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Mercredi 18 octobre 2006
JB :
Beaucoup de brume ce matin dans notre petite baie, très nuageux et humide. Les gars, Fern et François sont allés payer notre séjour car
hier c'était pas à mettre un chien dehors tant il pleuvait. D'ailleurs j'en ai profité pour me rajeunir en me donnant ma couleur et que
j'ai bien réussi grâce à mon chum qui m'avait promis avant notre départ qu'il me donnerait un coup de main pour les parties un peu ardues
à teindre. Faut pas se laisser aller même en vacances.
On prend la route pour s'avancer un peu plus vers notre destination Norfolk qui n'est pas à côté et qui ne se fera pas en deux jours. Plus
on sort de la baie et plus l'eau est calme et le soleil commence à poindre à l'horizon, on dirait que nous allons avoir une belle journée.
Madeleine, du bateau avec qui on navigue, me demande par la radio VHF de regarder ce qui se passe dans l'eau à côté de son voilier et que
j'en croirai pas mes yeux. Je prends les jumelles et que vois-je ? Un beau mâle chevreuil, avec un panache de 6 à 8 pointes, qui nage dans
la baie et qui semble se diriger vers l'endroit que l'on vient de quitter. Fern estime qu'il vient de l'autre côté donc environ une
distance de 5 milles et demi. Ce que le rut peut faire faire à un homme. Il n'y a pas de vagues donc il a des chances de se rendre, mais
Fern m'informe que c'est assez fou qu'une fois rendu à destination qu'il retourne immédiatement d'où il vient et qu'il peut se noyer ou
faire une crise de cœur. Mais c'est bien la dernière chose que je m'attendais à voir dans ce voyage.
Oh! De la chaleur, après 5 journées d'un front froid que c'est agréable d'avoir de la chaleur, et là on parle d'entre 24 et 25 degrés C.
La journée est magnifique, on a le vent dans les voiles, l'eau est toujours aussi calme on a la marée pour nous et notre vitesse est
excellente.
Sept heures plus tard et quarante-cinq milles nautique plus loin, nous ancrons dans une des baies des Iles Solomon (Solomon's Island) et
c'est très beau. Là encore il y a énormément de bateaux, moteur et à voile et des très gros aussi. Nous voyons de plus en plus de
drapeaux canadiens sur des voiliers (5 juste autour de nous) qui font la même route que nous. Nous sommes juste derrière un hôtel
Holiday Inn et celui-ci fait le coin d'un mur de bâtiments comprenant, une épicerie, un bureau de poste, une fleuriste, un restaurant
chinois, une buanderie, une poissonnerie, et nous ne sommes pas rendus au bout mais je crois que ça finissait avec un Vin et Bières. Pas
de blague tout un mur d'au moins 800 pieds de longueur. Nous décidons de faire l'épicerie dans ce Gourmet Food Store et là depuis notre
départ c'est une première où on trouve du choix et de la nourriture comme chez nous. Beaucoup de choses pour la santé, du choix dans les
bonnes choses et du poisson frais. Nous avons acheté du saumon sauvage pêché dans la Copper Creek et vous dire comment c'était bon pour
notre souper. La dernière fois que j'ai mangé du bon saumon comme ça, c'est en 1997, lorsque j'ai participé au mondial de tir à l'arc à
Vancouver. On nous avait servi du saumon qui avait été pêché le matin même par un des organisateurs du tournoi et cuit sur des barbecues.
Du poisson frais c'est plus que du bonbon et lorsque je pense que je vais manger cela dans le Sud j'en salive à l'avance. Pour revenir à
cette épicerie, on a trouvé un tas de choses de chez nous mais l'exportation coûte cher. Tant pis on a renouvelé notre stock et c'est
encore un des plaisirs de la vie que de manger et d'avoir du frais pas du congeler.
J'en profite aussi de prendre une bonne douche sur mon bateau c'est quand même plus agréable que d'aller dans les douches publiques. Il
commence à faire noir de plus en plus tôt. C'est quand même l'automne ici aussi et le temps de clarté est le même temps que chez nous ou
à peu près car plus on se rapproche de l'Equateur plus les jours ont le même temps de clarté et de noirceur et ce à l'année.
On fini notre vin qui accompagnait notre bon saumon et on essai encore une fois pour Internet, et non ce n'est pas encore que ça fonctionne.
