé lui lance sa deuxième ancre ".
FB :
Viens de la parole biblique: que celui qui n'a jamais péché lui lance la première pierre.
JB :
Pour l'épisode de la douche, celle-ci est assez spéciale car habituellement on prend notre douche dans la capitainerie de la Marina de la
ville où on s'ancre et c'est à côté et bien cette fois-ci étant nous étions avec la Marina du Port (équivalent de celle de la ville) qui
s'étend sur les deux baies et leur capitainerie se trouve dans l'autre baie (Spa Creek), notre douche se trouve à environ vingt minutes
de marche. Le temps de revenir on est prêt à en prendre une autre.
FB :
Autre petite aventure de douche. Du coté des hommes, j'arrive pour prendre ma douche, il y a déjà un gars qui prend sa douche, il a pris
tout le banc pour se déshabiller. Il s'aperçoit qu'il prend toute la place et sort pour me laisser un petit coin de banc. Ce gars devrait
faire des films porno, membré comme il est. J'ai beau regardé ailleurs, je ne vois que ça. Je prends enfin ma douche et en sortant je
vois un grand gars, 240 260 lbs. qui entre dans l'autre douche, il ferme la porte et commence à chanter une chanson qui parle de Buffalo,
il se plie et la porte de la douche ouvre pour me faire voir son énorme postérieur, il referme la porte, il doit échapper quelque chose car
la porte s'ouvre de nouveau, me faisant voir son immense clair de lune. J'ai eu la chance ou la malchance d'assister encore à 2 ouvertures
de porte et au chant de notre ténor, j'en ai eu pour mon argent, un dollar la douche.
JB :
Après la pluie le beau temps, c'est ce qui est arrivé. Nous en avons profité pour aller visiter l'exposition de voiliers. Nous avons
rencontré plusieurs personnes qui parlent français et à plusieurs endroits différents, d'on un couple québécois, Jacques et Andrée Léonard
(dans nos âges) qui demeurent maintenant en Ontario et qui font de la voile depuis maintenant trois ans et sont venus à cette exposition
pour avoir une idée sur leur prochain voilier. En ce moment ils ont un Mirage 25 (comme notre premier voilier) et ils l'adorent (comme
nous avons aussi adoré le nôtre) et eux aussi ont attrapé "l'allongite" maladie fréquente chez les voileux. Ils ont aussi l'intention
de faire un voyage comme nous dans une couple d'années et nous envient de voir qu'on le réalise.
Je ne pensais pas qu'ils y avaient tant de gens du Canada qui se déplacent pour cette exposition. C'est la trente-septième année que se
tient cette exposition et François, notre copain de voyage, se souvient de plusieurs par les années passées où il était venu. Une surprise
nous attend sur le site, du côté de la compagnie Bavaria (marque de voilier) et Fern les aime beaucoup et a bien l'intention d'en visiter
plusieurs de différentes longueurs, le propriétaire Marc Perron, du Centre Nautique St. Martin, situé dans le rang St-Martin, à Chicoutimi
est là. Il est le représentant Bavaria dans notre région et il était ici, à Anapolis, pour rencontrer des clients potentiels qui ne
parlent que le français et/ou ne parlent pas beaucoup anglais. Il est très content et surpris de nous rencontrer, nous demande des
nouvelles de ce qu'ils nous arrivent, nous trouve très aminci et taquine mon Fern qu'il va pouvoir porter que le maillot de bain dans le
sud puisqu'il est en train d'avoir un beau corps d'homme en forme. Il nous informe qu'il est avec Étienne, (un français qui a développé
une chaise de mat pour y monter, un baudrier, et ce sans aide extérieure). Mon chum en a acheté un et la première fois qu'il l'a utilisé,
cela lui a pris deux heures pour monter en tête de mât seulement. Marc nous amène à lui afin qu'on puisse lui poser quelques questions sur
ce fameux baudrier et là aussi une autre belle surprise nous attend. Etienne est dans un kiosque pour démontrer le fonctionnement de son
appareil et après nous avoir fait une démonstration c'est à Fern de le faire, et oui, il doit enfiler la chaise et monter avec. Ça semble
tellement simple et facile que moi aussi je veux l'essayer et je me promets que cela va arriver sur le bateau et pas dans les dix prochaines
années mais bien cette année. Je monte bien dans un arbre avec un auto grippant alors pourquoi je ne serais pas capable de monter dans le
mat avec cette chaise? Fern est emballé de voir avec quelle facilité l'utilisation se fait et qu'il a bien hâte de le refaire et me dit
même qu'il n'attendra pas d'avoir ne raison de monter dans le mat.