On est vidé de notre journée et que c'est difficile de refuser une bonne nuit de sommeil. De plus la météo annonce une belle journée pour
demain encore donc on va en profiter et s'avancer un peu.
Bonne nuit.
Jeudi 19 octobre 2006
JB :
Encore plus de brume qu'hier matin et la visibilité n'est pas très loin de la vraie purée de pois comme disent les marins, donc il faut
attendre avant de partir. Le soleil se pointe tard et la chaleur prend du temps à lever ce brouillard. Donc une heure et demie plus tard
sur notre horaire prévu on peut partir.
La baie n'est pas aussi calme que la journée d'hier non plus, ça brasse beaucoup. Cette fois-ci on n'a pas la vague pour nous et notre
vitesse s'en ressent. Fern a fait notre route et il a toujours un plan B au cas ça ne se déroulerait pas comme prévu. En écoutant la
météo on annonce une journée très mouvementée pour le lendemain avec des coups de vent jusqu'à 25 nœuds. La destination planifiée pour
cette fois-ci est Readville, l'autre côté de la rivière Potomac.
Ce qu'il se passe c'est le contraire d'hier, le vent augmente et la vague aussi et on n'avance pas autant que l'on voudrait et faire 10
heures de navigations moi et mon chum on n'en veut plus ou du moins pas trop souvent. On discute entre nos deux bateaux et François ne
voit pas d'autre endroit pour s'arrêter. Mais quand je dis que mon chum a un plan B et bien il en a un. Je parle à François d'une baie
en entrant dans la rivière Potomac qui fera notre affaire pour tout de suite ainsi que pour demain où on ne nous annonce pas de très
belles choses. Donc va pour la petite baie.
Jutland Creek, qu'elle se nomme, pas beaucoup fréquentée et on se trouve à quelques kilomètres (90 km) de la ville de Washington D.C.,
ville de la Maison Blanche, c'est assez capotant d'y penser. On s'ancre dans un petit coin tranquille avec une belle vue et surtout
reposant car nous sommes que nos deux bateaux comparativement des derniers jours où nous étions avec autant de bateaux.
François et Madeleine nous invite sur leur bateau à prendre l'apéritif avant de souper et de discuter un peu de notre aventure. On s'accorde
tous à dire que dès que nous serons dans l'Intracoastal plus de retard on descend le plus vite au Sud. Nous confirmons que nous voulons
passer Noël aux Bahamas et que nous sommes déjà rendus au 19 octobre et qu'il ne faut pas trop tarder.
On termine notre soirée sur une note joyeuse et aucun plan pour demain tant que nous n'aurions pas la météo du lendemain.
Bonne nuit.
Vendredi 20 octobre 2006
JB :
Tôt, il est à peine 7h00 du matin, on a dormi un peu plus longtemps ce matin avec ce calme on a passé tout droit de notre habitude. Un coup
de corne de brume retentit qui nous surprend. C'est François qui nous appelle car on ferme notre radio VHF dès qu'on jette l'ancre quelque
part, moi je viens fatiguer d'entendre tous ces messages et souvent la vie de certain ce qui ne doit pas se faire mais il y en a toujours
qui aime faire le contraire.
Donc, François nous appelle afin de nous avertir qu'il a écouté la météo et qu'on annonce un orage ainsi que des coups de vents à des
vitesses entre 25 et 30 nœuds. Lui et sa femme ça ne leur tente pas de rester à l'ancre et attendre ce mauvais temps qu'ils vont à la
marina qu'on a vu, hier en entrant, pour se mettre à l'abri. Fern lui demande de quel côté la direction du vent qu'ils ont annoncé et
confirme que nous restons sur place, qu'il va jeter un deuxième ancre et que nous sommes en sécurité dans cet endroit.
Après le départ de François, Fern organise la jetée de la deuxième ancre et on écoute plus attentivement la météo pour la journée. Oui on
annonce de la pluie ainsi que des coups de vents. En attendant ce mauvais temps, il fait un magnifique soleil, pratiquement pas de vent
et le décor est magnifique. Une petite anse dans le fond d'une baie avec l'eau claire qu'on voit jusqu'à au moins 5 pieds de profondeur.