Mais je ne vous ai pas encore raconté nos visites de bateaux, de quoi se rendre malade. Nous avons visité des grippant 33, 36, 49 pieds,
ensuite des Hunter 31, 33, 35, 36, 41, 49 pieds. Il y avait aussi des Beneteau, mais je ne sais pas pourquoi quand j'en vois un, j'ai un
mauvais goût dans la bouche et je ne suis aucunement intéressée d'en approcher un. Mon choix est tombé sur le Hunter Deck Salon 41 pieds
et Fern pour deux Hunter 35 et 41 ainsi que deux grippant 33 et 36. On magasine pour un ami qui s'en cherche un et je dois avouer que
j'en ai dis beaucoup plus sur le Deck Salon que tous les autres. Pour moi il répond à tous mes critères que je cherche dans un voilier et
pas très cher que 215,000.00$US et ce tout nu sans équipements. Mais quel beau bateau. Je suis allée visiter aussi de très gros catamarans
un d'une quarantaine de pieds et l'autre de 56 pieds. Tout un changement, je n'ai pas beaucoup aimé non plus, car je n'ai pas beaucoup
confiance dans ce genre de bateau surtout pour le mauvais temps sur l'eau. Les intérieurs sont magnifiques et ils n'y vont pas avec le
dos de la cuillère pour la décoration et les équipements. Voici un des inconvénient que j'ai vu sur le 40 pieds, un des grands lits se
trouve juste à côté de la cuisinière pour faire à manger, qu'il n'y a qu'un rideau qui les sépare. Non très peu pour moi. J'ai beaucoup
plus aimé dans une chambre d'un voilier, le garde-robe qui cachait une laveuse/sécheuse dans le même appareil (et oui les deux dans un seul
appareil, c'est un appareil de marque italienne) ça j'en prendrais une demain matin sur le mien si j'avais de la place pour la ranger. Je
vais continuer de m'acheter des billets de loterie, on sait jamais un jour je pourrais gagner.
Nous avons aussi acheté un gadget qui ressemble à un gros bonbon LifeSaver jaune et c'est pour ramasser tout genre de fil ou corde de
quelques longueurs de ce soit. Une femme que j'avais rencontrée en début de la semaine, et qui attendait aussi d'avoir un café avec moi,
faisant aussi le même voyage que nous, m'avait parlé de ce truc génial. Fern, un peu sceptique sur le fonctionnement, a du changé d'idée
dès que l'on a ramassé nos deux fils électriques de 50 pieds de long et récupéré tout l'espace que prenaient ces deux fils. Pas compliqué
comme système mais fallait y penser et sur un bateau tout ce qui récupère de l'espace c'est merveilleux.
Pour finir notre visite nous avons aussi acheté une jauge pour notre réservoir d'eau potable afin de savoir quand il est plein et surtout
quand il est vide. Ça fait depuis que nous sommes partis que nous cherchons un système pour avoir cette information et tout ce qu'on
trouve coûte une fortune ou ça ne peut fonctionner dans l'eau (ex : jauge pour l'essence dans un bateau à moteur = pas la même densité
donc pas la même lecture).
Fern se décide un matin de changer une pièce sur notre moteur car il perd de l'huile et ça augmente de jour en jour. Après avoir consulté
le livre de réparation que François possède, il plonge dans l'exercice car c'est encore une action d'autonomie que nous devons avoir sur
le bateau. Cependant en examinant de près on voit bien qu'un de nos injecteurs fuit, on voit des bulles d'air se former sur le dessus et
ce n'est pas bon du tout car cela veut dire qu'on perd de la force et éventuellement un gros bris à l'horizon. Mais ça c'est un peu plus
compliqué et surtout plus sérieux comme problème et là il nous faut un expert oh! pardon, un vrai mécanicien. Nous avions rencontré un
kiosque à l'exposition qui présentait les catalogues de pièces Yanmar mais Fern avait douté d'y trouver ce qu'il cherchait, mais je n'avais
pas pris de chance et j'avais demandé leur carte d'affaire. François, lui en référence à un de ses livres, avait trouvé un mécanicien pas
très loin de nous. Donc le lendemain matin on est parti à la recherche d'un mécanicien et surtout d'un rendez-vous pour faire réparer.
Encore une belle marche qu'on s'est tapée. J'aurais donc dû faire des statistiques sur les distances que nous marchons, il me semble que
ça m'aiderait. Donc notre rencontre avec le premier mécanicien n'emballe par mon chum et il est soulagé d'entendre François qui traduit
qu'il n'a pas le temps de nous voir et nous conseille un autre endroit. C'est drôle c'est exactement l'adresse de ma carte d'affaire que
j'avais ramassé. Cette fois-ci l'endroit inspire plus de confiance, François et Fern sont plus contents de l'accueil et voilà le positif,
c'est que nous avons un rendez-vous mais le négatif ce ne sera pas avant lundi prochain et nous sommes que mardi. Va falloir rester ici
tout ce temps il est vrai que nous devons attendre jusqu'au ler novembre pour passer Norfolk afin de descendre dans le Sud et ce n'est
pas très loin comme distance. On va en profiter pour compléter nos achats dont un amplificateur pour notre carte WiFi afin de l'avoir
plus facilement sur le bateau ainsi qu'un thermostat pour notre réfrigérateur qui ne fonctionne pas bien ces temps-ci et d'essayer de se
trouver un magasin pour ordinateur afin de faire réparer celui qui ne fonctionne pas, de trouver un jeu de cartes pour jouer car le nôtre
à bord est magané ainsi qu'une carte d'appel téléphonique car n'ayant pas Internet aussi souvent que l'on pensait l'avoir, il faut que je
téléphone chez nous. Nos amis sont super gentils en nous confirmant qu'ils restent aussi avec nous, qu'être ici ou ailleurs il faut
attendre et que c'est moins ennuyant avec de la bonne compagnie.
Qui a-t-il de plus frustrant que de marcher pour rien ? Trois jours de marche d'un côté de la baie comme de l'autre et des milles de
marche (pas de farce) j'ai les pieds ronds, des crampes dans les jambes, un mal de dos pour le prouver et pareil pour mon chum et tout ça
sans trouver ce qu'on cherche.
On a quand même une chose positive dans notre histoire soit le système d'autobus, pour un dollar comment on peut aller loin et ils ont de
petits autobus comme des navettes, chez nous, pour les personnes handicapés. Eux aussi sont organisés pour les handicapés mais semble avoir
élargi leur raison d'être pour la population et leur système est des plus simple à comprendre soit un de couleur, les pancartes
d'information pour le transport nous montre les couleurs des trajets et tout dépendant ta destination tu trouves la couleur qu'il te faut
et tu prends l'autobus qui affiche cette couleur.
Donc on a pu se rendre à un vrai centre d'achat et enfin un comme on en trouve chez nous. Eh bien la farce dans tout ça, encore une fois
est que la boutique pour l'ordinateur n'est pas dans ce centre et même qu'il faut sortir et là encore se taper presque un mille de marche
pour se rendre à un Best Buy qui se trouve à être le plus compétent dans Anapolis et dans ce qu'on cherche. On rencontre un technicien et
celui-ci nous avise qu'il faut qu'il garde notre ordi et selon leur agenda il ne peut l'examiner avant une semaine. Pas question, nous
partons en début de la semaine prochaine et il nous faut une réponse le plus vite possible. Le lendemain pour 10h00 fait-il notre affaire ?