Du sable partout sur la berge et un bois plein de feuillus qui n'a pas encore changé de couleur. Il fait chaud, entre 22 et 24 degrés C
et je vois du poisson qui saute partout. Du gros poisson et selon ma description ce serait de l'achigan à petite bouche. J'aimerais
pêcher ou essayer d'en attraper un, pour souper ce serait formidable. Fern va chercher la canne à pêche que je lui ai donné l'année
dernière et qu'il n'a pas encore eu le temps de l'essayer et m'installe, avec les moyens du bord, un leurre et du poids et me voilà en
train de pêcher. Il continue de faire beau et tout en lançant ma ligne autour de bateau j'aperçois un autre chevreuil qui traverse à la
nage notre baie. Un autre mâle avec un panache de 6 à 8 pointes mais que nous n'avons pas pu voir sortir de l'eau car on ne pouvait voir
ce côté-là de la baie. Mais quand même deux en deux jours. Fern me montre aussi sur une branche, très haut perché, un aigle américain
avec la tête blanche. A la distance que nous le voyons je peux vous dire que c'est gros comme oiseau. Et pour finir nos visions hors du
commun, cinq vautours qui tournaient au-dessus de nos têtes et ça aussi ce ne sont pas de petits oiseaux. Je dis vautours car je n'avais
pas de livre de référence en main mais cela semblait être ce genre d'oiseaux.
Et ainsi l'avant-midi se passe sous le soleil avec la chaleur et le calme, une petite brise mais pas plus et qu'elle belle journée pour
l'automne, on continue d'attendre le mauvais temps.
Rien, presque rien qu'on a eu. Pas de pluie et un peu de vent mais jamais les vitesses qu'on nous annonçait. Mais c'est comme ça dans ce
pays là, le mauvais temps est probablement à 50 milles de nous et qui fait comme un couloir et il suffit d'être à côté de ce couloir et
rien avoir.
On a passé une belle journée chaude, plein de soleil, j'ai même pêché, sans rien attrapé car je n'avais vraiment pas ce qu'il fallait pour
attraper du poisson (mouches faites par Roland Bergeron un ami de Chicoutimi qui les a offertes à Fern. il y a plusieurs années,se sont de
très belles mouches à saumon), mais ça fait rien ça été merveilleux. De plus, je me dis qu'il ne faut pas commencer à paniquer toutes les
fois qu'on va entendre une météo alarmante. On fait nos classes en ce moment avec ces mauvais temps. Je sais qu'aux Bahamas, il fait
souvent des vents de 25 nœuds et plus va-t-on se chercher une marina pour s'abriter à chaque fois. On est aussi bien de rester chez nous
dans le salon si on ne veut pas de faire brasser un peu.
Bon demain sera un autre jour et on devrait lever l'ancre et continuer notre périple. Pour moi cette journée devait être écrite dans mes
annales comme souvenir.
Samedi 21 octobre 2006
JB :
Bon ce matin il fait encore super beau, là il faut avancer surtout qu'hier on a complété notre premier 1000 milles nautiques, 1005
exactement. Notre objectif aujourd'hui est Deltaville soit la moitié du chemin avant d'arriver à Norfolk entrée de l'Intracoastal soit la
deuxième partie de notre aventure.
On reçoit un appel de François à 7h15 nous demandant si on était près à partir. Surprenant de sa part lui qui dort longtemps le matin
souvent jusqu'à au moins 8h30 AM et plus. C'est vrai qu'il veut arriver le plus vite possible dans le Sud.
Nous sommes prêts car on se lève encore vers 6h00 AM et à 7h45 lorsqu'on confirme à nos amis que nous avons levé l'ancre, Madeleine nous
répond qu'aussitôt, que François va défaire les six amarres qu'il a installées hier pour le supposé mauvais temps et qu'ils seront aussi
sur le départ.
La rivière Potomac est encore agitée comme un gros bouillon avec des vagues de 3 à 5 pieds et je vois pour la première fois de ma vie des
pélicans. Un gros oiseau qui vole tellement près de l'eau que souvent le bout des ailes touche l'eau. La grosse poche sous son bec est
toute petite et la raison pour lequel elle devient plus large, est que durant la période de couvaison elle sert à nourrir les oisillons
qui son très gourmand et cette période est passée. Autre chose aussi, il est toujours en bande, ils sont plusieurs à voler ensemble l'un
à côté de l'autre, volant au même rythme faisant presque les mêmes mouvements. Ils surveillent les eaux pour le poisson et quand ils
décident de changer de position, ils ne regardent pas s'il y a un obstacle dans leur chemin ce qui fait que souvent on a l'impression
qu'ils vont percuter quelque chose sur le bateau tellement ils passent proches.