Réponse : bien sûr. Pour le frigo donc pas de thermostat, car le magasin ne l'on pas en main ils doivent le commander mais le lendemain
pour 10h00 ils vont l'avoir. OK on reviendra. Best Buy ne vend qu'une petite antenne qui ne donne pas le rendement que l'on cherche pour
la liaison sans fil en plus on se cherche une carte d'appel et Best Buy ne vend que des cartes d'appel pour cellulaire, on se demande
vraiment si on est au pays de la consommation. Voici le résultat de la journée : pas de réparation de bateau, pas de thermostat, pas
d'antenne, pas de carte d'appel, plus d'ordinateur et pour couronner le tout j'achète un paquet de cartes à jour et je vois bien qu'il n'est
pas comme d'habitude mais je l'achète quand même et bien c'est pas le bon, ce sont des cartes pour jouer au Pinocle et je n'aucune idée
comment cela se joue et il n'y a que 48 cartes de jeu. Mais quelle marche dans le corps et en prime, une rencontre dans l'autobus avec un
couple d'Ontario qui nous reconnaissent comme étant des gens qui font de la voile par nos habillements et surtout nos chaussures. Eux sont
partis depuis plus d'une année et sont sur leur retour pour le Sud. En demandant notre provenance, ils nous disent qu'ils ont connu
plusieurs québécois et que nous sommes des gens plein de vie. Commence alors l'interrogation à savoir notre itinéraire, nos destinations
et tous les conseils qui s'en suivent. Ils nous en donnent tellement que je ne m'en souviens moins que la moitié mais ils semblent
gentils quand même. En plus l'autobus est assez bruyante et la conductrice, une personne de couleur est une cowboy du volant et ce que je
vois par la fenêtre à l'avant de l'autobus n'a rien pour me rassurer de plus je suis fatiguée de ma journée et ils ne parlent pas très fort
donc beaucoup de choses que je n'entends pas et comprends encore moins mais je n'ai plus d'énergie pour leur demander de répéter alors je
souris et fais des signes de tête que je comprends mais c'est pas grave car j'ai pour principe que nous devons vivre des choses et voir
par nous-mêmes.
Bon toute une journée en perspective et beaucoup de marche car on doit aller chercher un thermostat, un ordinateur et après cela on verra
pour le reste. Malheur de malheur, tonnerre de Brest comme dirait le Capitaine Haddock, chez West Marine en premier, ils n'ont pas reçu
notre thermostat, l'entrepôt a oublié de remplir notre commande et en plus ils nous font attendre au moins une heure avant de nous en aviser.
Je suis en beau fusil, je sais bien que ce n'est pas une erreur des personnes qui nous répondent mais quand on sait que ça prend plus d'une
demie heure de marche et avec un gros soleil et de la chaleur et surtout qu'on n'a pas que cela à faire, j'ai des problèmes à accepter cela.
Ils nous disent qu'il peuvent l'obtenir dans la journée mais sans heure précise, je ne peux attendre ou commencer à faire le va et vient,
on laisse tomber et on va essayer de s'en trouver un autre ailleurs. Pour l'ordi, je ne prends pas de chance et j'appelle avant. Pas la
joie comme réponse. Ils nous disent que le disque dur est fini et que même si on en met un neuf que le problème va se répéter car il y a
encore du liquide dans l'appareil. Mais quel liquide ? C'est quoi comme histoire encore, pratiquement la même réponse qu'on a eu lorsqu'on
avait retourné cet ordi à la Compagnie au début de notre voyage. Je viens de payer plus de 100.00$ pour me faire dire qu'il y a encore du
liquide dans cet ordinateur qui a fonctionné qu'une semaine exactement mais quel sorte d'appareil qu'on s'est fait vendre à la Source ?
Donc on décide de retarder notre déplacement pour le chercher et on se met à la recherche d'un thermostat. Tout ça a pris l'avant-midi
pour une chose seulement, la vie sur un bateau = tout est au ralenti. En après-midi on décide de faire l'épicerie et mauvaise nouvelle,
ça y est, ça m'est arrivé aussi. J'ai perdu ma veste, coupe-vent, Helly Hansen que j'ai depuis 1995 et que j'aimais beaucoup,
probablement lorsqu'on emballait les aliments pour notre carrosse, on l'a laissé quelque part et c'est certain qu'elle n'a pas traînée là
longtemps.
Tôt le lendemain matin on se présente à notre premier magasin et là on nous donne un répertoire de tous fournisseurs des services que les
gens de bateaux peuvent avoir de besoin. J'aurais bien aimé l'avoir à notre arrivée, c'est un petit bijou d'efficacité ce petit livre.
Donc sans succès à cet endroit, on commence à visiter d'autres fournisseurs aux alentours de nous. Cinq endroits qu'on s'est rendu et
pas un seul ne vend cette pièce, ils font tous de la réfrigération mais pas dans le modèle qu'on a sur le bateau. Au dernier endroit je
demande la permission de téléphoner chez West Marine pour voir s'ils n'ont pas reçu notre pièce. Positif, ils l'ont, on est allé le
chercher en après-midi et j'en ai profité pour m'acheter une nouvelle veste presque aussi belle que celle perdue mais au moins qui coupe
le vent et plus.
Avec tout ça on est rendu à samedi et on a rayé qu'un item de notre liste à faire. Une de mes devises de vie c'est quand j'ai plusieurs
endroits à aller je commence par le plus loin. Donc c'est chez Best Buy qu'on commence, pour notre ordi . Je vous l'ai déjà dit que le
système d'autobus va très bien dans cette ville. Dans le temps de le dire, on reprend notre ordi, je finalise les termes du service
qu'ils nous ont donné et ce par écrit car je vais retourner le tout à ma fille et lui donner la tâche d'aller au magasin pour régler ce
problème. En revenant au centre d'achat, on lit sur le plan du magasin qu'il y a un magasin Radio Shack et là mon chum est pratiquement
certain qu'on va trouver l'antenne que l'on cherche. Une jeune femme, début de la vingtaine, nous répond et quel service qu'elle nous a
donné. Compétente, efficace et débrouillarde sont les trois premières qualités que je lui donne. Elle nous a servi en cherchant partout
dans ses données et trouver ce qu'on cherchait et même s'offrir, si elle pouvait se libérer, d'aller nous chercher notre pièce dans un
autre magasin plus loin dans la ville. Lorsqu'elle a appris qu'on était à pied et que l'on devait partir en début de semaine. Qu'à cela
ne tienne, elle trouve un autre magasin qui va se trouver sur notre route de notre voyage et s'organise pour nous en réserver un à notre
nom. Je suis épatée de tant d'efficacité je lui demande son nom, Tammy Bond (en riant, fille de James) et elle est la gérante et nous
comprenons très bien pourquoi, une perle comme employé. Pour finir en beauté son service, elle m'informe qu'elle vend aussi des cartes
d'appel téléphonique international, quand je dis de l'efficacité, c'est comme ça que ça se présente. La dernière personne que nous avions
rencontré avec autant de qualités de services a été M. Pierre Lizotte, à St-Jean-Port-Joli.
Sur ma liste, je peux rayer, thermostat, carte d'appel, antenne de WiFi et ordinateur, il nous reste que le jeu de cartes. Quand même
bien quand tout décide de bien aller, en trois heures on a tout complété ce qu'on a essayé de faire ces trois derniers jours et en
combien de milles de marche ?