Vers 10h30 tout se calme et la chaleur nous arrive avec une mer calme d'un pied de vague au plus et des vents entre 5 et 10 nœuds. On fait
quand même notre vitesse de coque car on a la marée pour nous et notre avance fait que nous sommes en vue de notre destination en fin
d'après-midi, donc on va pouvoir récupérer un peu avant de s'occuper du souper.
Nous jetons l'ancre dans la baie de Jackson Creek, nous sommes que trois bateaux et tous Canadiens. Nous sommes devant un marina qui
semble fêtée une fin de saison, car il y a beaucoup de monde et des voitures et on entend les bruits d'un party. Plus le temps avance et
plus il y a d'autres bateaux qui viennent nous trouver. En quelques heures nous sommes une douzaine de bateaux. Quand la place est bonne
s'en attire d'autres.
La soirée est fraîche mais quand même étoilée. Déjà presque à la fin du mois d'octobre, que le temps passe vite. Moi qui avais des
craintes d'avoir trop de temps sur les bras et de m'ennuyer, c'est bien le contraire qui m'arrive. Sur un bateau, il y a tout le temps
une chose à faire et je dis souvent ça prend minimum une heure à réaliser donc le temps passe et on ne le voit pas. Une chance que
j'écris pour m'en rappeler.
Notre prochaine destination est supposée d'être une grande ville, Norfolk, la plus grande base naval de l'Est des États-Unis, j'ai bien
hâte de la voir.
La température ne s'annonce pas trop mauvaise pour demain on devrait lever l'ancre pas trop tard.
Bonne nuit
Dimanche 22 octobre 2006.
JB :
La température ici semble fonctionnée sur trois jours. Trois jours de mauvais temps, trois de beaux temps. On est dans la troisième et
il fait encore beau, un peu frais 50 degrés F (faudra chercher en Celsius) avec un vent du SSE de 15 à 20 nœuds.
Nous sommes presque un convoi qui part ce matin, au moins tous les bateaux qui se trouvaient à l'ancre avec nous cette nuit. C'est quand
même beau à voir sortir dans la baie un derrière l'autre. De toutes longueurs et couleurs, ici au US il y a beaucoup de voiliers aux
coques autres que blanches, soit bleue marine, crème, grise, verte etc. Ce matin on a nos voiles sorties, une vraie image de carte
postale.
Nous sommes motivés à faire la distance qu'il faut soit presque une cinquantaine de milles nautiques pour se rendre à la destination que
François nous suggère, soit Hampton River, située en face de la ville de Norfolk. Pas de problème de notre part, sur place on verra ce
qu'il faut faire pour se rendre à un rendez-vous qu'on a pris à Annapolis, on doit se rendre dans un magasin Radio-Shack à Norfolk pour
obtenir un article que nous voulons.
Mais voilà, ce qu'on décide n'ait pas toujours ce qui arrive. Vers 11h00 AM le temps change complètement et le soleil disparaît, le vent
augmente et les vagues aussi. Ce n'est pas intéressant de faire de la voile on doit se battre avec les vagues pour pouvoir garder notre
route et de plus on n'avance pas vite. Fern décide qu'on change de destination, qu'il a son plan B de prêt au cas d'une situation
semblable. On va se mettre à l'abri car n'est pas une course qu'on fait et pourquoi risquer de briser quelque chose ce n'est pas le but
qu'on recherche. On avise nos amis de notre changement de plan et là la surprise c'est ici qu'on se sépare chacun de son côté, François
et Madeleine ont décidé de continuer et c'est leur droit. Voilà comment en quelques heures tout peut changer. On s'était mis d'accord,
au début de notre relation, qu'il n'y aurait aucune obligation d'une part et d'autre à savoir qu'il faudrait toujours être ensemble
jusqu'à la fin. Des évènements, hors de notre contrôle, arrivent et font qu'il faut changer des choses et là, à cet instant, c'est un de
ces évènements. Je me dis si on est pour faire le voyage ensemble encore un bout de temps on va certainement se revoir.