Question : qu'elles sont les chances, dans un autre pays, dans une ville complètement inconnue avec un demi million d'habitants que tu
rencontres dans un autobus une personne que tu connais? Et bien à notre retour, cette chose étrange nous est arrivée. Une québécoise
qu'on a connue ainsi que son mari dans le début de la semaine précédente à Anapolis, chez West Marine, et avec qui nous avions eu une
bonne conversation. Elle revenait d'un voyage aller/retour au Québec, qu'elle voyageait depuis une journée et demie en autobus et était
brûlée de fatigue. Dans notre échange, elle m'informe qu'il y a une buanderie beaucoup plus près que celle où nous sommes allés la semaine
dernière, elle devrait se trouver au centre ville du côté du boat show. Le chauffeur d'autobus, nous entendant parlé nous offre des
billets pour assister au Boat Show, celui des bateaux à moteur qui se tient cette fin de semaine, et son offre commence à moitié du prix
du billet. On lui répond qu'on est pas intéressé, il descend son prix on est rendu à 7,00$ du billet mais là on l'avise que nous y sommes
allés la fin de semaine précédente car nous sommes des gens de voile et non de moteur. On se quitte en se disant qu'on va certainement se
revoir car on va dans la même direction pour passer l'hiver.
Dimanche matin, oh! Que ce n'est pas chaud dans le bateau, 48 degrés F, on se les gèle. C'est le coup de froid qu'on nous annonce depuis
deux jours, que les gens doivent prendre des précautions pour leur jardin et leurs fleurs car ils annoncent du gel au sol. C'est notre
dernière journée avant la réparation du moteur et plus d'une semaine qu'on a fait le lavage et je ne sais quand on va pouvoir faire le
prochain. Avec l'information reçue pour l'autre buanderie, je suis toute motivée d'y aller. Fern m'indique que c'est du côté de
l'exposition des bateaux, qu'on est la dernière journée de présentation, qu'il va y avoir un monde fou sur les trottoirs, qu'on doit
faire tout un détour pour se rendre sur la rue qui nous intéresse car il y a les barrières de cette foire en place, donc, est-ce vraiment
une bonne idée d'y aller ? Avec de tels arguments quoi dire : réponse on retourne à celle de la semaine dernière, deux milles de marche
aller/retour. Va pour l'exercice. La chose positive de cette activité est que j'ai pu rayer le dernier item de ma liste soit un jeu de
cartes que j'ai acheté dans le dépanneur qui se trouve juste à côté de la buanderie. Je me suis fait servir par une indienne en sari très
joli, de couleur turquoise, bleu, elles étaient deux, très jeunes et l'autre aussi en sari mais de couleur aqua et elles semblaient
apprendre le travail. En cherchant du lait je remarque aussi que les items sur les tablettes ne sont pas comme dans les autres dépanneurs
que nous avons fait à date, il y a beaucoup d'importations et de produits que je connais pas. Mon chum en a profité aussi pour nous acheter
un petit panier sur roue que nous avions remarqué la semaine dernière, comme promotion au Boat show pour la somme de 14,99$ et qu'ayant
déjà le même principe mais en plus gros ne voyait pas l'intérêt d'en avoir un deuxième. Mais qui ne change pas d'idée est un fou, il
était encore au même prix et l'ayant essayé à notre retour du lavage, je l'ai trouvé très pratique et maintenant on a chacun un et plus
de chicane à savoir qui va pousser le carrosse.
Notre journée ainsi que notre semaine se termine sur une belle note avec du soleil et quand même chaude, entre 70 et 75 degrés F (22 à 25
degrés C) au calme sur notre bateau, tournant sur nous même et regardant ce paysage de tant de bateaux. Il y a beaucoup d'affluence, cet
après-midi, comme si tout le monde s'est donné le mot de faire du bateau. On voit même le Woodwind II, que nous avions remarqué, au début
de notre arrivée dans la baie, par sa longueur et le voilà toutes voiles dehors, naviguant aux travers de nos bateaux et qui mesure, en
fait, 71 pieds de longueur, trois mats et quatre voiles. De toute beauté à le voir aller, souple comme si rien n'était et une jeune fille
blonde aux cheveux longs (dans la vingtaine) comme capitaine à la roue et au moins huit personnes à bord. Toute une vision.