Donc le plan B est une petite baie à l'intérieur des terres dont l'entrée se trouve presque en face de notre route de voyage qui fait que
demain matin si le temps le permet nous n'aurons pas un gros détour à faire pour poursuivre. Nous jetons l'ancre en début d'après-midi,
fatigués par le brassage constant que nous venons de vivre dans les dernières heures et nous sommes presque seuls que quelques bateaux de
pêche. On est étonné de voir que ce n'est pas développé comme endroit comme dans les autres baies que nous avons rencontré, pas de
marinas, pas de quai de ville …. Un autre voilier vient nous trouver dans la baie, un canadien avec notre drapeau à l'arrière du bateau.
Car la façon de se reconnaître entre bateaux sont par les drapeaux. Le code dit que celui de ton pays ou province se trouve à l'arrière
et que celui du pays que tu visite à tribord. Donc depuis Anapolis on rencontre de plus en plus du blanc et rouge derrière les bateaux.
Le mauvais temps se maintient le reste de la journée sans relâche et ça refroidit de plus en plus, c'est très humide et je regrette qu'on
n'est pas organisé en chauffage sur le bateau croyant qu'il ne pouvait faire aussi froid comme chez nous étant donné qu'on descend dans le
Sud. Mais voilà mon erreur, l'humidité et quand elle est froide comme en ce moment elle nous transperce autant que chez nous lors de nos
grands froids d'hiver.
Un bon moyen de se réchauffer est encore de se coller donc c'est comme ça qu'on finit notre journée, en se disant qu'on approche de notre
deuxième étape de voyage et de la date du 1er novembre celle qui indique qu'on peut s'avancer vers le sud sans trop de risques car la
période des ouragans tire à sa fin.
Un bon souper en tête à tête pour se rappeler que dans cette aventure, on est tous les deux seulement, que l'on va rencontrer beaucoup
d'autres personnes et que c'est une des beautés de la vie et que si celle-ci a décidé que notre chemin recroiserait celui de François et
Madeleine et bien se sera comme ça et pas autrement.
Qui vivra verra !
Lundi 23 octobre 2006
JB :
Pas terrible ce matin sur le bateau, on gèle, il fait gris dehors, temps nuageux et rien d'encourageant à partir. Fern décide qu'on va
passer la journée ici pour se reposer. Il a un gros mal de gorge et ne se sent pas terrible. Pas de problème moi j'ai un bon livre à lire
et des pages de journal à écrire.
10h30 AM, notre voisin de nuit lève l'ancre et semble décidé à continuer malgré le temps. Vingt minutes plus tard mon chum m'annonce
qu'on lèvre l'ancre aussi qu'on a qu'une petite distance à faire en tant que tel donc étant donné qu'il n'y a rien ici, douches, épicerie,
buanderie, donc un trou, on décampe. La preuve qu'il n'y a rien, on s'accoste au quai près de nous qui a un réservoir d'essence et je me
renseigne s'ils ont du diesel et non et de plus n'ont aucune idée dans cet endroit où nous pourrions en obtenir. C'est tout ce qu'il faut
à Fern pour le convaincre de partir. On a assez de carburant pour notre destination.
La sortie de la baie est houleuse, des vagues de 4 à 5 pieds et des vents de 15 è 25 nœuds et comme d'habitude pas dans le bon sens. Fern
m'informe que l'on n'a pas pour longtemps car il faut virer pour notre destination et dès qu'on y sera on aura la vague dans le dos donc
pas trop compliqué à gouverner.
Mais le hic c'est un immense banc de sable et où il n'a pas beaucoup d'eau et quel détour faut faire pour atteindre notre destination.
Etant donné qu'on n'est pas du coin on n'ose s'aventurer même si notre GPS nous montre que l'on pourrait mais avec cette hauteur de vague
c'est pas très long de frapper le fond avec la quille du bateau et c'est pas désiré de faire ça. Donc je ne sais de combien de milles on
se rallonge mais pas de chance à prendre. Cependant on est pas trop perdant dans toute cette histoire car d'avoir la vague par derrière
on fait du surf sur les vagues et à plusieurs moments on s'est vu faire du 8.2 nœuds de vitesse sur le fond et à cette allure ça raccourci
un temps de voyage.