En fin d'après-midi nous sommes allés dans une vraie librairie qui offre le service d'Internet en autre ainsi que du bon café aussi. Il y a
des livres partout autant sur les murs que sur les étagères. On peut feuilleter les livres sans même les acheter. Je suis contente de
pouvoir faire un peu de courriels afin de répondre à ceux qui nous écrivent et de donner des nouvelles à notre Web Master afin de mettre à
jour notre site. Justement il me suggère de ne pas attendre de faire de la navigation pour donner des nouvelles que même à terre il doit
se passer des choses. Bien c'est ce que je viens de faire.
Voilà en résumé notre séjour à Anapolis, comment on ne s'est pas trop ennuyé, qu'il y a toujours quelque chose à faire.
Au prochain récit.
Lundi 16 octobre 2006
JB :
6h00 AM et 51 degrés F dans le bateau mais faut se lever et s'habiller et même déjeuner si possible et tout ça pour être à 8h00 AM au quai
en face de l'entreprise mécanique pour la réparation de notre moteur.
Pour m'habiller, j'ai trouvé le moyen de réchauffer mon linge à porter, soit le placer avec moi dans mon lit tout chaud comme lorsque je
faisais du camping sauvage. Il fait encore noir dehors et c'est très calme dans la baie. Nous sommes un peu anxieux tous les deux parce
qu'un moteur diesel on ne s'y connaît pas plus qu'il faut et toutes les histoires qu'on entend sur des réparations sont toujours une
fortune, mais on n'a pas le choix.
Fern m'informe que notre rendez-vous est pour 10h30 ce matin donc qu'est-ce qu'on fait ici à 8h00. La dame a dit d'être là à 8h00 et Fern
écoute la madame. Scott Seagal, jeune homme dans la trentaine, est le nom du mécanicien qui aura à faire la tâche. Bonne nouvelle, il
commence avec nous et tout de suite, il n'a pas fini de prendre son café du matin et de manger ses gâteaux pour son déjeuner, mais en
lisant notre problème, il s'est peut-être dit :" une petite job vite faite et pas trop compliquée pour commercer la semaine."
Deux heures plus tard, je ne sais pas s'il se disait encore la même chose. Nous, par contre, on peut dire que nous sommes tombés sur un
bon mécanicien et même, il nous apprenait qu'il enseignait la réparation des moteurs Yanmar, comme le nôtre. Plusieurs surprises durant
cette réparation, une pièce qui manquait dans notre premier injecteur, l'autre injecteur a cette pièce mais placée dans le mauvais sens,
de plus il manque des joints ce qui donne comme résultat une perte assez importante de diesel et un manque de force du moteur. Lui
restant du temps pour compléter son heure de travail il décide de faire le tour du moteur, ajustant des choses et s'apercevoir d'une autre
pièce posée par erreur et sur l'emplacement que mon chum Fern a travaillé la dernière fois. Il explique qu'il a remonté la pièce comme
elle était avant de la défaire. Notre mécanicien prend le temps de nous donner des explications sur le fonctionnement et arrange le tout.
On lui pose quand même quelques questions sur l'endroit, comme combien de langues ils apprennent à l'école ? Réponse : autant qu'ils
veulent dans son temps, lui a pris des cours d'espagnol mais que maintenant, il ne s'en rappelle pas beaucoup. Il sait que maintenant
dans les écoles ils enseignent l'anglais et l'espagnol obligatoire. Nous lui demandons aussi s'ils ont de la neige l'hiver ? (faut bien
le savoir) Oui ils ont de la neige et que leur maximum est d'environ 6 pouces et qu'à un pouce seulement tout est bloqué. Cette neige
peut rester environ deux semaines et la température est aux alentours de 20 à 30 degrés F au maximum et c'est à peut près tout ce qu'ils
peuvent avoir durant l'hiver. On lui parle de nos hivers, bien sûr, et ne semble pas nous croire. En le regardant, très sérieusement, je
lui demande pourquoi on descend dans le Sud pour l'hiver prochain ?