On entre dans la baie qui mène à Norfolk et là il faut se décider à gauche vers les bateaux militaires ou à droite vers la baie de Hampton
River. Pas le choix c'est le courant qui mène avec le bateau Hampton River nous voilà. On a quand même le temps de voir un gros
porte-avions et des petites navettes militaires, huit exactement, qui passent devant nous à toute vitesse une derrière l'autre. C'est
quand même quelque chose de savoir que c'est la plus grosse base navale de l'Est des Etats-Unis et que nous sommes là sur place. On se
promet d'aller visiter le plus possible.
Hampton River, toute une rivière, comprenant au moins trois grosses marinas dont celle de la ville, en face du site de l'Université
d'Hampton très style anglais avec la grosse horloge qui donne la bonne heure ainsi que tous les bâtiments en briques rouges comme les
autres universités que j'ai vu dans ma vie au moins trois à date, et pour finir des bateaux partout, comme dans les baies depuis Anapolis.
On s'ancre sur une ligne de bateaux déjà installés et juste devant le bâtiment de la société de Cousteau et surprise juste à côté du bateau de
nos nouveaux amis François et Madeleine, Héron V. Quand je dis que si on est dû pour quelque chose cela arrive et bien on devait
certainement revoir nos amis.
Bon il nous reste que quelques jours à attendre pour le 1er novembre pour faire notre entrée dans l'Intracoastal donc nous aurons
plusieurs journées pour se reposer et de visiter. On se trouve encore derrière un complexe hôtelier et je comprends en lisant les
pancartes que le maître du port, son bureau est situé dans ce complexe. Demain nous irons nous renseigner sur toutes les questions que
nous avons et pour l'instant il faut trouver un dépanneur pour du lait et du pain pour le déjeuner demain matin.
François nous a donné quelques indications pour trouver un dépanneur et là sur le chemin faisant pour s'y rendre, je me rends compte que
nous sommes en Virginie, l'état ou les gens de couleur sont majoritaires et combien sympathiques et pas de blagues je me sens pas mal
minoritaire.
Mais quelle belle ville, l'endroit où nous trouvons se nomme le Downtown City et les édifices sont pleins d'histoire qui ont su garder le
plus possible l'architecture d'origine. On passe devant une église et son cimetière qui date dans les années 1600 et quelques, je vois la
statue d'un soldat qui a fait la guerre de Sécession entre les Confédérés et les Sudistes. Je me trouve chanceuse de voir de près des
vestiges de l'histoire, de vérifier mes connaissances. Ils n'ont tellement pas les mêmes façons de faire que nous et ce dans les moindres
détails que tu sens le dépaysement.
Arrivé dans le dépanneur où je ne sais combien de congélateurs il y avait, c'était plein et dans chaque de toute la bouffe inimaginable
pouvant se trouver sous forme congeler, même le bœuf haché sous forme de rouleau de deux livres ou plus. Ça ne donnait pas le goût de
manger et encore moins d'en acheter.
On est passé devant un cinéma IMAX mais un pour montrer l'espace planétaire car il fait parti d'une exposition mais semble quand même
passer des films 3D autres que d'espace. Si on a du temps peut-être qu'on viendra y assister.
Pour demain il faut se rendre à notre rendez-vous pour chercher notre amplificateur pour mieux obtenir Internet sur le bateau ensuite en
verra pour les autres corvées habituelles.
Ça n'a pas beaucoup réchauffé dehors et c'est humide faudra ajouter une couverture sur le lit ce soir. On n'est pas encore arrivé dans le
vrai Sud.
François et Madeleine nous demande notre horaire pour le lendemain, eux vont finir leur corvée donc on se reparlera demain en fin de
journée.
Fern ne se sent toujours pas bien, son mal de gorge ne s'améliore pas. Je sors toute la pharmacie que j'ai acheté avant de partir pour
voir ce que j'ai pour un cas comme ça et oui j'ai tout ce qu'il faut. On va le droguer de médicaments et coucher le malade en espérant,
pour moi, que je ne vais rien attraper mais j'en doute.
Un bon pyjama, des bas au pied et au lit pour récupérer.
Bonne nuit
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