Vient le temps de la facture, quel bonheur, plus de temps que de pièces à payer. Là vient ma dernière surprise avec cette entreprise,
on voit dans le bureau trois écrans plats d'ordinateur utilisés par les employés et lorsqu'on vient pour payer tout est fait à la main,
le calcul du temps et des pièces, la transcription sur un bordereau de facture et la recherche sur l'écran des numéros de pièces. Donc la
seule chose que servent ces ordinateurs est la visualisation des pièces et numéros qu'ils ont pour répondre aux gens ou au téléphone.
Aucune fonction d'administration ne se fait à l'ordi. Quand je dis qu'on a trois longueurs d'avance sur nos voisins ce n'est pas une
blague. Leur chance est la quantité de monde qu'il y a partout ce qui donne comme résultat que si tu ne peux faire le travail un autre va
le faire pas mieux, pas pire mais il va se faire et on changera quelque chose si seulement ça saute ou que quelque chose va de travers.
De plus, la notion que le soleil va se lever demain et qu'il va probablement faire encore beau est très présente aussi dans leur vitesse
d'exécution. On a regardé des gens faire leur travail et les questions de sécurité, d'environnement ou d'économie sont les dernières choses
qu'ils pensent à prendre attention. Chez nous, il y a environ dix milles choses qu'eux font et que l'on ne pourrait pas faire sans avoir
sur le dos, une loi, une municipalité ou un ministère pour nous arrêter.
Très content du résultat de notre réparation on repart retrouver nos nouveaux amis afin de leur annoncer qu'il n'y a plus rien pour nous
retenir. Notre moteur ne fait plus de bruit et d'odeur je ne le reconnais plus, que c'est agréable.
Il est encore tôt dans la journée et on décide de lever l'ancre et de profiter de qui semble s'annoncer être une belle journée. On aurait
probablement le temps de se rendre aux Iles Solomon, l'endroit que tous décrivent comme étant un endroit rêver pour passer quelques jours.
Oh! Ça fait plusieurs jours qu'on a pas navigué on perd vite l'habitude. La station presque immobile derrière la roue est difficile pour les
jambes et le dos, surtout après deux semaines où on a marché comme des fous. En plus, il y a une bonne vague. Un vent en plein nez
d'environ 5 à 10 nœuds ce qui nous ralentit un peu et avec une trentaine de milles à faire j'aimerais bien arriver en plein jour.
Mais voilà que plus l'après-midi avance, plus le vent augmente et la vague aussi et là ce n'est plus très drôle. On parle de la vague de 4
à 6 pieds de haut e d'un vent de 15 à 20 nœuds et toujours dans le nez, ce qui donne comme résultat que le bateau tape sur l'eau et on ne
peut pas dire que c'est très bon pour lui ni pour nous non plus. On est parti depuis quatre heures et on n'a pas la moitié de la distance
de parcourus. On avise nos copains qu'on arrête quelque part, que l'on ne continue pas dans ces conditions et François nous revient avec
une nouvelle destination pour une baie qui nous mettrait à l'abri pour la nuit.
Question : comment faire presque trente-trois milles nautiques qu'au moment de jeter l'ancre on vérifie notre position sur la carte et de
voir qu'on est à cinq milles marins seulement de notre point de départ ? Réponse : partir trop vite sans avoir bien établi une route et
d'un plan B au cas où on ne pourrait la faire. Si c'était un tour de voilier que François et Madeleine voulait faire, il aurait peut
être fallu nous aviser. Donc c'est comme ça qu'on s'est retrouvé à Galesville avec une entrée pleine de flotteurs qui indiquent
l'emplacement des cages de crabes mais quand même très tranquille pour y passer une bonne nuit presque dans le silence et à l'abri du vent
et des vagues.
A cet endroit on s'est amarré à des "mooring" pas très dispendieux une vraie aubaine (7.00$/NUIT) et on a passé une journée de plus car
il a plu toute la journée et ce, sans arrêt.
Le coup de froid tient toujours et c'est très humide, un temps très triste, j'en profite pour écrire dans notre journal, on n'a pas
Internet donc ce sera pour la prochaine escale peut-être et on en profite pour récupérer de nos deux dernières semaines à Anapolis.
Bonne nuit.
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